Panorama 2025 des entreprises françaises au service des acteurs de l’énergie

Entre essor du marché, transition énergétique et incertitudes politiques, les entreprises françaises de l’énergie doivent composer avec des enjeux humains, technologiques et financiers toujours plus exigeants. Notre analyse décrypte ces tendances et leurs impacts sur l’avenir du secteur.

En résumé :

• Le marché de l’énergie reste en croissance (+4 %) et la confiance progresse malgré les incertitudes, avec un emploi globalement stable.
• Le capital humain reste l’enjeu majeur : besoins en talents, compétences insuffisantes, mais engagement des équipes en hausse.
• ESG et innovation montent en puissance, tandis que le financement et l’accès au marché restent des freins, surtout pour les start-ups.

La nouvelle édition du Baromètre EY/EVOLEN 2025 dresse un panorama actualisé de la filière énergétique française, dans un contexte marqué par la transformation des modèles industriels, la montée des exigences ESG et des tensions croissantes sur les compétences.

EY, en tant que tiers indépendant a consolidé les données financières de 799 entreprises au service des énergies, complétées par les réponses de 105 membres EVOLEN et d’un panel dédié aux start-ups du secteur.

Nouveauté 2025 : Sur les indicateurs relatifs au marché et à l’emploi, nous avons élargi le panel à l’ensemble des acteurs énergétiques en France, regroupant 8 995 sociétés à l’exclusion des distributeurs des produits carburants.

Un marché de l’énergie en croissance malgré les incertitudes

En 2024, le marché des acteurs énergétiques en France progresse de 4 %, tandis que les entreprises françaises au service des énergies enregistrent une croissance de 3 %.
L’emploi reste stable dans les deux périmètres, avec 294 000 emplois du côté des acteurs énergétiques et 108 000 emplois pour les entreprises au service du secteur.

Malgré un contexte économique et politique tendu, 61 % des entreprises se montrent confiantes dans leurs perspectives à 12 mois.

Capital humain : priorité n°1 pour la troisième année consécutive

Comme en 2024, les entreprises placent le capital humain en tête de leurs enjeux opérationnels, suivi de l’innovation et du financement.

Les signaux talents sont contrastés :

• 49% des entreprises envisagent d’augmenter leurs effectifs,
• Mais elles sont confrontées à des difficultés croissantes : inadéquation des compétences, concurrence d’autres secteurs, attractivité insuffisante.

L’engagement des collaborateurs progresse néanmoins, avec un indice à 88 %, en hausse de 4 points.

Financement et innovation : un équilibre fragile

Si 82 % des entreprises se disent confiantes dans leur capacité à innover, la situation est plus nuancée en matière de financement.
L’indice de confiance relatif à la recherche de financements chute à 56 %, dans un contexte de taux élevés et de besoins d’investissement importants (transition énergétique, modernisation des infrastructures, R&D).

Objectifs ESG : une intégration massive dans les stratégies 2025–2026

L’édition 2025 confirme la montée en puissance des enjeux ESG :

91 % des entreprises ont intégré un objectif ESG dans leur feuille de route.

Les priorités exprimées sont :

• La réduction des émissions de gaz à effet de serre
• L’efficacité énergétique et la gestion de la consommation d’énergie
• La gouvernance d'entreprise responsable
• La promotion de l’égalité et de la diversité au sein de l’entreprise
• L’engagement des parties prenantes et la transparence des opérations

Cette dynamique contraste avec la perception de l’action publique : seuls 28 % des répondants estiment que les pouvoirs publics accompagnent suffisamment la filière.

Start-ups : un rôle clé mais des conditions d’accès au marché difficiles

Les start-ups du secteur jouent un rôle croissant dans la décarbonation et les innovations technologiques.
Cependant, elles identifient plusieurs freins :

• 55 % rencontrent des difficultés dans leurs levées de fonds,
• Les cycles de vente avec les grands groupes restent trop longs,
• Et 53% seulement bénéficient d’un accompagnement suffisant de l’écosystème.

Malgré cela, elles demeurent un moteur d’innovation pour la filière, notamment dans l’hydrogène, l’éolien offshore, la capture carbone et l’efficacité énergétique des installations existantes.