Concrètement, le premier semestre 2025 a été marqué par une activité fragmentée des IPO. Ainsi, sur le 1er semestre 2025, 539 transactions ont permis de lever 61,4 milliards de dollars contre 563 opérations au 1er semestre 2024 pour un montant de 52,7 milliards de dollars soit une baisse en volume de 4% mais une augmentation en valeur de 17%. En cause ? Des cycles économiques divergents, des tarifs douaniers aux conséquences inégales, des décisions politiques parfois opposées sinon concurrentes et, sans surprise au regard du contexte économique, financier, et diplomatique, une prudence avérée des investisseurs.
Changements régionaux significatifs
Précisément, la Chine a capté un tiers des montants levés au 1er semestre 2025 (contre 12% au 1er semestre 2024), tandis que la part de l'Europe a chuté à 10 % au premier semestre 2025 (contre 27% au 1er semestre 2024). Cette inversion témoigne des tendances actuelles, sinon des ruptures en cours, qui redéfinissent le paysage mondial des IPO.
Les États-Unis et la Chine continentale ont revendiqué environ 60 % des produits mondiaux des IPO, avec une part similaire en nombre de transactions, en comprenant l'Inde.
En Europe, l’activité a nettement ralenti au premier semestre 2025. Le nombre total d'IPO a diminué de 15 % sur un an, passant de 59 à 50 IPO. Les montants levés ont également chuté de manière drastique (-58 %), passant de 14,2 à 5,9 milliards de dollars.
Cette baisse de l'activité des IPO en Europe peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d'abord, les investisseurs sont devenus de plus en plus sélectifs, mettant davantage l'accent sur la rentabilité et la résilience des entreprises avant de les soutenir lors de leur introduction en bourse. De plus, les incertitudes liées aux nombreux épisodes de la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis ont provoqué une mise en pause des projets d'IPO.
Industrie et technologie séduisent
Les IPO du secteur industriel, en particulier dans le secteur de la mobilité, ont bénéficié de la relocalisation des chaînes d'approvisionnement. Dans le secteur technologique, les montants levés ont fortement progressé (+19 %) malgré une légère baisse en volume de transactions. Les IPO dans les secteurs de l'énergie et des sciences de la vie ont également attiré l'intérêt grâce à l'innovation biotechnologique et aux budgets de défense en hausse.
Une activité transfrontalière record
Les IPO transfrontalières ont atteint des niveaux records, représentant 14 % du total des transactions mondiales. Les États-Unis sont devenus la destination privilégiée des investisseurs, avec 93 % des IPO transfrontalières mondiales (contre 30% en 2016). Cette migration représente une réorientation fondamentale des flux de capitaux mondiaux, menée par des entreprises chinoises et singapouriennes.
Un marché très volatile
La volatilité du marché a eu un impact significatif sur l'activité des IPO, augmentant l'incertitude des investisseurs et leur aversion au risque. Le premier semestre 2025 a été marqué par une volatilité accrue et plus imprévisible par rapport à 2024 5. Le VIX, l'indice de volatilité de la CBOE, a oscillé entre 14,8 et 52,3, une plage cinq fois plus large que celle observée à la même période en 2024.
Quelles perspectives ?
Malgré les incertitudes géopolitiques et les tensions commerciales, les perspectives du marché mondial des IPO restent prudemment optimistes. La reprise des marchés de capitaux, la modération des indices de volatilité et la diversification des flux de capitaux vers des régions comme Hong Kong sont des signes positifs. La stabilité géopolitique et des politiques monétaires accommodantes seront essentielles pour soutenir cette dynamique.
En conclusion, il reste fondamental d’anticiper la préparation des IPO pour naviguer dans la volatilité à court terme tout en alignant les stratégies IPO en fonction des hypothèses macroéconomiques les plus solides sur le long terme. Les entreprises qui sauront transformer l'incertitude en opportunité et s'adapter aux nouvelles réalités du marché seront celles qui réussiront à tirer parti de cette période de transformation.