Communiqué de presse
01 déc. 2025 

Étude EY Work Reimagined

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Seulement un quart des salariés français utilisent l’IA quotidiennement

Paris, 1er décembre 2025 – EY publie les résultats de la 6e édition de son enquête « EY Work Reimagined » menée auprès de 15 000 salariés et 1 500 employeurs dans le monde, qui explore comment l’essor de l’IA, la mobilité des talents, et les transformations de la culture du travail façonnent l’avenir du travail.

Cas d’usages peu probants, anxiété, formation insuffisantes…l’IA peine à rentrer dans le quotidien des salariés français

  • Selon l'enquête "Work Reimagined 2025" d'EY, 91 % des salariés français (88 % dans le monde) utilisent l'IA au travail. Cependant ce bon résultat cache une réalité différente quand on regarde les chiffres plus en détail. Si 61 % des salariés français utilisent l’IA à minima de façon hebdomadaire (65 % dans le monde), ils sont encore loin d’en avoir fait une routine et seulement 27 % en France l’utilisent de manière quotidienne contre 37 % dans le reste du monde. En outre cet usage est principalement limité à des tâches plutôt basiques telles que la recherche d’informations (49 %) ou le résumé de documents (39 %), une tendance similaire dans le reste du monde. Seul un très petit nombre 3 % (5 % dans le monde) utilise l’IA de manière avancée pour transformer sa façon de travailler, capables de combiner plusieurs outils pour libérer environ une journée et demie de productivité supplémentaire par semaine. Ces utilisateurs avancés tirent bien plus de valeur de l’IA, qu’ils utilisent comme un véritable partenaire de réflexion plutôt qu’un simple outil. 
  • Au-delà des cas d’usages véritablement transformants qui restent à trouver, l’anxiété demeure en France et dans le monde. 37 % des salariés français craignent de perdre leur emploi à cause de l’IA quand 31 % s’inquiètent aussi d’une dépendance excessive à l’IA qui pourrait éroder les compétences, l’expertise et l’apprentissage humain. Cette anxiété coexiste avec une forte demande d’innovation : les entreprises ont besoin que leurs collaborateurs expérimentent l’IA et réinventent leur travail. Pourtant, ces inquiétudes génèrent des hésitations, des résistances et des comportements défensifs visant à protéger les rôles actuels plutôt qu’à les transformer.
  • Alors qu’ils sont 58 % (64 % dans le monde) à signaler une augmentation perçue de leur charge de travail au cours de l'année écoulé, ils ne sont que 14 % en France (12 % au niveau mondial) à estimer recevoir une formation suffisante sur l'IA pour en exploiter tous les avantages en termes de productivité.

« L'IA est partout – mais les entreprises semblent passer à côté de son plein potentiel, freinées par un décalage entre l'adoption et la préparation des salariés. La plupart des salariés interrogés utilisent encore l'IA pour des tâches de base, tandis que les inquiétudes concernant la sécurité de l'emploi, l'érosion des compétences et l'augmentation de la charge de travail créent une résistance. Lorsque les organisations maîtrisent à la fois les talents et la technologie, l'IA contribue à fournir de bons résultats, mais négliger le côté humain peut éroder ces gains » analyse Raphaele Nicaud, Associée People Consulting, EY.

Nicaud Raphaele

Cinq leviers RH à activer pour générer des résultats IA à forte valeur ajoutée

Les investissements dans l'IA ne suffisent pas à eux seuls. En France, lorsque le déploiement de nouvelles technologies s'appuie sur des bases fragiles en matière de gestion des talents (culture faible, apprentissage insuffisant, récompenses inadaptées), les gains de productivité accusent un retard de près de 27 points de pourcentage (et s’élèvent même à un retard de 42 points de pourcentage au niveau mondial) par rapport aux entreprises qui ont compris l’avantage compétitif (appelé ‘Talent Advantage’ dans l’étude). Ces entreprises qui intègrent cet avantage en ayant compris l’intérêt d’un réel investissement dans la gestion de leurs talents s’appuient sur cinq leviers stratégiques interconnectés qui constituent les fondations d’une transformation durable. Seules 28 % des organisations interrogées dans le monde y parviennent – en travaillant ces leviers RH comme un système intégré où chaque variable renforce les autres, et non pas comme des initiatives isolées. Moins d’un tiers des organisations dans le monde ont une vraie stratégie de gestion des talents, indispensable pour rendre la transformation durable.

  • Santé et flux des talents : les salariés les plus avancés dans l’apprentissage de l’IA affichent pour 35 % en France (jusqu’à 45 % dans le monde) une intention de départ. Ce paradoxe – renforcer les compétences tout en augmentant le risque de fuite – devient une tension critique à gérer. Les employeurs peuvent y répondre en garantissant un accès continu aux technologies, des perspectives de carrière claires et des systèmes de récompense compétitifs.
  • Excellence dans l’adoption de l’IA : les organisations doivent mettre à disposition des outils adaptés pour encourager l’usage de l’IA. Même lorsque ces outils existent, les salariés ont quand même tendance à choisir eux-mêmes d’autres outils : entre 33 et 44 % en France apportent leurs propres solutions IA au travail (shadow AI). Cette « IA de l’ombre » représente un potentiel d’innovation, mais soulève aussi des enjeux majeurs de gouvernance et de sécurité que les entreprises doivent traiter de manière proactive.
  • Apprentissage et développement des capacités : l’étude montre que les salariés qui atteignent le seuil de 81 heures de formation annuelle sur l’IA obtiennent des résultats transformateurs et estimant économiser 14 heures par semaine. Les résultats sont en revanche plus mesurés en France, puisque les salariés qui ont effectué ce temps annuel de formation estiment gagner 5 heures de moins que la moyenne mondiale, soit 9 heures par semaine.
  • Culture et transformation du lieu de travail : les indicateurs culturels de l’enquête se sont nettement améliorés par rapport aux éditions précédentes : 52 % des Français interrogés estiment que la culture est bien meilleure qu’il y a 12 mois (une moyenne plus basse que dans le monde 60 % vs 48 % en 2021). Les employeurs ont progressé en comblant les lacunes dans les méthodes de travail, en renforçant les liens entre équipes et en aidant les collaborateurs à se sentir plus confiants et soutenus.
  • Rémunération globale stratégique : contrairement au passé, où les collaborateurs privilégiaient les opportunités internes, les talents dotés de compétences IA peuvent facilement se tourner vers l’extérieur. Ils recherchent désormais un salaire plus élevé (10 % des répondants français) suivi par le besoin d’une meilleure expérience professionnelle (8 %) offrant technologie de pointe, une bonne localisation, des meilleures relations avec ses collègues, de la flexibilité, un meilleur management et un meilleur programme de bien-être. Ces besoins se retrouvent dans l’ensemble des pays couverts par l’étude

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