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Quelle performance économique et sociale pour nos start-up en 2025 ?

Découvrez les enseignements de l’édition 2025 du baromètre de la performance économique et sociale des start-up en France, réalisé en collaboration avec France Digitale.


En résumé :

  • La croissance se poursuit mais ralentit : +1 200 start-up et 50 000 emplois créés en un an.
  • Le financement recule nettement : 2,8 Mds € levés au 1er semestre 2025, soit –35 % par rapport à 2024.
  • Un contexte politique et géopolitique incertain pèse sur l’écosystème, mais l’innovation et la résilience restent au rendez-vous.

1. Le rythme de création des start-up ralentit

Du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, 1 200 start-up ont été créées en France. Ce chiffre confirme que l’écosystème français reste dynamique, mais il traduit aussi un ralentissement marqué par rapport à 2024, où la progression atteignait 3 500 créations en un an. Certaines régions – Île-de-France, Normandie et Nouvelle-Aquitaine – accusent un recul.  Si l’innovation conserve son rôle central, sa cadence d’expansion tend à s’essouffler.

start-up en France au 30 juin 2025

2. Le secteur continue à créer des emplois

De juillet 2024 à juin 2025, l’activité des start-up a généré 150 000 emplois supplémentaires (+11,5 %). Au total, les jeunes pousses représentent 1,450 million d’emplois en France : leur contribution au dynamisme de l’économie française est essentielle. Toutefois – là encore –, la tendance est au ralentissement par rapport à l’année glissante précédente : +18 % d’emplois créés en 2023-2024. La raison : une vigilance accrue des dirigeants de start-up quant aux coûts humains, dans un contexte de financement moins favorable.

Parmi les emplois générés, 500 000 sont internes aux start-up. Un chiffre qui dépasse leurs propres prévisions, avec 50 000 recrutements réalisés en un an, soit 10 000 de plus que l’objectif initial.

52 % des dirigeants de start-up prévoient de recruter entre une et dix personnes, tandis que 17 % des répondants envisagent de conserver une masse salariale stable. En revanche, les projections de baisse d’effectifs progressent. Le signe d’une croissance modérée et d’une certaine prudence.

emplois générés en 2025, emplois internes et emplois directs et indirects

3. Le chiffre d’affaires progresse plus lentement

Les start-up ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires de 16 % entre 2023 et 2024, un ralentissement par rapport aux +27 % enregistrés sur la période 2022-2023.

Comment cette croissance est-elle soutenue ? Principalement par les marchés internationaux, notamment par l’Union européenne (+7 %) : dans un contexte politique et économique national instable, son terrain de jeu offre un meilleur potentiel que celui de l’Hexagone. Ainsi la France accuse-t-elle une baisse de 6 points dans la répartition du chiffre d'affaires des start-ups au sein de l’UE. Ce contexte est influencé par une baisse de la consommation des ménages et des incertitudes politiques et économiques.

4. La rentabilité est un objectif réaliste

En Seed (graine en français), c’est-à-dire en phase d’amorçage,13 % des start-up françaises sont rentables et 60 % devraient l'être prochainement. Voilà qui reflète un changement d'état d'esprit des entrepreneurs : ils cherchent à valider un modèle économique viable.

En séries A et B, un tiers des start-up sont rentables, et près de 50 % devraient l'être d’ici à trois ans, indiquant une maturité progressive.

En séries D et plus, plus de la moitié des entreprises ayant levé des fonds importants sont déjà rentables, illustrant la solidité de leur modèle économique, notamment parmi les champions du Next40 (hors deeptech).

5. Le financement des start-up accuse un net repli

Après plusieurs années de hausse, le capital-risque marque un coup d’arrêt. Au premier semestre 2025, les start-up françaises ont levé quelque 2,8 milliards d’euros, soit une baisse de 35 % en valeur et de 24 % en volume par rapport au premier semestre 2024. Au cours des douze derniers mois, 27 % des start-up ont réussi à lever des fonds – trois points de moins que l’an dernier. A l’inverse, 10 % d’entre elles y ont renoncé – quatre points de plus que l’année dernière. 

Les levées de fonds restent la première option de financement, notamment pour les jeunes start-up. Les plus avancées, à partir de la série B, se tournent davantage vers la dette bancaire ou vers des stratégies de consolidation. En série D, les stratégies de « build-up » se renforcent : pour les scale-up, elles constituent une alternative puissante de croissance. Lire l’article « M&A : une stratégie payante face aux défis actuels des start-up ».

En parallèle, les investisseurs évoquent une baisse de la qualité du deal flow – les structures d’accompagnement l’observent également. Cette tendance pourrait bien être le revers des années d’euphorie – de nombreux projets ont été financés sans toujours présenter la solidité nécessaire.

Consulter également le baromètre EY du capital risque

milliards d’euros levés en 2025

6. Les incubateurs sont un nouveau moteur entrepreneurial

Avec leurs offres de plus en plus professionnelles et spécialisées, les structures d’accompagnement attirent nombre d'entrepreneurs. Être accompagné fait la différence : 70 % des start-up qui le sont restent actives cinq ans après leur création, contre 50 % pour les autres. 98 % des start-up accompagnées confirment la valeur de cet appui. Réseaux de mentors, partenaires grands comptes, investisseurs… Autant de structures à même d’apporter de précieuses ressources pour accompagner les projets en phase initiale et augmenter leurs chances de succès.

7. Le climat économique et politique génère de l’incertitude

L’écosystème évolue dans un environnement jugé risqué. Sur le plan national, les incertitudes politiques et fiscales nourrissent l’inquiétude, en particulier pour les acteurs dépendants des financements publics.

Six mois après l’adoption de la loi de finances pour 2025, les start-up subissent de plein fouet les coupes dans plusieurs dispositifs de soutien à l’innovation, freinant ainsi leurs capacités d’investissement et de recrutement. Portés par leurs craintes sur de potentiels nouveaux arbitrages défavorables dans le prochain projet de loi de finances pour 2026, 82 % des dirigeants de start-up apprécient la baisse des dépenses publiques comme un risque.

À l’international, les tensions commerciales et réglementaires compliquent la situation. L’attente d’accords sur les droits de douane et la pression des États-Unis sur les règles européennes concernant les marchés numériques accentuent la crainte d’un isolement commercial, tout en freinant l’internationalisation des startups françaises.

8. Une résilience qui nourrit l’espoir

Malgré ces difficultés, l’écosystème continue de démontrer sa capacité de résistance. L’année écoulée a été marquée par de nombreux développements technologiques, par la capacité de l’Europe à préserver son unité face aux crises, et par une mobilisation accrue des décideurs publics. Ces derniers s’engagent davantage en faveur d’une préférence européenne dans la commande publique, d’une orientation de l’épargne privée vers l’économie réelle et d’une harmonisation du droit pour faciliter l’accès aux marchés. Ces avancées constituent des leviers essentiels pour renforcer la compétitivité des startups françaises et assurer leur développement à long terme.

Baromètre 2025 de la performance économique et sociale des start-up

Découvrez les enseignements de l'édition 2025 du baromètre, réalisé en collaboration avec France Digitale.

Ce qu'il faut retenir

En 2025, les start-up françaises continuent de croître mais à un rythme ralenti. Si les créations d’entreprise et d’emplois demeurent solides, si le chiffre d’affaires continue à progresser, les levées de fonds connaissent une contraction notable. Le climat économique et politique, en France comme à l’international, ajoute à l’incertitude. Pourtant, l’écosystème reste résilient et conserve les atouts nécessaires pour renforcer sa compétitivité, à condition que l’ensemble des acteurs publics et privés maintiennent leur mobilisation.

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