Comment faire pour éviter cette situation ?
Pour y répondre, nous avons demandé à nos participants d’identifier, parmi cinquante bonnes pratiques de projets, celles qui ont contribué le plus à la réussite de l’initiative. En analysant les réponses, nous identifions six principes fondateurs. Ils ont tous un rapport étroit avec le facteur humain.
1/ Leadership
52% des répondants ayant vécu une transformation réussie disent que les leaders comprennent les besoins des collaborateurs, contre 31% dans les projets en difficulté
Savoir se remettre en cause, reconnaitre que l’on ne sait pas tout de l’avenir, faire preuve d’empathie, pratiquer l’écoute active… Voici les principales qualités du leadership qui contribuent fortement à la réussite de la transformation.
2/ Inspiration
50% des répondants ayant vécu une transformation réussie disent en tirer de l’inspiration pour « aller plus loin », contre seulement 29% dans les projets en difficulté
Une vision claire et engageante de l’avenir est nécessaire pour mettre en mouvement. Expliquer le bien-fondé de la transformation prend certes du temps, mais cette étape se révèle absolument nécessaire. Au-delà des rétributions pécuniaires, le sentiment de contribuer à quelque-chose de plus grand renforce la motivation des partie-prenantes.
3/ Empathie
52% des répondants ayant vécu une transformation réussie disent avoir reçu le soutien émotionnel dont ils avaient eu besoin, contre seulement 27% dans les projets en difficulté
Intégrer dans le planning du projet des temps dédiés à l’écoute des réactions, qu’elles soient positives ou négatives, est nécessaire. Le sentiment d’avoir été entendu, même si on n’a pas gain de cause sur tout, rassure. La prise en compte des commentaires et des idées permet d’enrichir les solutions envisagées et de créer une vision commune.
4/ Responsabilisation
48% des répondants ayant vécu une transformation réussie ont pu tester des idées qui n’ont pas abouti sans que cela affecte négativement leur carrière ou leur rémunération, contre 29% dans les projets en difficulté
La tentation de « dicter » le déroulement du projet est forte, tant la pression sur les délais et les investissements nécessaires est importante. Un minimum de structuration est bien sûr nécessaire, mais les projets qui réussissent sont ceux qui reconnaissent que le processus n’est pas toujours linéaire. Les organisations qui jouissent d’une certaine autonomie pour créer et expérimenter sont celles qui produisent les résultats les plus probants.
5/ Construction
49% des répondants ayant vécu une transformation réussie ont trouvé que leur organisation a déployé les bonnes technologies pour réussir le projet, contre 34% dans les projets en difficulté
La technologie joue un rôle prépondérant dans ce type de projets, qu’elle en soit le principal objectif (mise en place de nouveaux SI de type ERP, applications et innovations digitales) ou un moyen pour accélérer la transformation (visio, outils collaboratifs). Notre étude souligne l’importance d’aborder les craintes que cela peut provoquer, comme l’automatisation de tâches autrefois assurées par les salariés, l’amélioration des compétences nécessaires pour maîtriser la technologie, par exemple. Les résultats de nos recherches indiquent également qu’il existe une prime pour ceux qui vont vite et qui utilisent la technologie pour matérialiser la vision évoquée plus haut.
6/ Collaboration
44% des répondants ayant vécu une transformation réussie disent que leur organisation développe une culture propice à l’innovation et la créativité, contre 30% dans les projets en difficulté
Notre étude démontre que la réussite passe par un environnement qui permet à toutes les strates de l’organisation de chercher les améliorations possibles et les nouvelles façons de travailler. Les frontières entre stratégie, gestion et exécution s’effacent. Le changement passe par la responsabilisation des équipes, la patience et le respect des idées de chacun.
La conviction que la réussite d’une transformation ne peut se faire sans l’humain n’est pas nouvelle. La nouveauté réside dans le besoin impératif de prendre en compte aussi bien la dimension émotionnelle que la dimension rationnelle de tout changement. C’est en adoptant les six principes évoqués ici qu’une organisation se donne les meilleures chances de réussir dans une ère de transformation continue.