Nette reprise des offres publiques en 2024 dans un contexte géopolitique et économique toujours incertain
Malgré une conjoncture économique et géopolitique instable combinée à des taux d'intérêt demeurant élevés, une reprise significative des offres publiques a été enregistrée sur l’année 2024. L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a validé 36 opérations, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à 2023.
A l’instar des années précédentes, le secteur des technologies s'est particulièrement distingué, représentant 14 opérations, soit plus d'un tiers des offres publiques. Ce dynamisme reflète l'intérêt constant des investisseurs pour les entreprises innovantes. En seconde position, le secteur industriel a contribué à 17 % des transactions.
Les opérations de retrait de cote ont dominé le marché, constituant 61 des transactions. Tout comme en 2023, les fonds d'investissement ont été peu actifs, avec 64 % des offres initiées par des acteurs industriels. Par ailleurs, près des deux tiers des opérations ont été lancées par la société elle-même ou par un actionnaire de référence.
Les offres de l’année 2024 ont principalement ciblé des sociétés de petite taille, parfois en difficulté, avec une capitalisation médiane de 85 millions d'euros, inférieure aux 228 millions d'euros observés en 2023.
Les deux opérations les plus significatives de l'année ont été l'OPAS assortie d'un retrait obligatoire menée par un concert d'actionnaires regroupés au sein de SII Goes On, visant SII, une entreprise de services numériques, pour un montant de 295 millions d'euros, et l'OPAS lancée par Upbeat sur Believe, spécialiste de la distribution musicale, pour un montant de 294 millions d'euros.
Un dynamisme des offres en contraste avec le recul des introductions en bourse
Le dynamisme du marché des offres publiques contraste nettement avec le ralentissement des introductions en bourse. En 2024, seulement quatre introductions ont été réalisées à Paris, un nombre historiquement bas d’opérations, prolongeant la tendance baissière amorcée en 2022 et illustrant la prudence des émetteurs face aux incertitudes économiques persistantes. À noter, deux cotations à la suite d’un spin-off ont été réalisées : Pluxee, l’activité Services Avantages et Récompenses issue de Sodexo, et la maison d’édition Louis Hachette, issue du groupe Vivendi.
L’année 2024 a également été marquée par la sous-performance du CAC 40 par rapport aux autres places financières, une situation attribuée notamment à l’instabilité politique en France sur l'année et à un dérapage budgétaire important. Deux IPOs d’envergure, initialement attendues, n’ont pas abouti. La cotation d’Ampere, filiale électrique et logicielle de Renault, et celle d’Opella, la division santé grand public de Sanofi, ont été ajournées. Opella a finalement été cédée au fonds américain CD&R. Ces évolutions reflètent un haut niveau d'incertitude.
De manière plus générale, nous traversons une période de profondes transformations à l'échelle mondiale, où les enjeux géopolitiques, économiques, technologiques et climatiques accentuent l’instabilité des marchés financiers.
Les perspectives pour 2025 seront fortement influencées par l’évolution de la situation politique en France et les initiatives stratégiques du nouveau président américain.
Les principaux enseignements de l’étude