Avis d’expert, Marc Lhermitte, Associé EY Consulting, Responsable du programme Attractivité, France
La crise a suscité une profonde réflexion sur la fragilité de nos modes de vie. Pour beaucoup de dirigeants, la transition climatique est passée d’un sujet de préoccupation important, à prendre en compte dans les cartographies des risques et la stratégie à moyen terme, à un impératif d’action immédiat, fortifié par le désir des consommateurs d’acheter des produits et services plus respectueux de l’environnement.
Les faits sont là, 85 % des décideurs interrogés par EY considèrent désormais la qualité et la soutenabilité de l’environnement dans lequel ils investissent comme un critère déterminant dans leur choix d’implantation.
C’est un changement important dans la mesure où c’est la première année que l’enquête reflète des sentiments si nets, capables d’influencer directement les choix d’implantation des entreprises étrangères. En parallèle de l’accélération technologique et de la réorganisation des chaînes d’approvisionnement, c’est aussi une évolution qui pave la voie vers un nouveau type de compétition entre les pays.
En la matière, la France est bien positionnée. Toujours selon l’enquête, plus d’un dirigeant sur trois considèrent qu’elle se trouve au-dessus de la moyenne européenne en matière d’engagements environnementaux, notamment qu’elle occupe une position de leader sur les questions de responsabilité environnementale, de protection de la biodiversité ou encore de pollution. Pour la majorité des répondants, l’Hexagone a même tous les atouts pour devenir un leader européen de la transition écologique.
Le plan de relance aura une importance stratégique pour permettre à notre pays de rebondir, mais la capacité de la France à incarner la transition climatique en Europe dans les prochaines années est devenu en l’espace de ces dernières années un aiguillon essentiel de son attractivité. Transition indispensable, incontournable pour notre pays, source d’opportunités et d’emplois, elle pourrait aussi conforter la courte avance en matière d’investissements étrangers que la France a réussi à maintenir sur ses voisins et partenaires, et ce, malgré la crise.