3 min de temps de lecture 20 janv. 2022
Finance durable : pourquoi et comment mobiliser la fonction finance?

Finance durable : pourquoi et comment mobiliser la fonction finance?

Par Laurent Vitse

Associé, Long Term Value Leader

Laurent travaille de concert avec l’équipe Climat Change and Sustainability Services du cabinet sur les sujets de création de valeur sur le long terme.

3 min de temps de lecture 20 janv. 2022

Poussée par la règlementation et par les parties prenantes de l’entreprise, la direction financière s’implique de plus en plus fortement sur les sujets extra-financiers.

En résumé:

  • EY a animé un atelier sur la finance durable lors du dernier salon Produrable
  • Les directions financières et RSE travaillent davantage en collaboration, et cette tendance perdurera
  • Les objectifs extra-financiers doivent être portés par des engagements financiers

«Les enjeux extra-financiers font une entrée en force dans l’agenda du directeur financier : au-delà du statut de gardien du temple, c’est pour la fonction finance une réelle opportunité d’affirmer aujourd’hui son rôle de Sustainable Business Partner. L’agenda ESG du CFO est donc devenu essentiel ». C’est ainsi que Laurent Vitse, Associé EY, a ouvert l’atelier sur la finance durable au Salon Produrable réunissant le groupe Avril, Demeter Partners, EY France et le groupe Loxam.

Les tendances réglementaires incitent à une collaboration grandissante entre les directions RSE et financières. La Taxonomie verte conduit à incorporer des données provenant des comptes à la Déclaration de Performance Extra Financière et, de ce fait, d’impliquer plus activement les directions financières dans la production d’une information jusqu’à maintenant extra-financière. La CSRD (corporate social reporting directive), et son objectif de standardisation connectera, elle, de manière plus forte les informations financières et extra-financières pour mieux refléter la véritable valeur des entreprises.

D’autre part, et sans attendre les évolutions réglementaires, les acteurs de marché sollicitent de plus en plus les entreprises sur leurs enjeux ESG et ils s’adressent naturellement à celui qui incarne pour eux le gardien du temple en termes de qualité de l’information : le directeur financier.

La règlementation, un moteur d’opportunités pour les investisseurs ?

Pour progresser sur les enjeux ESG, il faut rationnaliser et tous parler le même langage. La règlementation contribue à faire avancer les entreprises sur le reporting extra-financier en ce qu’elle incite à la transparence, la précision, et la construction d’un cadre qui contribue à éliminer le greenwashing. Néanmoins, pour conserver son effet d’entrainement, elle doit être lisible et pragmatique, retenir et améliorer les meilleures pratiques actuelles et ainsi éviter « l’effet millefeuille ».

Un nouveau dialogue avec l’extérieur qui structure la démarche RSE des entreprises

Les investisseurs, eux aussi, deviennent plus exigeants. Ils évaluent les entreprises par le biais d’agences extra-financières pour segmenter leur portefeuille. Il est essentiel que les fonctions finance et RSE collaborent pour produire le reporting extra-financier. En interne, la RSE est un levier de motivation des collaborateurs ; à l’extérieur elle favorise un écosystème vert d’investissement et rassure les parties prenantes.

La direction financière s’organise pour répondre à ces attentes croissantes

L’ensemble des parties prenantes de l’entreprise attendent aujourd’hui qu’elle apporte les preuves de ses engagements, et les Directions financières sont en première ligne pour répondre à cette question. Pour créer durablement de la valeur et pouvoir le prouver, il faut changer les processus de l’entreprise et sa culture. Cela peut s’illustrer par l’adoption d’une raison d’être par l’entreprise, et son inscription dans la roadmap de transformation de la finance. Le rapprochement des fonctions finance et du développement durable nécessite aussi des échanges réguliers et des moments de sensibilisation. Ainsi, la finance conservera son rôle de gardien du temple dans le suivi de la performance financière tout en intégrant une performance plus globale.

Perspectives

« Le greenwashing est la fraude de demain » conclut Laurent Vitse. Si les engagements que prend une entreprise aujourd’hui ne sont pas portés par des perspectives financières, les annonces RSE et l’ambition climat ne seront pas suivies des faits et ne respecteront donc pas les attentes des investisseurs et des souscripteurs. Le rôle de gardien du temple est donc important de la part de la direction financière et doit conduire à mobiliser l’ensemble de la filière. Le développement de la stratégie durable des entreprises, la mobilisation des financements notamment verts et les choix d’investissements conduisent la direction financière à devenir un véritable Sustainable Business Partner, et donc à inscrire l’ensemble de ses équipes dans une réelle transformation vers la pleine intégration des aspects ESG.

Ce qu'il faut retenir

Lors du salon Produrable, nous avons analysé l’évolution du rôle de la direction financière, qui devient un véritable Sustainable Business Partner.

A propos de cet article

Par Laurent Vitse

Associé, Long Term Value Leader

Laurent travaille de concert avec l’équipe Climat Change and Sustainability Services du cabinet sur les sujets de création de valeur sur le long terme.