3 min de temps de lecture 20 oct. 2020
Profil financier du CAC40

Profil financier du CAC 40 : un indice encore en équilibre

Par Nicolas Klapisz

Associé, Stratégie et Transactions, Responsable du département Valuation, Modeling & Economics

Contribue à une plus grande équité grâce à des valeurs justes et argumentées.

3 min de temps de lecture 20 oct. 2020

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EY publie les résultats de son 14ème Profil financier du CAC 40. L’étude présente à la fois les chiffres de l’exercice 2019 et ceux du premier semestre 2020, compte tenu de la pandémie de Covid-19 et de ses impacts sur les performances des sociétés. 

En résumé
  • 79% C’est le poids du capital immatériel dans la capitalisation boursière totale des sociétés du CAC 40 au 30 juin 2020
  • 75% C’est le poids de l’activité internationale dans le chiffre d’affaires cumulé des sociétés du CAC 40 en 2019
  • 39% C’est le ratio [Dette financière nette / Capitaux propres part du groupe] médian à la fin du premier semestre 2020

L’activité et les marges se sont effondrées au premier semestre 2020, après une bonne année 2019

Pour la 4ème année consécutive, le chiffre d’affaires cumulé des sociétés du CAC 40 a progressé en 2019 (+4 %), pour atteindre un niveau record (1 391 Mds€). Cette tendance s’est inversée au premier semestre 2020, période durant laquelle l’activité s’est fortement contractée (-19 % par rapport au premier semestre 2019).

Partiellement rétablie depuis sa chute post-crise de 2008, la marge opérationnelle (hors banques, assurances et foncières) a chuté au premier semestre 2020 à 3,2 %, contre 7,9 % en 2019.

2019, « année blanche » pour le rendement des actionnaires

Après des profits satisfaisants en 2019 (82 Mds€), les résultats nets cumulés des sociétés du CAC 40 ont été réduits à zéro au premier semestre 2020 (0 Md€). Les dividendes cumulés initialement prévus au titre de l’exercice 2019 (54 Mds€), dans la lignée des taux de distribution et de rendement des années précédentes, ont été divisés par près de deux suite à la crise liée à la pandémie de Covid-19 pour s’élever à 30 Mds€, les entreprises préférant jouer la prudence. Dès lors, et même en considérant la baisse de la valorisation boursière, le rendement du dividende chute à un niveau inédit depuis la création de notre Profil en 2006.

La structure des bilans demeure solide, fruit des bonnes années précédentes

Les dépréciations des écarts d’acquisition atteignent un niveau élevé au premier semestre, mais le montant est concentré autour de quelques sociétés qui déprécient leurs actifs principalement pour des facteurs géopolitiques et non uniquement en raison du Covid-19 (marché du pétrole notamment).

L’endettement net communiqué par les sociétés du CAC 40 a significativement augmenté en 2019 puis au premier semestre 2020. Cependant, deux effets viennent limiter l’importance de cette hausse : (i) la moitié des sociétés a choisi d’intégrer les dettes de loyers IFRS 16 dans la dette nette, ce qui représente 30 Mds€ en 2019 et au S1-2020, (ii) un effet de saisonnalité semestriel (la dette nette à la fin du premier semestre 2019 était de 229 Mds€, soit supérieure à celle du 31 décembre 2019). Les entreprises disposent toutefois de liquidités accrues pour faire face à l’incertitude et saisir les opportunités de consolidation qui se présentent.

Des valeurs boursières en repli mais des actifs incorporels encore bien valorisés

L’indice clôture le premier semestre à 4 936 points, contre 5 978 points fin 2019. Il s’éloigne à nouveau de son niveau d’avant-crise de 2008 (il clôturait en 2007 à 5 614 points) qu’il avait enfin retrouvé, 12 ans après.

L’indice CAC 40 GR (Gross total Return), qui prend en compte les dividendes (réinvestis en actions) et non seulement le cours de bourse et traduit donc mieux la performance réelle d’un investissement dans les sociétés du CAC 40, dépasse cependant largement son niveau d’avant-crise (13 611 contre 9 599 points).

Si la valorisation boursière a dévissé par rapport à son niveau de fin 2019 (1 836 Mds€ de capitalisation boursière cumulée) après avoir atteint un plus bas en mars et remonté de moitié la pente à fin juin 2020 (1 559 Mds€), le poids du capital immatériel demeure important (79 % de la capitalisation au premier semestre 2020, contre 80 % fin 2019), signe d’une relative confiance des marchés quant à la qualité des actifs de ces entreprises. Le ratio P/B médian ne baisse d’ailleurs que légèrement, à 1,6x à la fin du premier semestre 2020, et retrouve la moyenne des dix dernières années (1,6x).

Ce qu'il faut retenir

Après une activité record en 2019, le chiffre d’affaires et les marges du CAC 40 chutent fortement au 1er semestre 2020. En parallèle, la structure des bilans demeure solide et le poids des incorporels est toujours important. La baisse des résultats, couplée à une logique de prudence, conduit à une réduction  sensible des dividendes par rapport aux annonces initiales, faisant tomber le rendement du dividende à un plus bas historique depuis la création de notre étude.

A propos de cet article

Par Nicolas Klapisz

Associé, Stratégie et Transactions, Responsable du département Valuation, Modeling & Economics

Contribue à une plus grande équité grâce à des valeurs justes et argumentées.