Environ 1/4 des Edtech sont spécialisées exclusivement sur le segment scolaire ou de l’enseignement supérieur. Parmi les 400 Edtech interrogées, près de 53% des Edtech s’adressent (non exclusivement) au segment de la formation professionnelle et plus de 40% à celui de l’enseignement supérieur (non exclusivement). On remarque des frontières de plus en plus poreuses entre ces trois segments de marché : scolaire, enseignement supérieur et formation professionnelle.
Les modèles d’affaires sont majoritairement centrés sur le B2B (à plus de 75%) avec un fort levier sur les entreprises et les organismes de formations, principaux consommateurs de solutions Edtech en France, mais aussi sur les écoles en B2G : 47% des Edtech affirment vendre aux écoles directement et 40% aux collectivités.
33% des équipes fondatrices des startups Edtech françaises intègrent des femmes (chiffre à fin 2021), contre seulement 24% dans le reste de la French Tech (chiffre étude 2021), ce qui constitue un marqueur de la féminisation de la filière, même si le chemin vers la parité reste à consolider.
L’année 2021 a été une année record en termes de levées de fonds dans la Edtech avec près de 438 millions d’euros levés, ce qui conforte la forte attractivité du secteur pour les investisseurs. Une tendance qui se retrouve au niveau européen et américain. Les levées importantes restent encore concentrées sur les champions de la filière et sur la formation professionnelle, tandis que +60% de Edtech avec un CA < 500K€ tendent à manquer de financements en amorçage et en accélération, notamment sur le segment scolaire et le segment de l’enseignement supérieur.
Parmi les adhérents à Edtech France, plus de la moitié (56%) sont basés en Ile-de-France. En parallèle des clusters se fédèrent au sein des régions AURA, PACA, Grand-Ouest et Aquitaine. Le manque d’aide au développement (accélérateur / incubateur) et au financement des Edtech au niveau local, peut expliquer une concentration des Edtech en région Ile-de-France (base de données EdTech France).
La filière Edtech française a bénéficié d’un soutien public important : quasiment 1 Edtech française sur 2 (+45%) a perçu des subventions publiques (PIA/PIC etc.) au cours de son développement.
Un développement international pour la majorité des Edtech françaises : plus de la moitié d'entre elles (57%) ont développé des activités au niveau international. Pour autant, pour 77% de ces Edtech, le chiffre d’affaires à l’étranger représente moins de 20% leur CA global.
La filière Edtech a connu une accélération inédite de sa croissance ces deux dernières années avec un record de créations d’entreprises et une filière certes hétérogène mais en plein boom, qui peut aujourd’hui compter sur des locomotives aux ambitions européennes voire mondiales. A quand une licorne Edtech française ? La Chine et les Etats-Unis en comptent déjà plusieurs dizaines, la filière française a clairement son mot à dire dans la Edtech européenne. Plusieurs défis doivent toutefois être relevés par les entreprises de la filière, peu importe leur taille : accès aux financements privés, enjeu de consolidation du marché français, simplification de l’accès aux financements publics et développements technologiques sur les futurs leviers de l’innovation. Enfin, c’est en mettant au cœur de son développement l’apprenant et ses besoins, en alliant technologie et impact et en créant des passerelles entre le public et le privé que les entreprises EdTech pourront poursuivre leur croissance et se distinguant sur les marchés en France et à l’international.
Ce qu'il faut retenir
L’étude démontre la dynamique de la filière Edtech en 2021, année durant laquelle elle a battu tous les records.
Avec 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires, 10 000 salariés et 438 millions d’euros levés, les 500 startups spécialisées dans l’éducation et la formation ont connu une forte croissance en 2021. En partie tiré par la crise sanitaire, ce développement masque cependant de fortes disparités.