4 min de temps de lecture 8 févr. 2024
Homme sautant dans la neige

Défaillances d’entreprises : faut-il s’inquiéter pour 2024 ?

Auteurs
Guillaume Cornu

Associé, Stratégie et Transactions, Restructuring Leader, France

L’entreprise est une aventure humaine dont la réussite repose sur une équipe aux talents complémentaires, fière d’appartenir à la communauté des entrepreneurs et de la servir au mieux.

Julien Brindeau

Associé, Stratégie et Transactions, Restructuring, France

Expérience de plus de 10 années en Transactions et en Restructuring en tant que consultant, après avoir été CFO pendant 6 ans dans des sociétés de taille moyenne.

4 min de temps de lecture 8 févr. 2024
Expertises associées Stratégie et Transactions

Téléchargements

  • Télécharger la Etude Défaillances 2023 – EY x AU Group

EY et AU Group dressent un bilan des entreprises défaillantes en 2023 grâce aux données fournies par Allianz Trade et aux avis d’experts dans ce domaine.

En résumé :

  • L’année 2023 est considérée comme celle de la « normalisation », avec un retour à un niveau légèrement supérieur à la situation pré-covid, soit 56 700 procédures collectives enregistrées.
  • 2023 est marquée par une augmentation de plus de 35% des défaillances par rapport à l’exercice précédent.
  • Dans les Top 3 des défaillances, on retrouve GO Sport France, Yang Technology SAS et Holding Heritier.

Marquée par une augmentation de plus de 35 % des défaillances par rapport à l’exercice précédent, 2023 pourrait facilement être considérée comme une « année noire ». En réalité, elle a été celle de la « normalisation », avec un retour à un niveau légèrement supérieur à la situation pré-covid, soit 56 700 procédures collectives enregistrées.

Les TPE, qui représentent plus de 90 % des défaillances en nombre, se sont montrées particulièrement vulnérables. Confrontées à des pressions financières accrues, et contraintes de trouver des relais aux PGE, elles doivent faire face à des difficultés d’accès au crédit.

La part des PME-ETI dans les dépôts de bilan en 2023 a également augmenté significativement par rapport aux exercices précédents.

D’un point de vue sectoriel, c’est la construction (et notamment la promotion immobilière), la distribution et les services qui sont les secteurs ayant enregistré le plus d’insolvabilités en 2023.

En 2024, la tendance des défaillances d’entreprises restera élevée en France avec un niveau attendu légèrement supérieur à celui de 2023, à 60 500 défaillances.

La conjonction de plusieurs facteurs continue en effet de peser sur l’avenir : malgré une certaine détente en 2023, de nouvelles hausses du prix des matières premières sont à prévoir en 2024, notamment celles du plastique, des produits chimiques et des métaux. L’inflation salariale a également été importante cette année avec une augmentation moyenne de 4,5 % selon l’INSEE. Elle pourrait se poursuivre, en particulier dans les métiers en tension.

Comme évoqué, il faudra également compter avec le remboursement des PGE, mais aussi celui des échéances des dettes historiques, dont LBO et Euro PP, et anticiper un refinancement à un coût plus élevé du fait de la montée des taux d’intérêt.

À l’international, le contexte politique, notamment au travers des élections présidentielles dans de nombreux pays (USA, Taiwan, Inde, Russie...), introduit un élément d’incertitude significatif. En Europe de l’Est, le conflit en Ukraine se poursuit. Les sanctions, les ajustements des politiques économiques, des réglementations et des taxes entraîneront probablement des répercussions sur la stabilité des entreprises.

L’évolution de l’inflation et les réponses des banques centrales à travers le monde seront scrutées de près, et l’année 2024 devrait constater une inflexion notable.

Pour toutes ces raisons, les dirigeants doivent anticiper leurs besoins de financement et engager leurs discussions avec leurs partenaires financiers le plus tôt possible, sur la base d’un business plan robuste intégrant notamment tous les leviers opérationnels permettant d’optimiser leur rentabilité et leur trésorerie.

TOP 10 des défaillances 2023

Les principales entrées en procédures collectives sont reprises dans le tableau ci-dessous.

Méthodologie :

Sources : les données relatives aux défaillances ont été fournies par Allianz Trade. Seules les entreprises qui ont fait l’objet d’un premier jugement entre le 01/01/2023 et le 31/12/2023 sont retenues. Si une entreprise a fait l’objet de plusieurs procédures collectives au cours de l’année 2023, seule la dernière procédure connue est prise en compte dans les statistiques présentées.

Définition : chaque entreprise correspond à un SIREN et donc à une entité juridique.

Téléchargements

  • Télécharger la Etude Défaillances 2023 – EY x AU Group

  • Webcast EY x AU Group : Présentation de l'étude Défaillances d'entreprises 2024

    Guillaume Cornu, Partner EY et Olivier de la Pontais, Directeur Grands Comptes AU Group, vous présentent les conclusions de l'Etude défaillances d'entreprises 2024. Cette analyse dresse le profil des entreprises en difficulté et dévoile les secteurs et les régions les plus impactés.
    Les témoignages exclusifs des experts interrogés apportent un éclairage sur les dynamiques en cours et les risques à venir.

     

Ce qu'il faut retenir

Marquée par une augmentation de plus de 35 % des défaillances par rapport à l’exercice précédent, 2023 pourrait facilement être considérée comme une « année noire ». En réalité, elle a été celle de la « normalisation », avec un retour à un niveau légèrement supérieur à la situation pré-covid, soit 56 700 procédures collectives enregistrées.

A propos de cet article

Auteurs
Guillaume Cornu

Associé, Stratégie et Transactions, Restructuring Leader, France

L’entreprise est une aventure humaine dont la réussite repose sur une équipe aux talents complémentaires, fière d’appartenir à la communauté des entrepreneurs et de la servir au mieux.

Julien Brindeau

Associé, Stratégie et Transactions, Restructuring, France

Expérience de plus de 10 années en Transactions et en Restructuring en tant que consultant, après avoir été CFO pendant 6 ans dans des sociétés de taille moyenne.