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Des chefs d’entreprises
prévoient une forte dégradation de la situation économique et sociale alors qu’ils ne représentaient que 21% en 2020

Le baromètre EY 2021 a été réalisé durant une période particulièrement difficile où une nouvelle vague de la pandémie Covid 19, particulièrement violente, est venue s’ajouter à un blocage politique et une forte détérioration de la situation économique.

Ce contexte s’est retranscrit dans les réponses des dirigeants par un pessimisme quasi généralisé. A titre d’exemple, la part des chefs d’entreprises ayant une évaluation négative de la situation politique de l’année écoulée est passée de 47% en 2020 à 82% 2021.

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L’évaluation de l’année passée a été également extrêmement négative pour la situation économique et sociale où 98% des répondants estiment qu’elle était mauvaise ou très mauvaise.

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Les chefs d’entreprises ont plus que jamais besoin, surtout en ce moment précis de l’histoire, qu’ils soient mis en confiance par le pouvoir politique, qu’ils soient soutenus par les structures de l’état en Tunisie ou à l’extérieur et qu’ils soient pleinement associés à l’œuvre de reconstruction de notre pays pour en faire ce dont nous rêvons tous depuis une décennie.

25 Juillet : un optimisme modéré

Le moment 25 Juillet a été accueilli par un optimisme modéré par les chefs d’entreprise. En effet, bien que l’appréciation globale de la situation politique et économique reste négative, les résultats du Baromètre EY 2021 ont permis de relever une légère amélioration des attentes des chefs d’entreprise.

En effet, nous remarquons que la part des répondants s’attendant à une forte dégradation de la situation économique et sociale est de 49% chez le groupe de répondants avant 25 Juillet tandis qu’elle atteint seulement 29% chez les répondants post-25 Juillet. De même, le pourcentage des dirigeants d’entreprises s’attendant à une légère amélioration de la situation économique atteint 33% pour les réponses collectées après le 25 Juillet tandis qu’il est à un niveau de 12% pour les celles collectées avant le 25 Juillet.

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En dépit de la complexité de la situation, je reste optimiste. C’est véritablement dans les moments difficiles que nous réalisons les réformes les plus importantes. Les difficultés économiques que nous vivons aujourd’hui seront le moteur et l’accélérateur des réformes économiques et particulièrement de la coopération secteur public - secteur privé

Ce constat montre que les chefs d’entreprises sont réceptifs à un changement au niveau politique et espèrent le voir mener à une amélioration du climat des affaires mais gardent toutefois un niveau de vigilance compréhensible à cause de la dégradation des fondamentaux économiques du pays.

Nous voyons dans la vision d’avenir des entreprises, des dirigeants qui ne baissent pas les bras et qui portent très haut deux éléments majeurs qui sont l’innovation et la croissance du portefeuille d’activités.

Focus : Opportunités de relance post-COVID

Les domaines d’intervention à court terme

Cette année, le focus du Baromètre EY s’est concentré sur les pistes de relance privilégiées par les chefs d’entreprise pour la période post-pandémie.

Les domaines prioritaires à développer choisis par les dirigeants sont l’innovation (18%), la croissance du portefeuille de produits et services (18%) et la structure organisationnelle : 13%.

A moyen terme, les chefs d’entreprises ont identifié comme axes stratégiques pour leur développement sur les cinq prochaines années « la capacité à offrir une expérience client personnalisé » (27%), « la data et son analyse » (26%) et « l’adaptation du style de leadership et de management des RH : 19%.

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Pour que le climat des affaires s’améliore en Tunisie il faut des réformes de fond. Les décisions politiques devront être suivies de chantiers de grande ampleur pour réformer l’administration et assainir les entreprises publiques.

Les axes stratégiques à moyen terme

Pour les cinq prochaines années, les entreprises tunisiennes privilégient l’adaptabilité envers le client et le consommateur. En aspirant à développer leur capacité à offrir une expérience client personnalisée, elles poussent le focus au-delà de l’expérience client, vers la valeur client.

En second lieu, les dirigeants considèrent que la data et son analyse est une piste de développement à considérer dans une réflexion stratégique. L’analyse par taille montre que cet axe de développement est particulièrement significatif auprès des dirigeants des grandes entreprises et des PME (62% des GE et 46% des PME ayant répondu à cet axe).

19% des répondants ont identifié comme 3ème axe de développement pour les 5 prochaines années post pandémie l’adaptation du style de leadership et de management des RH.

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Face aux différentes transformations dans le comportement du consommateur, le manager doit être très réactif. Les acteurs du domaine qui ne se sont pas vite adaptés à la mutation digitale doivent accélérer leur transformation pour être visibles auprès de leurs marchés..

Ces résultats montrent que la continuité de l’activité reste la priorité ultime des dirigeants tout en devenant un catalyseur pour la transformation et l’adaptabilité à l’évolution du marché.

Le focus du Baromètre EY 2021 a permis de confirmer la volonté des chefs d’entreprise à relever le défi de l’adaptation à la nouvelle conjoncture à travers la transformation, l’innovation et l’agilité.

Aujourd’hui la santé, plus que jamais, est un secteur des plus porteurs et les opportunités y sont infinies. Mais il est temps de mettre en place des décrets-lois et arrêter avec les projets pilotes. Celui qui arrive à réussir en Tunisie avec toutes les problématiques de réglementations, pourra réussir partout ailleurs.

Ce qu'il faut retenir

Malgré le caractère pessimiste des résultats du baromètre 2021, nous avons ressenti une volonté persistante des chefs d’entreprise d’adresser les chantiers de développement et de croissance nécessaires et de ne pas baisser les bras devant les difficultés rencontrées.

Les dirigeants d’entreprises ne devraient plus subir la situation post-COVID et s’attendre à un retour à la «normale» -c’est-à-dire à la situation pré-COVID- mais plutôt l’exploiter comme levier de transformation de leurs activités à tous les niveaux. Ceci leur permettra de renforcer leur résilience et d’accélérer le processus de leur transformation devenue vitale afin faire face à un environnement certes incertain mais toujours plein d’opportunités.
 

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