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Préparer l’avenir : les perspectives des chefs de la direction canadiens pour 2025

Sondage auprès des chefs de la direction – les hauts dirigeants d’entreprises composent avec un contexte complexe en faisant preuve d’un optimisme prudent


En bref

  • La confiance des chefs de la direction s’effrite en raison, en partie, de l’incertitude politique, de la perturbation des relations commerciales et de la conjoncture économique. 
  • Malgré l’optimisme à l’échelle mondiale, les chefs de la direction canadiens revoient leurs attentes en raison des enjeux qui prévalent à l’échelle nationale.
  • Les hauts dirigeants ont un intérêt accru pour les F&A, les coentreprises, les désinvestissements et les PAPE, qui témoigne de leur sentiment positif envers les marchés financiers et les marchés des capitaux.

Alors que nous entamons une nouvelle année, le paysage commercial est caractérisé par une combinaison d’optimisme et de prudence de la part des hauts dirigeants. Selon le plus récent sondage d’EY, les perspectives mondiales suscitent généralement l’optimisme, mais les hauts dirigeants canadiens ajustent leurs attentes en réponse aux enjeux nationaux et internationaux.

Par exemple, le sondage de janvier révèle un léger recul de la confiance des hauts dirigeants canadiens par rapport au niveau où elle se situait au trimestre précédent, sous l’effet de facteurs comme l’incertitude politique, la perturbation possible des relations commerciales avec les États‑Unis, la révision des cibles d’immigration et la morosité de la conjoncture économique.

L’indice de confiance des chefs de la direction lancé par EY révèle un recul dans toutes les catégories au Canada, ainsi qu’une diminution notable des attentes en ce qui a trait à la croissance et à l’inflation au pays. Cet ajustement reflète les préoccupations actuelles à l’égard des prix élevés et de la persistance des pressions inflationnistes dans certains secteurs, alors que l’incertitude économique continue de régner sur le marché.

En résumé, les hauts dirigeants d’entreprises canadiennes doivent manœuvrer dans un environnement complexe en faisant preuve d’un optimisme prudent. Ils doivent continuer de tirer parti de la disruption technologique, d’accélérer l’adoption du numérique et de chercher à réaliser des transactions stratégiques pour stimuler la croissance et l’innovation. Il sera primordial que les chefs de la direction, à mesure qu’ils s’adaptent au contexte en évolution, maintiennent leur avantage concurrentiel et renforcent la résilience pour réussir en 2025 et au‑delà.

1. La confiance des chefs de la direction diminue en raison de l’incertitude

Le sondage de janvier a révélé un ajustement relatif des attentes, lesquelles contrastent avec des niveaux élevés d’optimisme dont ont fait preuve les hauts dirigeants canadiens au trimestre précédent.

Dans le monde, 80 % des chefs de la direction font preuve d’optimisme à l’égard des perspectives mondiales, une hausse par rapport à 69 % au trimestre précédent. Et bien que 84 % des chefs de la direction canadiens partagent cet optimisme, ce pourcentage est en baisse par rapport à celui de 88 % observé lors du sondage précédent.

Cela s’explique par un ajustement des attentes, attribuable en partie à plusieurs facteurs, comme l’incertitude politique actuelle, les menaces qui planent sur le commerce entre le Canada et les États‑Unis sous forme de hausse des tarifs, la révision des cibles d’immigration du Canada et le ralentissement généralisé de la croissance économique.

L’indice de la confiance des chefs de la direction d’EY a reculé au Canada dans toutes les catégories, passant de 78,5 à 75 entre septembre 2024 et janvier 2025. Notamment, dans la catégorie « Croissance à l’échelle nationale », ce résultat a considérablement baissé, pour passer de 84,5 à 76, ce qui témoigne de l’ajustement considérable des attentes à l’égard des perspectives nationales.

Cette baisse est également observée dans la catégorie « Perspectives à l’égard des prix et de l’inflation », le résultat étant passé de 79,5 en septembre 2024 à 70, ce qui en fait la catégorie ayant affiché le niveau le plus bas au Canada. Cela peut s’expliquer par le fait que, malgré la diminution des pressions inflationnistes en 2024, la confiance des entreprises canadiennes s’est effritée en raison des prix toujours élevés, de la faible demande nationale et des pressions inflationnistes persistantes dans certaines catégories, comme le logement, le transport et l’alimentation1.

Graphique 1

Remarque : Les chefs de la direction ont noté leurs perspectives à l’égard de 15 énoncés selon une échelle de 5 points, allant de très pessimiste (0) à très optimiste (100). Ces réponses ont été réparties entre cinq groupes thématiques : croissance sectorielle, prix et inflation; croissance de l’entreprise; talents; et investissement et technologie. Les valeurs les plus élevées de l’indice reflètent le sentiment positif d’un haut dirigeant à l’égard de l’état futur de l’économie et de son entreprise. Une note de 100 signifie que le haut dirigeant est très optimiste, une note de 50, qu’il n’est ni optimiste ni pessimiste, et une note de 0, qu’il est très pessimiste.

2. La disruption technologique est au cœur du programme de transformation au Canada

Le contexte d’affaires au Canada est de plus en plus touché par la rapidité et l’ampleur grandissantes de la disruption causée par les technologies et de l’adoption de ces dernières. Dans un contexte d’incertitude macroéconomique et politique grandissante, le coût élevé de la transformation numérique fait en sorte qu’il est difficile de démontrer le rendement élevé du capital investi dans des technologies et des systèmes avancés.

Parallèlement, les contraintes liées au marché du travail seront au cœur des préoccupations, compte tenu notamment de la révision des cibles d’immigration et des lacunes notables en matière de compétences et de capacités dans les technologies émergentes au Canada2.

Malgré le fait qu’ils soient aux prises avec des enjeux économiques et commerciaux clairs, les hauts dirigeants canadiens s’appuient sur les forces disruptives et tentent d’accélérer l’adoption du numérique au moyen de la transformation de l’entreprise.

Les trois priorités des hauts dirigeants sont l’amélioration de l’innovation en matière de produits et de processus visant à rehausser l’offre actuelle et à créer de nouveaux produits et services, l’augmentation du nombre d’initiatives de transformation numérique et l’optimisation des activités, ainsi que l’accélération de la croissance du chiffre d’affaires.

Ailleurs dans le monde, les priorités sont totalement différentes et visent l’amélioration de l’engagement des clients et leur fidélisation, ainsi que la mobilisation des employés et leur maintien en poste.

Graphique 2

3. La solidité des marchés financiers devrait soutenir le programme de transformation

En 2024, l’activité transactionnelle au Canada a été stable, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025.

Le sondage d’EY réalisé auprès de hauts dirigeants le confirme, étant donné que 50 % des hauts dirigeants canadiens se disent intéressés à faire une transaction, en hausse par rapport à 42 % en septembre 2024. Toutefois, la hausse est plus importante à l’échelle mondiale si l’on compare la moyenne des hauts dirigeants intéressés par des F&A, qui était de 56 % en janvier, à celle de 37 % en septembre.

L’intérêt suscité par tous les types de transactions, notamment pour les coentreprises, les désinvestissements et les premiers appels publics à l’épargne (PAPE), auprès des hauts dirigeants canadiens ne cesse d’augmenter.

Selon le sondage de janvier, une proportion importante de 82 % des chefs de la direction ont l’intention de conclure des accords de coentreprise et de réaliser des désinvestissements ou un PAPE. Ce résultat fait suite à un léger recul en septembre 2024, quand seulement 26 % des hauts dirigeants partageaient cette intention, ce qui témoigne de l’optimisme généralisé à l’égard du rendement des marchés financiers au cours de la prochaine année.

Ces perspectives pourraient être soutenues par des réductions notables des taux d’intérêt au Canada et ailleurs dans le monde, ce qui pourrait entraîner un regain de confiance dans l’activité sur les marchés des capitaux.

Au Canada, 86 % des hauts dirigeants entrevoient avec optimisme les conditions générales du marché et leur capacité de mobiliser des capitaux, en hausse par rapport à 76 % en septembre 2024. Cette même tendance est observée à l’échelle mondiale, où 75 % des hauts dirigeants partagent cette vision, une augmentation par rapport à 69 % dans le sondage précédent.

Les hauts dirigeants ont l’intention de conclure des transactions importantes pour améliorer l’innovation en matière de produits et de processus, accélérer la croissance du chiffre d’affaires et soutenir l’engagement et la fidélisation des clients dans un contexte de plus en plus concurrentiel.

La mise en œuvre de programmes de transformation solides devrait permettre aux hauts dirigeants de maintenir leur avantage concurrentiel et de sortir gagnants d’une période de morosité pour l’économie canadienne.

Graphique 3

Mesures clés que les hauts dirigeants doivent prendre

Alors que les chefs de la direction canadiens se préparent en vue de l’année à venir, ils doivent relever stratégiquement les défis auxquels ils font face et saisir les possibilités qui s’offrent à eux. Le sondage de janvier met en lumière l’importance de la proactivité et de la capacité d’adaptation dans un contexte d’affaires dynamique. En se concentrant sur les possibilités de F&A, la transformation numérique et les initiatives de croissance stratégique, les hauts dirigeants peuvent stimuler la croissance et rester concurrentiels.

Mesures clés que les hauts dirigeants doivent envisager

1.       Réaliser un contrôle préalable rigoureux des transactions projetées
Les chefs de la direction qui privilégient de plus en plus les transactions de grande envergure doivent s’assurer que les transactions projetées sont évaluées en profondeur. Cette évaluation comprend l’appréciation de la pertinence stratégique, de la santé financière et des risques potentiels, ainsi que l’alignement sur les objectifs à long terme de l’organisation.
Parallèlement, les hauts dirigeants doivent surveiller de près les contextes politiques nationaux et mondiaux, ainsi que les relations commerciales entre le Canada et les États‑Unis.

2.       Tirer parti de la disruption technologique
La transformation numérique et l’adoption de technologies avancées peuvent favoriser l’innovation et l’efficacité opérationnelle. Les chefs de la direction doivent accorder la priorité aux investissements dans des technologies qui favorisent l’innovation en matière de produits et de processus, l’optimisation des activités et l’accélération de la croissance. 

3.       Mettre l’accent sur le recrutement et le maintien en poste de gens de talent
En raison des contraintes liées au marché du travail et des lacunes en matière de compétences, les dirigeants doivent accorder la priorité au recrutement et au maintien en poste d’employés compétents pour réussir la transformation numérique de leur entreprise. Il sera essentiel d’investir dans le perfectionnement des compétences pour faire en sorte que la main-d’œuvre soit résiliente et novatrice.


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