À mesure que les services évoluent, la conformité doit suivre le rythme afin de ne pas prendre de retard.
Chaque nouveau produit de gestion de la trésorerie, qu’il s’agisse d’une plateforme de paiement en temps réel, d’un compte virtuel ou d’un outil de gestion des liquidités, entraîne de nouvelles obligations réglementaires. Sans une harmonisation préalable, les banques s’exposent à des retards de lancement, à des constatations d’audit et à une érosion de la confiance de leurs clients.
Nous avons vu des institutions lancer des produits novateurs sur le marché, pour ensuite se heurter à des obstacles lorsque des problèmes connus refaisaient surface ou que de nouvelles exigences n’avaient pas été anticipées suffisamment tôt.
La conformité doit être intégrée dans le cycle de vie des produits, et non ajoutée après coup.
Par exemple, EY a participé au déploiement d’une plateforme de paiement transfrontalière qui nécessitait une révision des obligations en matière de connaissance du client et de LCBA dans de nombreux territoires. Grâce à une évaluation préalable, la banque a évité des travaux supplémentaires, a lancé le produit plusieurs mois plus tôt et a réduit les frictions liées à l’intégration des clients ayant une présence mondiale.
Mesures recommandées :
- Intégrer la conformité dès le premier jour : faites participer les équipes des services juridiques et de conformité dans la conception des produits, en utilisant une liste d’exigences réglementaires prédéfinie pour identifier rapidement les problèmes potentiels.
- Exemple : une banque de catégorie 1 a utilisé la liste RRL de gestion de la trésorerie d’EY pour examiner 15 réglementations lors de la phase de conception d’un nouveau produit d’entiercement, évitant ainsi la nécessité de refaire le travail après le lancement.
- Moderniser le modèle opérationnel de conformité : améliorez la coordination entre l’équipe chargée de la conformité et celle chargée des produits. Investissez dans des outils partagés, des contrôles automatisés et des forums de gouvernance qui évoluent au rythme de l’innovation.
- Exemple : une banque a intégré des points de contrôle en matière de conformité dans ses sprints de mise en œuvre agiles, réduisant ainsi de près de la moitié le temps nécessaire à la résolution des problèmes.
- Donner la priorité aux irrégularités d’ordre réglementaire connues : réglez les éléments d’audit à risque élevé avant de lancer de nouveaux services, en particulier ceux liés à l’intégration, à la communication de l’information ou aux données des clients.
- Exemple : EY a aidé une banque mondiale qui avait suspendu le déploiement de liquidités afin de régler les problèmes soulevés lors d’un précédent audit des renseignements du client, ce qui lui a permis d’obtenir l’accord de l’organisme de réglementation sans nuire à sa réputation sur le marché.
En considérant la conformité comme un catalyseur et non comme un obstacle, les banques réduisent le risque réglementaire, respectent les délais et renforcent la confiance de leurs clients et des organismes de réglementation.
Conclusion
Tandis que le marché de la gestion de la trésorerie évolue, cinq enseignements clés s’imposent pour les institutions qui souhaitent rester en tête :
- La stratégie à adopter est claire : la gestion de la trésorerie n’est plus une fonction d’arrière‑guichet. Il s’agit d’un levier de croissance. Les institutions qui se modernisent dès maintenant vont générer de nouveaux revenus, approfondir leurs relations avec leur clientèle et renforcer leur résilience opérationnelle dans des marchés volatils.
- Les attentes des clients ont définitivement changé : les clients veulent des solutions sur mesure, en temps réel et disponibles à tout moment, et non des produits génériques. Les banques doivent garantir contrôle, transparence et pertinence dans tous les secteurs qu’elles servent.
- Il faut repenser les fondements pour pouvoir évoluer : la réussite passe par la refonte des services de base (dépôts, liquidités, paiements, fraude, analyse) et leur prestation par l’entremise d’une infrastructure infonuagique modulaire dotée de contrôles et d’interfaces API intégrés.
- Le changement doit être guidé par les clients et axé sur les résultats : les banques doivent passer du lancement de produits à la résolution de problèmes :
- Conception de PMV pour répondre aux besoins urgents des clients en quatre à six mois.
- Personnalisation des offres en fonction du secteur ou du niveau commercial.
- Simplification des services grâce à des expériences intégrées et en libre‑service.
- La transformation nécessite un modèle opérationnel coordonné : la rapidité, la conformité et l’évolutivité ne sont possibles que lorsque les produits, la technologie, les données et les risques sont alignés. Les institutions doivent établir des modèles de données centralisés, définir des catégories de clients claires et intégrer dès le départ la préparation réglementaire.
La voie à suivre n’est pas de tout faire, mais de concentrer ses efforts sur les bonnes choses, plus rapidement.
Notre expérience montre que la transformation de la gestion de la trésorerie ne se résume pas à une modernisation, mais qu’elle repose également sur la précision, la pertinence et la rapidité de la création de valeur. Les institutions qui seront à l’avant-garde redéfiniront la manière dont elles servent leurs clients et se développent.