La pandémie s’étant résorbée, les détaillants ont réalisé que l’empreinte immobilière avait beaucoup changé, ce qui les a amenés à réévaluer en conséquence leurs portefeuilles immobiliers et leurs stratégies connexes. Dans certaines catégories, la transition aux plateformes en ligne a réduit le besoin pour de si grands espaces, exigeant plutôt des magasins physiques plus petits et des centres de distribution situés plus stratégiquement.
En outre, les principales marques, y compris les grands magasins du Canada, ont regroupé les réseaux de magasins et ont fermé les établissements sous‑performants afin d’optimiser leurs actifs immobiliers.
À l’inverse, les détaillants qui n’avaient aucune présence physique avant 2020 ont depuis établi certains emplacements pour offrir de meilleures expériences clients. Par exemple, Joanna Griffiths, fondatrice de Knix, une entreprise de sous‑vêtements féminins, a expliqué récemment comment sa marque autrefois uniquement en ligne passe maintenant au commerce omnicanal avec des magasins traditionnels partout en Amérique du Nord. Dans la série Leaders du commerce de détail d’EY, elle a affirmé que la décision est venue en écoutant directement les membres de la communauté que sa marque a soigneusement bâtie au cours de la dernière décennie et qu’elle vise à offrir une expérience en magasin répondant parfaitement aux attentes de la clientèle. Elle a investi de façon stratégique dans des espaces immobiliers qui permettent de réaliser cet objectif.
Les détaillants ont également recours à certains espaces et arrangements immobiliers – comme des boutiques éphémères et des contrats de location flexibles – pour tester de nouveaux marchés, promouvoir la notoriété de la marque et s’adapter rapidement à l’évolution des préférences des consommateurs.
Ici même au Canada, une marque éminente d’athléchic met à l’essai une stratégie similaire en expérimentant des boutiques éphémères dans divers emplacements pour atteindre de nouveaux clients et en testant les marchés avant de s’engager à s’installer de façon permanente. D’autres exemples montrent que des détaillants convertissent des immeubles existants et intègrent des locaux pour commerce de détail dans des immeubles à usage mixte afin de renforcer les efforts de revitalisation urbaine et d’optimiser l’utilisation de l’espace. Pensons aux grandes chaînes de magasins qui lancent des versions urbaines de leur modèle de commerce de détail, effectuant un virage vers des stratégies immobilières plus intégrées qui combinent les fonctions de détail, résidentielles et commerciales.
Comme l’explique Robert Horst, vice‑président, Commerce de détail, d’Oxford Properties Group : « […] le secteur du commerce de détail évolue constamment. Oxford fait évoluer nos propriétés du même coup. L’un des grands changements que l’on observe actuellement, c’est que de nombreux centres commerciaux au Canada considèrent les possibilités de l’usage mixte de l’espace. Cela signifie donner plus de raisons et de choses à faire au centre commercial, un endroit où vivre, travailler, magasiner, se divertir et apprendre. »
Évidemment, ces tendances ont une incidence importante sur la demande d’espaces commerciaux en plus de la redéfinir, alors que les détaillants s’éloignent des modèles de vente traditionnels pour se tourner vers la prestation de services axés sur des expériences enrichissantes, tels que des cours de conditionnement physique, des traitements de beauté et des expériences culinaires. Nous observons également une demande croissante pour des formats de magasins plus petits et adaptatifs et des contrats de location flexibles étant donné que les boutiques éphémères tentent de s’adapter aux préférences changeantes des consommateurs et de réduire les coûts fixes.
Au moment où le commerce électronique continue de conquérir le marché relativement aux biens matériels, on reconfigure de plus en plus les espaces de détail physiques pour offrir des services uniques expérientiels qui attirent les clients et encouragent le partage social. Cette transformation requiert une réévaluation des stratégies immobilières, privilégiant des espaces polyvalents qui peuvent laisser place à des services personnalisés et axés sur la collectivité.
Dans ce contexte, les détaillants, les propriétaires et les gestionnaires immobiliers doivent tous penser de façon stratégique en ce qui a trait aux espaces physiques. Tandis que les détaillants pourraient vouloir repenser leur empreinte physique, les propriétaires d’immeubles, quant à eux, devraient aussi réfléchir à la meilleure façon de tirer parti de l’évolution des préférences. Dans l’ensemble de cet écosystème interconnecté, les parties prenantes des secteurs du commerce de détail et de l’immobilier devront veiller à comprendre les préférences au sein du marché et à adapter la forme, la taille, l’étendue et la capacité des actifs immobiliers en fonction de la demande.
Chez EY, nous travaillons de concert avec les marques grand public et les propriétaires d’espaces de commerce de détail pour aligner les empreintes immobilières sur l’expérience qu’ils souhaitent créer en nous penchant sur trois questions principales touchant les deux parties :