Sondage sur la transformation par l’IA réalisé auprès des chefs de la direction

Sondage auprès des chefs de la direction – La conjoncture mondiale pousse les leaders canadiens à faire preuve de prudence

En 2023, la conjoncture économique mondiale a montré des signes d’embellie, surtout dans les économies développées. Au Canada, le resserrement de la politique monétaire, la baisse du prix de l’énergie et l’atténuation des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement ont contribué au recul de l’inflation, de sorte que les entreprises ont pu bénéficier d’un certain répit.

Bien que les préoccupations quant à un éventuel ralentissement important de l’économie semblent se dissiper, de nouveaux cyberrisques et risques liés à l’intelligence artificielle (IA) figurent parmi les principaux défis auxquels font face les entreprises canadiennes.

Aux prises avec de tels défis, les chefs de la direction canadiens concentrent leurs efforts sur la réalisation de transactions stratégiques devant permettre à leur entreprise de faire des progrès au chapitre de la durabilité, de rehausser leurs capacités et d’établir un plus grand nombre de partenariats. L’économie canadienne est néanmoins toujours en butte à des difficultés qui sont exacerbées sous l’effet de la volatilité sur les marchés mondiaux et de l’intensification des pressions exercées par la hausse du coût de la vie, de sorte que les entreprises canadiennes doivent faire preuve de prudence avec pareilles complexités, de façon à s’assurer un avenir stable et prospère.

Voici certaines des difficultés, des forces et des possibilités clés observables au Canada : 

La confiance des entreprises canadiennes s’affaiblit à mesure que la confiance mondiale augmente 

Les perspectives d’un ralentissement économique sont à l’avant‑plan des préoccupations des chefs de direction canadiens, près de la moitié d’entre eux se montrant moins optimistes qu’au début de 2023 quant à la performance de leur entreprise. En revanche, à l’échelle mondiale, les chefs de la direction ont revu leurs attentes et se montrent plus optimistes, la proportion d’entre eux qui anticipe un ralentissement économique persistant étant moindre que celle de leurs vis‑à‑vis canadiens qui envisagent les choses de cette manière (41 % vs 52 %).


Bien que, globalement, la confiance des entreprises canadiennes soit relativement en berne, il y a des signes de relâchement des pressions exercées sur les coûts et d’atténuation des problèmes de pénurie de main‑d’œuvre. Cependant, la hausse des taux d’intérêt au cours des deux derniers trimestres a eu une incidence négative sur l’activité des entreprises, contribuant à l’augmentation des préoccupations concernant un éventuel recul du chiffre d’affaires, des prévisions de vente et des intentions d’investissement.[i] C’est pourquoi seulement 24 % des chefs de la direction canadiens affichent un regain d’optimisme quant à la performance financière de leur entreprise au cours de l’année à venir, tandis qu’à l’échelle mondiale, 47 % des chefs de la direction sondés se montrent plus optimistes.

[i]  Banque du Canada, Enquête sur les perspectives des entreprises, deuxième trimestre de 2023.
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Les risques géopolitiques mettent en relief les menaces à la performance des entreprises

Tandis que la conjoncture économique mondiale évolue, montrant des signes de fragmentation, la performance des entreprises risque de subir les contrecoups de nouvelles tendances, notamment en ce qui a trait aux cyberrisques et aux risques liés à la réglementation, de même qu’aux conflits géopolitiques.

Que ce soit à l’échelle mondiale ou canadienne, les dirigeants reconnaissent que leur entreprise est fortement exposée à ces enjeux. Plus particulièrement, 66 % des chefs de la direction canadiens se montrent préoccupés face aux risques de disruption technologique et aux cyberrisques, tandis qu’à l’échelle mondiale, 57 % des chefs de la direction font état de pareilles craintes. Par ailleurs, les risques liés à la réglementation constituent une préoccupation prépondérante pour 62 % des chefs de la direction canadiens, préoccupation que partagent 54 % des répondants à l’échelle mondiale. Par exemple, la réglementation de l’IA, qui figure parmi les principales priorités des décideurs politiques canadiens, peut entraîner des répercussions importantes pour les industries canadiennes.[ii]

C’est pourquoi 52 % des chefs de la direction canadiens prévoient que leur entreprise reportera ses investissements, s’agissant d’un pourcentage plus élevé que chez leurs homologues à l’échelle mondiale (40 %). À l’échelle aussi bien canadienne que mondiale, les leaders évoquent la fragmentation de l’économie mondiale comme principal motif justifiant la décision de leur entreprise de revoir ses projets en matière d’investissement, d’exploitation et de chaîne d’approvisionnement. Les leaders canadiens se disent aussi préoccupés par de nouveaux impôts ou de nouvelles politiques industrielles et par les bouleversements sociaux, tandis que, sur la scène mondiale, ce sont surtout les restrictions visant le commerce et l’investissement étranger, ainsi que les pressions d’ordre réglementaire, qui préoccupent les répondants.

[ii] Innovation, Sciences et Développement économique Canada; Loi sur l’intelligence artificielle et les données.
Les chefs de la direction canadiens ont une stratégie d’affectation de capitaux et des priorités différentes de celles de leurs contreparties d’ailleurs dans le monde 

Malgré cela, la recherche de transactions stratégiques reste prioritaire. Plus du tiers des chefs de la direction canadiens (36 %) signalent que des F&A seront au cœur de leur stratégie d’affectation de capitaux au cours des 12 prochains mois. Les chefs de la direction canadiens qui cherchent à conclure des F&A et à investir dans des initiatives de croissance interne accordent la priorité à l’intégration de la durabilité à leurs produits et services de base, rehaussent leurs compétences et leurs capacités, et renforcent leurs écosystèmes, leurs alliances et leurs partenariats. En comparaison, seulement 26 % des chefs de la direction sondés à l’échelle mondiale sont dans un même état d’esprit, accordant davantage la priorité à la technologie et à l’innovation, au développement ou à l’amélioration de produits, et à l’expansion sur de nouveaux marchés.

Or, lorsque l’on prend en compte d’autres stratégies d’affectation des capitaux, notamment le maintien de réserves de trésorerie et la distribution de capitaux aux actionnaires, il s’avère que les chefs de la direction canadiens accordent moins d’importance aux initiatives de durabilité que leurs homologues sur la scène internationale. Dans une proportion de 42 %, les chefs de la direction canadiens considèrent que les initiatives de durabilité ne sont pas prioritaires ou ils n’y attachent pas une grande importance dans le cadre de leur stratégie d’affectation des capitaux, contre 34 % des chefs de la direction à l’échelle mondiale.

Les inquiétudes liées à la réglementation ou à la cybersécurité pourraient freiner les projets en IA 

Bien que la majorité des chefs de la direction canadiens (82 %) affirment que leur entreprise investit dans des initiatives en IA, leurs homologues sur la scène internationale font meilleure figure (88 %) à cet égard, leur entreprise ayant déjà affecté une partie importante de ses capitaux dans de telles initiatives ou prévoyant le faire au cours des 12 prochains mois. Les préoccupations des chefs de la direction canadiens face aux cyberrisques sont peut‑être à l’origine de cet écart.

Les leaders canadiens surveillent de près les répercussions potentielles des disruptions technologiques, notamment l’incidence des cyberattaques sur la performance de leur entreprise au cours de l’année à venir. Les préoccupations relatives aux risques technologiques et aux cyberrisques liés à l’IA sont prépondérantes, 70 % des chefs de la direction canadiens étant toujours d’avis que nous n’en faisons pas assez pour gérer les effets imprévus de l’IA, tandis que 64 % estiment que nous devrions adopter une méthode d’atténuation plus proactive à l’égard des risques associés à une exploitation malveillante des technologies reposant sur l’IA. Ces informations mettent en évidence les nouveautés et défis auxquels les leaders canadiens font continuellement face dans le domaine de l’IA, tandis qu’ils pèsent le pour et le contre des possibilités et risques associés à cette technologie transformationnelle.

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Résumé

Il ressort d’une étude mondiale qu’EY a réalisée récemment auprès de 1 200 chefs de la direction que les chefs de la direction canadiens concentrent leurs efforts sur la réalisation de F&A stratégiques devant permettre à leur entreprise de faire des progrès au chapitre de la durabilité, de rehausser ses capacités et d’établir un plus grand nombre de  partenariats.

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