Pour fonctionner au mieux, les programmes de durabilité doivent tenir compte de la diversité des attentes des employés

Pour fonctionner au mieux, les programmes de durabilité doivent tenir compte de la diversité des attentes des employés

La main‑d’œuvre canadienne est issue de plusieurs générations, et les entreprises doivent réévaluer leurs stratégies en matière de durabilité pour s’adapter à la diversité des points de vue.


En bref

  • Les employés canadiens s’attendent à ce que les organisations consentent du temps, des ressources et du financement aux initiatives de durabilité.
  • Ces attentes sont façonnées par les différences entre les générations, mais aussi par l’intersectionnalité au sein des générations. Il est ainsi essentiel que les équipes de direction rendent leurs stratégies en matière de durabilité plus flexibles et plus polyvalentes.
  • En poussant leur réflexion au‑delà d’une approche unique, les employeurs peuvent se démarquer aux yeux de leurs employés tout en contribuant à bâtir un avenir plus durable. 

Les employés se soucient réellement de la façon dont leur employeur soutient les initiatives en matière de durabilité. Cependant, dans un contexte d’intersectionnalité au sein d’une même génération, chaque membre de votre personnel a son propre point de vue sur les priorités environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). En allant au‑delà de l’approche unique, vous pouvez plus facilement retenir les talents et améliorer vos résultats financiers tout en préparant le terrain pour un avenir meilleur. 

Comment les employés canadiens voient‑ils la durabilité au travail?

D’après une étude d’EY, jusqu’à 85 % des employés affirment qu’il est important – voire très important – pour eux de travailler dans une organisation qui a une incidence positive sur la société. Comme pour d’autres aspects de la vie professionnelle, les expériences individuelles influencent les préférences des employés pour ce qui est des politiques et programmes axés sur la durabilité. Dans l’ensemble, certains thèmes sont communs aux différents groupes démographiques.

Comment cela se traduit‑il concrètement?

 

En 2023, des milliers d’employés de géants technologiques ont débrayé au sujet de deux grandes sources d’irritation : les politiques de retour au bureau et le changement de position au chapitre de la durabilité. Il serait tentant d’attribuer cette initiative à la génération Z et aux millénariaux. Pourtant, des représentants des quatre générations comptaient parmi les grévistes. Et ce cas est loin d’être une exception.

 

Le sondage sur le travail réinventé d’EY et notre expérience auprès de clients partout au Canada nous montrent que, de manière générale, les attitudes des quatre générations à l’égard du travail hybride et des initiatives vertes et en matière de durabilité sont étonnamment semblables. Cependant, même s’ils ont à cœur les mêmes enjeux, les employés des différents groupes générationnels ont différentes préférences quant aux manières concrètes dont l’organisation doit intervenir à l’appui de ces priorités.

 

Présumons que votre organisation souhaite appuyer des programmes de nettoyage de la rive d’un lac dans les quartiers où se trouvent ses installations. Nous savons d’expérience que les employés de la génération X ont tendance à privilégier l’aide financière directe ou la collecte de fonds. Ils préfèrent que l’organisation fasse un don au profit d’une initiative de développement durable visant la rive du lac. En revanche, les plus jeunes sont enclins à privilégier les heures de congé réservées au bénévolat, qui leur permettent d’assumer un rôle actif au sein du programme lui‑même.

 

Si ces impressions générales peuvent constituer un bon point de départ pour la stratégie de durabilité, la question est plus complexe qu’elle n’en a l’air. En effet, les gens d’une même génération ne voient pas nécessairement les choses de la même manière. C’est plutôt le contraire qui est vrai. Les représentants d’un groupe démographique ou générationnel partagent les mêmes préoccupations générales, mais l’analyse plus approfondie révèle des divergences et des nuances au sein de chaque groupe.

 

Cela ne date pas d’hier : les gens s’épanouissent lorsque les politiques ESG placent l’humain au cœur des stratégies. Par conséquent, il ne peut y avoir de véritable réussite au regard des enjeux ESG si on n’accorde pas une attention toute particulière au cœur même de la stratégie, là où les gens convergent pour changer les choses. Cela s’applique aussi à la conception même de ces politiques. La grande diversité de la main‑d’œuvre d’aujourd’hui demande une grande flexibilité et une forte capacité d’adaptation, d’où l’importance de placer les gens au centre de l’approche de l’organisation. 

Chez EY, nous vous recommandons de garder à l’esprit ces trois pratiques de pointe, qui vous aideront à recentrer votre stratégie en matière de durabilité sur vos employés :

1. Parlez avec vos gens. Les généralisations et les suppositions vous seront peu utiles pour élaborer une stratégie vraiment efficace en matière de durabilité. La mise en place de canaux de dialogue peut vous aider à mieux comprendre les attentes de vos employés. D’autant plus que les membres de la haute direction et les gestionnaires sont issus en majeure partie de générations précédentes et que leurs décisions organisationnelles auront une grande incidence sur plusieurs autres générations. Les discussions avec le personnel peuvent vous aider à commencer l’élaboration d’un ensemble stratégique de personas sur lesquelles vous pouvez fonder vos plans en matière de durabilité.

2. Repensez les programmes de durabilité en fonction des besoins de l’ensemble du personnel. En sondant vos employés, vous pouvez acquérir des connaissances qui vous aideront à concevoir un ensemble d’options et d’approches flexibles de base. Une telle démarche, fondée sur des données, peut faciliter votre collaboration avec différents groupes. En l’adoptant, vous vous montrerez comme un employeur qui respecte les attentes de ses employés et leur permet une participation active aux activités de promotion de la durabilité de l’entreprise. Il est question ici des différences entre les générations, mais les mêmes principes s’appliquent aux multiples façons dont nous nous définissons nous‑mêmes et pensons nos expériences. De plus, ces principes influencent notre perception de la durabilité de multiples façons.

3. Offrez de la flexibilité à vos gens afin qu’ils promeuvent la durabilité à leur façon. Même si vous avez déjà pris des mesures pour répondre à la plupart des enjeux, l’assouplissement de votre approche vous permettra d’élargir la gamme de choix en matière de durabilité que vous offrez à votre personnel. Une telle démarche peut combler les écarts entre les générations et répondre aux besoins des employés qui travaillent selon un modèle hybride. C’est crucial. Les programmes de durabilité doivent être à la portée de tous les employés, y compris de ceux qui travaillent à distance. Une occasion de bénévolat ponctuelle ou le remboursement de frais de transport en commun pourrait convenir à une personne qui se rend régulièrement au bureau. Cependant, l’achat d’un appareil à haute efficacité énergétique peut être un choix plus intéressant pour un employé qui travaille à distance à temps plein, mais qui aimerait, lui aussi, promouvoir la durabilité. 

Que faut‑il en conclure?

Méfiez‑vous de l’idée illusoire selon laquelle tous vos gens et tous les représentants d’une même génération ont les mêmes attentes en matière de durabilité. Dotez‑vous d’un programme de durabilité qui soit flexible, axé sur les gens et leurs attentes, et conçu pour leur donner envie de s’adonner à la cause avec détermination. 

Résumé

La capacité à concevoir des programmes centrés sur les gens et flexibles en matière de durabilité permet à l’organisation de se démarquer et d’assurer sa croissance et sa prospérité à long terme.

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