L’adoption des véhicules électriques (VE) augmente d’année en année au Canada. Néanmoins, la question reste entière : le virage se produit-il assez rapidement pour permettre au Canada d’atteindre ses objectifs nationaux et environnementaux consistant en ce que les VE représentent 100 % des ventes de véhicules légers? Des préoccupations concernant l’infrastructure de recharge, l’expérience utilisateur et la chaîne d’approvisionnement pourraient très bien nuire à l’atteinte de ces objectifs. Le Canada se voit offrir une occasion unique de se concentrer sur l’évolution de la confiance des consommateurs afin d’obtenir des résultats significatifs sur le plan de la transition énergétique au pays. La clé? Refuser de laisser passer cette occasion.
Au Canada, la confiance des consommateurs à l’égard des VE gagne du terrain et leur adoption arrive à maturité. En chiffes, l’indice EY de la mobilité des consommateurs 2023 indique que 52 % des Canadiens ont l’intention de faire l’acquisition d’un véhicule entièrement électrique, hybride rechargeable ou hybride au cours des prochaines années. De plus, 75 % des répondants indiquent qu’ils paieraient jusqu’à 30 % plus cher pour faire l’acquisition d’un VE, ce qui témoigne d’un changement important dans l’opinion des consommateurs. Il s’agit d’une hausse de 6 % des intentions d’achat par rapport à 2022.
Qu’est-ce qui sous‑tend ce regain d’intérêt et cette hausse de l’adoption? Le prix élevé de l’essence est le principal facteur de motivation des acheteurs possibles de VE au Canada, mais ce n’est qu’une pièce du casse‑tête. Les préoccupations d’ordre environnemental (36 % des répondants) amènent les consommateurs canadiens à envisager l’achat d’un VE.
Avec la hausse de l’adoption, des difficultés liées à l’expérience du consommateur font surface au Canada et ailleurs dans le monde. Cette réalité donne lieu à des difficultés qui empêchent les Canadiens d’adopter les VE à grande échelle. Qu’en ressort‑il?
Il semble être fastidieux d’accéder à de l’information sur les véhicules et leur recharge, et l’information trouvée peut être morcelée ou difficile à comprendre. Les consommateurs s’épuisent donc à tenter de faire des recherches fructueuses au sujet des VE.
Le marché souffre d’un manque de clarté quant aux coûts d’acquisition initiaux, aux remises et à la fiabilité, tandis que des difficultés concernant la revente et les mauvaises expériences avec les réseaux de recharge persistent.
En approfondissant ces constatations, nous découvrons une foule de thèmes connexes, notamment la question de savoir si une meilleure collaboration entre les ordres de gouvernements, les services publics, les fabricants d’équipement d’origine (FEO) et les entités privées pourrait améliorer l’expérience d’acquisition, de possession et de conduite d’un VE.
Les données vont assurément dans ce sens. Bien qu’il soit important de mettre en place une infrastructure de recharge plus complète afin de favoriser l’ampleur et la durabilité de l’adoption des VE au Canada, les FEO, les services publics et les exploitants de bornes de recharge doivent faire preuve d’un meilleur synchronisme au sein de l’écosystème afin de continuer à renforcer la confiance des consommateurs pour les inciter à passer aux VE.
Par exemple, ces groupes peuvent faire ensemble ce qui suit :
- Améliorer la chaîne d’approvisionnement à l’échelle nationale afin de garantir les commandes de VE. L’étude d’EY révèle qu’au Canada, la mobilité partagée continue de faire face à une foule de problèmes, notamment l’incapacité de renouveler les stocks de véhicules dans un contexte de difficultés prolongées liées à la chaîne d’approvisionnement, de pénuries de main‑d’œuvre et de pressions inflationnistes, ce qui entraîne une hausse des prix et une certaine indisponibilité au chapitre des véhicules ou des conducteurs.
- Unir leurs efforts afin d’élaborer des programmes de services publics comme des remises sur le temps d’utilisation. Cette initiative pourrait contribuer à rassurer près du quart des répondants au Canada qui s’inquiètent du coût de possession d’un VE.
- Créer des solutions de recharge pratiques, sécuritaires et accessibles.L’étude d’EY révèle que le coût élevé de l’installation des bornes de recharge et la sécurité entourant leur installation sont les principales préoccupations de 60 % des propriétaires de VE au Canada. Par ailleurs, plus de la moitié des répondants ont indiqué que la localisation d’une borne de recharge et la réduction des délais d’attente figuraient parmi les facteurs les plus importants qu’ils prenaient en compte.
- Favoriser la collaboration entre les exploitants de bornes de recharge et les organismes de réglementation afin d’améliorer l’expérience client. Cette collaboration pourrait prendre forme grâce à un certain nombre de canaux potentiels, notamment en offrant des réseaux d’itinérance, en augmentant la disponibilité du réseau et en mettant en place des options de paiement sans contact.