Les investisseurs reconnaissent que les entreprises qui aspirent à intégrer véritablement la durabilité à leurs stratégies et à leur processus de prise de décisions, en allant au delà de simples déclarations d’intentions, doivent absolument se doter d’un solide cadre de gouvernance définissant clairement le rôle de leur conseil d’administration.Trois priorités doivent être respectées dans le processus d’intégration de la durabilité au cadre de gouvernance des entreprises : l’exercice d’un contrôle efficace par le conseil d’administration; l’application de paramètres d’évaluation de la durabilité et l’établissement de la rémunération des dirigeants en fonction des résultats obtenus; et l’alignement stratégique.
Exercice d’un contrôle efficace par le conseil d’administration
Bien que les modèles de gouvernance appliqués et les rôles et responsabilités confiés aux conseils d’administration varient d’une région du monde à l’autre, ces derniers ont un rôle essentiel à jouer en matière de durabilité :
- En remettant en question les plans de renforcement de la durabilité élaborés par la direction
- En supervisant la mise en œuvre des engagements pris en matière de durabilité et les progrès réalisés par rapport à ces engagements
- En établissant avec les investisseurs des échanges sur les plans de renforcement de la durabilité ayant été mis en œuvre et les progrès réalisés en la matière
Toutefois, pour ce faire, les entreprises devront probablement imposer à leurs administrateurs l’obligation d’acquérir un niveau de connaissance suffisant en matière de durabilité, de sorte qu’ils puissent s’acquitter de ce rôle.Bien que certains hauts responsables disposent à la fois de connaissances approfondies en matière de durabilité et d’excellentes capacités d’administrateur, il n’y en a pas suffisamment pour répondre à la demande.D’ici à ce que le bassin d’administrateurs disposant d’un tel bagage de connaissances et de telles capacités ait gagné en ampleur, les administrateurs en poste devront commencer par acquérir les connaissances requises pour prendre pleinement la mesure des transformations que subissent la planète et la société en général, ainsi que des répercussions qui en découlent pour leur entreprise.En réponse à la question visant à déterminer la mesure qui est susceptible de générer le plus de retombées positives en termes de contrôle, plus d’un investisseur sur cinq (21 %) a sélectionné l’option « Amélioration des connaissances et des compétences des administrateurs à l’égard des enjeux ESG grâce aux interactions avec des experts externes et à la participation à des activités de formation ».
Renforcement des obligations de reddition de comptes grâce à l’application de paramètres d’évaluation des résultats en matière de durabilité de nature autre que financière aux fins de l’établissement de la rémunération des hauts dirigeants
Lorsque les investisseurs ont été amenés à désigner les deux principaux avantages susceptibles de découler de l’assujettissement d’un volet important du régime de rémunération des dirigeants aux objectifs de durabilité, plus du tiers d’entre eux (37 %) ont répondu qu’une telle mesure permettrait d’assurer l’intégration des enjeux ESG au processus de prise de décisions stratégiques.Ce résultat démontre encore plus à quel point il est important pour les investisseurs que les enjeux de durabilité ne soient pas relégués au rang des préoccupations secondaires et que les leaders attachent à ces enjeux la même importance qu’ils accordent habituellement aux décisions financières traditionnelles et aux décisions relatives à la répartition des capitaux.
De toute évidence, la mise au point d’un cadre de reddition de comptes est un exercice difficile.Il peut notamment s’avérer difficile d’harmoniser un régime de rémunération et de primes annuelles aux visées à court terme avec des objectifs de durabilité qui sont souvent assortis de cibles à atteindre sur un horizon allant de cinq ans à dix ans.La détermination de mesures quantifiables et l’évaluation des résultats obtenus au regard de celles-ci ne sont pas non plus des tâches faciles.Néanmoins, comme le révèlent les résultats de ce sondage, une bonne compréhension des attentes des investisseurs quant à la prise en compte des résultats obtenus en matière de durabilité dans l’établissement de la rémunération des dirigeants constitue un bon point de départ.
Clarification du niveau d’engagement et du rôle du chef du développement durable dans le déploiement des efforts pour rehausser l’importance stratégique des enjeux de durabilité
La façon dont les entreprises s’organisent pour faire face aux enjeux de durabilité varie en fonction de tout un éventail de facteurs, qui vont du degré de complexité de leur structure organisationnelle à leur niveau de motivation en matière de durabilité.Il ressort néanmoins de l’étude que les investisseurs considèrent que le chef du développement durable représente une composante essentielle du cadre de gouvernance, ce qui reflète peut être les préoccupations dans le secteur quant à la possibilité que les structures organisationnelles actuelles ne permettent pas d’obtenir les résultats escomptés.