L’information en matière de développement durable d’une entreprise est l’une des sources de renseignements importantes utilisées par les investisseurs pour comprendre l’incidence des enjeux de développement durable sur la performance, les risques et les perspectives de croissance à long terme d’une entreprise. Aujourd’hui, 99 % des investisseurs sondés utilisent les informations ESG des entreprises dans le cadre de leurs décisions d’investissement, 74 % d’entre eux ayant recours à une approche rigoureuse et structurée. En comparaison, dans l’étude de 2018 d’EY menée auprès des investisseurs institutionnels, seuls 32 % des investisseurs sondés disaient utiliser une approche rigoureuse.
Cependant, il y a une rupture marquée entre les investisseurs et les entreprises en ce qui concerne les informations en matière de développement durable dans la présentation actuelle de l’information d’entreprise. Les investisseurs sont convaincus qu’ils n’obtiennent pas les données et informations dont ils ont besoin pour guider leurs décisions d’investissement et leur façon d’évaluer la croissance et le profil de risque d’une entreprise. Dans l’étude, 73 % des investisseurs sondés déclarent que les organisations n’ont pas réussi dans l’ensemble à améliorer la présentation de l’information, en intégrant à la fois les informations financières et ESG, ce qui est essentiel pour la prise de leurs décisions.
Cette constatation pourrait témoigner, par exemple, de la volonté des investisseurs d’obtenir de meilleures informations sur la question du climat. Selon le rapport Global Climate Risk Disclosure Barometer d’EY de 2022, une analyse exhaustive des informations fournies par plus de 1 500 entreprises dans 47 pays a montré que, même si davantage d’entreprises présentent des informations sur les risques climatiques, celles-ci ne donnent pas d’indications utiles sur les défis qu’elles doivent relever. Par exemple, plus de la moitié des entreprises sondées (51 %) ne réalisent toujours pas d’analyse de scénarios ou n’en présentent pas les résultats.
Ces défis continus en matière d’informations liées au développement durable pourraient entraîner un déficit de confiance. Certaines entreprises ont le sentiment que les compromis complexes qu’on leur demande parfois de faire ne sont pas toujours reconnus, et l’étude révèle que, de leur côté, les investisseurs sont sceptiques sur les intentions des entreprises.