Vue aérienne de grandes grues au-dessus d’un porte‑conteneurs dans un port.

La fonction publique a tout intérêt à adopter une approche intégrée en matière d’approvisionnement

À l’échelle de la fonction publique canadienne, les équipes doivent revoir les processus d’acquisition, d’examen, d’approbation et de surveillance des services afin d’évaluer le rendement du capital investi.


En bref
  • Dans un contexte opérationnel très complexe, les leaders gouvernementaux doivent adopter de nouvelles stratégies d’approvisionnement pour prospérer et accélérer les processus d’achat.
  • Les pratiques d’approvisionnement de pointe ont fait leurs preuves pour ce qui est d’optimiser les coûts et les ressources, et d’aider les entreprises à atteindre leurs objectifs stratégiques.
  • L’intégration de nouvelles capacités dans un modèle opérationnel efficace permet aux organismes publics de répondre aux défis dès maintenant et de créer de la valeur à long terme.

Des pressions récentes ont mené le gouvernement fédéral à un point critique en ce qui concerne la refonte des pratiques d’approvisionnement. La fonction publique canadienne poursuit des objectifs ambitieux en matière de réduction des dépenses. Elle doit aussi composer avec l’évolution des lignes directrices sur le recours à la sous‑traitance en matière de services professionnels et les appels pressants à l’amélioration de la gouvernance des processus d’acquisition, de gestion et d’approbation des services. Cette situation présente un nouveau lot de défis et de possibilités pour ce qui est de doter la fonction publique de capacités d’approvisionnement adéquates et d’un modèle opérationnel permettant de créer une valeur significative à court terme et à long terme.

Quels types de défis en matière d’approvisionnement le gouvernement canadien doit‑il relever aujourd’hui?

Le gouvernement canadien et les organismes publics exercent leurs activités dans un contexte macroéconomique particulièrement complexe. Récemment, plusieurs événements importants ont fait en sorte qu’il est devenu plus urgent d’améliorer le processus d’approvisionnement dans son ensemble.

En Août 2023, la présidente du Conseil du Trésor du Canada a fait les manchettes en établissant un nouvel objectif clair pour les ministères fédéraux, leur demandant de trouver 15 milliards de dollars de dépenses pouvant être réduites. L’annonce a entraîné au sein du processus d’approvisionnement gouvernemental une série de changements de priorités qui se sont répercutés dans tous les ordres de gouvernement. Les changements comprenaient un examen plus minutieux des dépenses relatives aux services rendus par des sous‑traitants et des consultants ainsi que du rendement des fournisseurs, une surveillance plus rigoureuse des tendances en matière d’approvisionnement et de rendement ministériel, et une réévaluation des pratiques d’approvisionnement désuètes.

Au cours des derniers mois, le Canada a fait également face à un contexte politique en constante évolution, en raison des menaces tarifaires de son plus grand partenaire commercial. Par conséquent, tous les ordres de gouvernement ont dû prioriser l’approvisionnement auprès de fournisseurs canadiens afin de soutenir l’économie locale.

En raison de ces objectifs et défis en constante évolution, même avec la meilleure volonté du monde, il est difficile pour les équipes responsables de l’approvisionnement d’exercer leurs activités de façon optimale. Pour s’attaquer à ces difficultés, les gouvernements doivent moderniser leurs capacités d’approvisionnement ainsi que leur modèle opérationnel.

De quelles capacités le gouvernement a‑t‑il besoin pour améliorer le processus d’approvisionnement?

  • Pratiques d’approvisionnement simplifiées : Le fait de moderniser les lignes directrices sur les procédures d’approvisionnement en mettant davantage l’accent sur la valeur, que ce soit les coûts, le développement économique et d’autres aspects, peut simplifier le processus d’approvisionnement, tant pour les acheteurs que les fournisseurs, assurant ainsi une meilleure conformité et rendant le processus d’approvisionnement plus accessible aux petites et moyennes entreprises (PME) canadiennes et à d’autres fournisseurs sous‑représentés.
  • Examen des cadres législatifs et réglementaires :Les cadres législatifs et réglementaires doivent être revus pour les harmoniser et les simplifier et pour s’assurer que les mécanismes de recours sont rationalisés et adaptés aux besoins.
  • Approvisionnement axé sur les résultats :La priorisation de l’obtention des résultats souhaités plutôt que l’acquisition de solutions spécifiques peut accroître la valeur fournie, favoriser l’innovation et la concurrence entre les fournisseurs, et améliorer la responsabilisation et la traçabilité en matière de prestation de services.
  •  Capacités d’entreprise fondées sur l’IA pour la gestion de l’approvisionnement : Grâce à la mise en œuvre de solutions d’IA à l’échelle de l’entreprise, les équipes responsables de l’approvisionnement peuvent rationaliser les flux de travail afin de réduire la durée du cycle, d’améliorer la collaboration entre les équipes et les ministères, et d’accroître la visibilité et la conformité de l’approvisionnement au sein du gouvernement.
  • Gestion du cycle de vie et du rendement des fournisseurs :La mise en œuvre de pratiques de gestion du cycle de vie et du rendement des fournisseurs uniformisées et conformes aux normes sectorielles aide les gouvernements à améliorer les relations avec les fournisseurs et à inciter ceux-ci à constamment offrir les résultats escomptés.
  • Approvisionnement stratégique et gestion des catégories : En analysant les habitudes de dépenses et en consolidant les achats, les gouvernements peuvent négocier de meilleurs prix, rationaliser les processus et renforcer les relations avec les fournisseurs. Ces méthodes permettent également d’améliorer la transparence et d’arrimer l’approvisionnement sur les objectifs stratégiques plus généraux afin que l’argent des contribuables soit utilisé de façon efficace.

La mise en œuvre des capacités susmentionnées ne représente qu’une partie de la solution. Il est tout aussi important de les intégrer à un modèle opérationnel efficace, conçu pour aider les équipes à mieux travailler et à collaborer à la création de valeur. Chez EY, nous croyons que pour créer de la valeur, vous devez non seulement mettre l’accent sur les capacités fonctionnelles, mais aussi sur le contexte opérationnel dans lequel elles sont mises en œuvre.

La fonction approvisionnement du secteur public a toujours priorisé la réduction des risques, au détriment de l’optimisation des coûts et de la création de valeur. Les gouvernements se sont donc retrouvés avec des procédures d’approvisionnement très lourdes et des politiques complexes, difficiles à interpréter. En raison de l’évolution des priorités gouvernementales, le contexte opérationnel de la fonction approvisionnement n’est plus en phase avec les objectifs stratégiques plus généraux à l’échelle organisationnelle. Il est donc essentiel de rétablir cette adéquation pour que les équipes responsables de l’approvisionnement puissent optimiser la valeur obtenue pour les Canadiens.

 

Quels sont les piliers d’un environnement opérationnel efficace en matière d’approvisionnement?

  • Talents :Pour faciliter le travail du personnel responsable de l’approvisionnement, il importe de mettre en place un modèle organisationnel efficace, d’investir dans le perfectionnement des compétences et de s’assurer que tous comprennent les objectifs stratégiques et en assument la responsabilité.
  • Culture : Il faut favoriser un changement de mentalité pour privilégier les résultats, en autonomisant l’exécution au sein des équipes et en priorisant la flexibilité, la collaboration, l’agilité et les approches axées sur le client. La promotion d’un environnement psychologiquement sécuritaire permet aux équipes responsables de l’approvisionnement d’exprimer leurs préoccupations et leurs commentaires et les encourage à favoriser l’amélioration continue plutôt qu’une approche axée prioritairement sur la conformité et la gestion des risques.
  • Analyse de données :Il faut établir des indicateurs clés de performance arrimés sur les objectifs stratégiques des ministères, en s’appuyant sur les données pour recueillir des renseignements qui permettent d’améliorer l’agilité et de modifier les comportements afin d’accroître la responsabilisation et la transparence.
  • Politiques et processus :Il importe d’élaborer des cadres stratégiques simplifiés, intelligents et axés sur les résultats, d’adopter des politiques qui favorisent la mise en place d’un écosystème numérique et d’accroître la collaboration entre les dirigeants des ministères et des organismes et les professionnels de l’approvisionnement.
  • Technologies :Il faut mettre en œuvre des technologies qui permettent de rationaliser le processus d’approvisionnement, de recueillir des informations fondées sur des données et d’améliorer la conformité.

En combinaison avec des capacités adéquates, un environnement opérationnel efficace en matière d’approvisionnement peut aider les organismes publics de tous les ordres de gouvernement à relever des défis d’approvisionnement complexes et à créer de la valeur à long terme, tout en maintenant la transparence.

 

Que faut‑il en conclure?

Les défis en matière d’approvisionnement avec lesquels les gouvernements et les organismes publics doivent composer sont nombreux et variés. La convergence de ces priorités concurrentes oblige le secteur public à se doter de nouvelles solutions globales adaptées aux besoins du monde du travail complexe d’aujourd’hui. L’acquisition de nouvelles capacités et leur intégration dans un modèle opérationnel bien conçu peuvent aider la fonction publique à mieux travailler et à générer de la valeur dans l’ensemble du processus d’approvisionnement dès maintenant.

 

Résumé 

Une approche d’approvisionnement intégrée et axée sur les capacités peut aider la fonction publique canadienne à répondre aux demandes complexes d’aujourd’hui tout en générant de la valeur à long terme. Grâce à la modernisation des pratiques, à l’adoption de modèles opérationnels plus intelligents et à l’harmonisation de la culture, des politiques et des technologies, les gouvernements peuvent remplacer les processus purement transactionnels par ceux priorisant la création de valeur stratégique.

À propos de cet article