EY désigne l’organisation mondiale des sociétés membres d’Ernst & Young Global Limited, et peut désigner une ou plusieurs de ces sociétés membres, lesquelles sont toutes des entités juridiques distinctes. Ernst & Young Global Limited, société à responsabilité limitée par garanties du Royaume‑Uni, ne fournit aucun service aux clients.
Les données sont désormais un actif fondamental dans le secteur de la santé et des soins. Les systèmes de santé doivent disposer d’une infrastructure d’information agile pour atteindre leurs objectifs en matière de bien‑être, de durabilité et d’équité. Les systèmes de soins qui regroupent les services de santé, sociaux, communautaires et gouvernementaux permettent à des milliers de personnes d’accéder aux données à diverses fins pour coordonner les soins afin de répondre aux besoins en matière de santé et de services sociaux d’une personne. Ces systèmes ont la possibilité de transformer leur architecture d’information sur la santé en environnement de plateforme ouverte qui permet le partage des dossiers de santé tout au long du parcours du patient et l’intégration des technologies émergentes à cette infrastructure pour extraire des informations de la couche de données.
Une telle infrastructure doit également servir de plateforme d’échange. Ce qui signifie qu’il est nécessaire de faciliter le flux de données au sein des systèmes et des capacités d’analyse, ainsi qu’entre ceux‑ci, afin de soutenir l’utilisation sécuritaire des données pour les besoins locaux.
Préparer l’avenir
La mise en place d’une infrastructure d’information efficace pour l’écosystème de soins intégrés est essentielle, et cette infrastructure doit être conçue pour l’avenir, en tenant compte de l’ensemble du système. Pour ce faire, il faut disposer d’une flexibilité suffisante pour tirer parti des technologies émergentes (p. ex., l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et virtuelle, l’hyperautomatisation, les identités décentralisées, le Web 4.0 et les jumeaux numériques), des expériences axées sur le numérique des consommateurs et de la main‑d’œuvre, et avoir la capacité de les intégrer à un ou des systèmes nationaux ou multinationaux.
La vision de l’avenir devrait s’articuler autour de systèmes ouverts à l’architecture systémique et sémantique adoptant une mentalité écosystémique, qui prennent en compte une pluralité d’approches et répondent aux besoins d’information. L’infrastructure doit être dynamique et permettre une saisie intelligente des données, respecter une norme sémantique partagée adaptée au cas d’utilisation particulier et transférer les données au moyen d’interfaces modernes telles que les interfaces de programmation d’applications Web (API) qui respectent le style d’architecture RESTful. Une telle infrastructure devra faciliter le flux des données sur la santé depuis les dossiers électroniques des patients vers ce réseau fédérateur d’information fondé sur des normes. Cela peut se faire par une intégration directe à l’interface de programmation d’application dorsale ou par la publication des objets de données contrôlés par le fournisseur dans un format compatible, tel que HL7 FHIR, conçu pour extraire des données.
Les trois principaux fournisseurs de systèmes de dossiers de santé électroniques (DSE) en Norvège, en Suède et en Finlande, respectivement DIPS, Cambio et TietoEvry, ainsi que le principal fournisseur de DSE pour les prestataires de soins aux personnes âgées aux Pays‑Bas, Nedap, utilisent une base de données indépendante de tout fournisseur qui est fondée sur la norme openEHR4. D’ailleurs, Dedalus, fournisseur de solutions cliniques et de diagnostic dans de nombreux pays européens, a récemment décidé d’adhérer à la norme openEHR5.
Le système doit être fédéré et reposer sur une architecture constituée de plusieurs nœuds interconnectés, ainsi que sur des principes, des mécanismes de gouvernance et des normes ouvertes partagés. Une telle architecture permet d’élargir progressivement au fil du temps les services d’infrastructure partagés, de relier différents domaines entre eux et de partager des données sensibles sur la santé de façon sécuritaire. Lorsqu’elles reposent sur une plateforme infonuagique hybride ouverte qui combine une infrastructure infonuagique locale et une infrastructure infonuagique de tiers, les fonctions standard, telles que la gestion et la vérification de l’identité des patients, peuvent être offertes à l’échelle nationale tout en facilitant la mise en place de flux de travail et d’applications à l’échelle locale.
Tirer parti du parc de machines installées
Étant donné le nombre limité de nouveaux sites disponibles, les nouvelles utilisations et les nouveaux utilisateurs doivent être imbriqués dans l’environnement existant, c’est‑à‑dire le parc de machines installées. La principale question stratégique à laquelle doivent répondre les décideurs consiste à déterminer comment les systèmes de prestation de soins intégrés peuvent prendre de l’expansion en s’appuyant sur des technologies durables conformes aux exigences nationales et locales. Les aspects à prendre en considération incluent le parc de machines installées, l’infrastructure nécessaire pour le soutenir, ainsi que le futur modèle de soins et les besoins en infrastructures. Un rapport récent fait état de la décision des responsables d’un système de soins de santé en Floride de dépenser 65 M$ US afin de passer d’un système de DSE monolithique à un autre afin de faciliter l’accès aux dossiers des patients, quel que soit l’emplacement6. Le coût associé à la transition d’un système cloisonné à un autre est une dépense que peu de systèmes peuvent se permettre. Il y a lieu de s’interroger sur la nécessité d’adapter continuellement les systèmes de santé en fonction de l’évolution des besoins, ou de déterminer s’il est préférable de recourir à une couche de données indépendante de tout fournisseur.
Créer l’environnement approprié au moyen de trois composantes de base
La mise en place du bon environnement pour les systèmes de soins intégrés reposera sur une architecture d’information, des fonctionnalités de base, et une terminologie ainsi que des normes communes partagées.
1. Infostructure, ou architecture d’information
Afin d’assurer une intégration optimale du système, l’environnement de données ne doit comporter aucune restriction de connexion, à l’exception des autorisations et des mesures de sécurité nécessaires. Une telle situation requiert à son tour un environnement à plateforme ouverte qui permet le stockage et l’interconnexion de données structurées et non structurées, et détermine comment les données circulent. Une infrastructure décentralisée et en réseau permettra de regrouper des informations disparates provenant de diverses sources et de leur donner un sens. Cela signifie la saisie et l’interconnexion de toutes les données pertinentes, indépendamment de leur lieu de création et de stockage.
La plateforme idéale sépare le contenu de la technologie. Elle est indépendante de tout fournisseur, répartie et modulaire, tout en intégrant les systèmes tiers et existants. Elle fournit un cadre stabilisateur pour le maintien des mécanismes de gouvernance tels que les normes, les interfaces et les règles. L’architecture doit être composée de plusieurs couches qui structurent les transactions et les interactions : la couche de données, la couche d’applications et la couche logique.
- La couche de données est normalisée sur le plan du format, de la nomenclature, de la terminologie et des définitions, ce qui permet le flux des données dans d’autres systèmes.
- La couche d’applications requiert une conception systémique complète du flux de travail reposant sur des événements déclencheurs de soins ou d’interventions, tels que les flux de travail cliniques.
- La couche logique inclut des ensembles de règles qui établissent les limites et les exceptions, et déterminent les flux de travail.