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2. Guerre commerciale et réorganisation de la chaîne d’approvisionnement
La guerre commerciale continue avec les États‑Unis a donné lieu à de nouveaux risques sur le plan de la conformité et des normes comptables. Ce contexte a une incidence sur les marchés d’importation et d’exportation canadiens, ce qui crée une grande incertitude et perturbe les chaînes d’approvisionnement jusqu’à la conclusion prochaine d’un nouvel accord. Par exemple, les producteurs de métaux canadiens, qui exportent 84 % de leurs métaux communs évalués à 47,3 G$ CA [1] aux États‑Unis, ont été assujettis à des droits de douane de 25 %, puis de 50 % du jour au lendemain, sans compter que ces droits peuvent toujours faire l’objet d’autres changements à mesure que progressent les négociations.
En réponse à cette incertitude, les entreprises cherchent à accroître ou à diversifier leurs exportations pour accroître leur chiffre d’affaires. Elles pourraient trouver du soutien dans ces efforts auprès du gouvernement fédéral, lequel tente de revoir les voies commerciales existantes, par exemple entre l’Europe et le Canada, offrant ainsi aux exportateurs canadiens des occasions potentielles dans l’avenir.
Pour garantir leur accès aux marchés, les entreprises devront cependant composer avec des règles complexes liées à la durabilité ayant une incidence sur le commerce mondial. Par exemple, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE ajoute un autre niveau de complexité et demande aux importateurs de l’UE de payer pour leurs émissions de carbone intégrées aux biens qu’ils importent. Cette mesure exige des exportateurs qu’ils rendent les données sur les émissions facilement accessibles.
Dans le même ordre d’idée, les entreprises canadiennes qui exportent vers les marchés asiatiques doivent tenir compte des règles sur les rapports relatifs à la durabilité en pleine évolution dans cette région. Selon le territoire, les entreprises pourraient être tenues de divulguer l’incidence financière des questions de durabilité et leurs effets d’ensemble sur le plan environnemental et social, et de préparer en conséquence des rapports sur la durabilité, y compris de divulguer des informations liées aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, en 2024, le ministre des Finances chinois a publié des lignes directrices de base pour les divulgations d’informations relatives à la durabilité d’entreprise, en vertu desquelles l’importance relative double serait appliquée. [2]
Alors que la dynamique commerciale change constamment, les entreprises canadiennes doivent être prêtes non seulement à composer avec l’incertitude entourant les droits de douane, mais également avec des attentes croissantes de devoir divulguer et gérer les émissions de carbone produites par leurs chaînes d’approvisionnement.
3. Changements à la politique
Les élections récentes au Canada et aux États‑Unis indiquent que des changements pourraient être apportés à la politique sur la durabilité.
Aux États‑Unis, la loi intitulée Inflation Reduction Act (IRA) a d’abord favorisé d’importants investissements dans l’énergie verte, mais son avenir est devenu de plus en plus incertain. L’adoption récente de la loi intitulée One Big Beautiful Bill Act (OBBBA) constitue un changement marquant des priorités fédérales, et elle réduit ou élimine plusieurs incitatifs fiscaux et programmes de subvention pour l’énergie verte prévus par l’IRA, notamment plus de 20 G$ US pour le financement lié aux changements climatiques. [3] Même si certains changements peuvent être apportés progressivement, l’OBBBA indique une orientation vers un contexte politique plus fragmenté. Un changement qui fait en sorte que les stratégies liées à la durabilité doivent être suffisamment résilientes pour résister aux changements liés aux incitatifs et assez agiles pour tirer parti des nouvelles possibilités offertes au niveau de l’État ou par le secteur privé.
Au Canada, en revanche, le gouvernement fédéral a établi un objectif clair en vue d’une action concertée, avec le soutien des premiers ministres provinciaux, visant à réduire les barrières commerciales entre les provinces, à inciter d’importants investissements dans les infrastructures et à faire du Canada une superpuissance dans le domaine de l’énergie. Ces faits nouveaux pourraient redéfinir les voies commerciales traditionnelles et entraîner des changements aux cadres réglementaires et sur le plan du financement.
Un tournant important est survenu avec l’adoption du projet de loi C‑5, soit la Loi sur l’unité de l’économie canadienne, qui attribue au cabinet fédéral des pouvoirs considérables pour la mise en œuvre rapide de projets énergétiques et d’infrastructure de grande envergure. Considérée comme une réponse à la hausse des tensions commerciales avec les États‑Unis, la loi cherche à stimuler la résilience économique en accélérant l’approbation des projets réputés être d’intérêt national. Alors que le gouvernement a souligné que les projets qui cadrent avec le leadership autochtone, la croissance propre et les technologies durables se verront donner la priorité, la portée globale du projet de loi et ses mécanismes de nature discrétionnaire soulèvent des questions quant à la certitude réglementaire à long terme, la surveillance environnementale et la cohérence des engagements en matière de durabilité.
Les politiques et les opinions étant en constante évolution, les entreprises doivent être prêtes à réagir rapidement, et à maintenir leur rendement en matière de durabilité à un niveau qui leur permettra de réaliser des développements futurs, plutôt que de les entraver.