Agriculteur asiatique sur une échelle en train de récolter des tomates cerises
Une équipe de professionnels de l'IA travaillant tard à un bureau debout dans un immeuble de bureaux moderne.

Comment l’IA générative façonnera‑t‑elle la transformation des fonctions fiscalité et finance?

Selon le sondage effectué en 2024 par les Services en gestion des fonctions fiscalité et finance d’EY, l’intelligence artificielle (IA) générative pourrait aider les fonctions fiscalité et finance à combler les lacunes en matière de talents, à composer avec les restrictions budgétaires et à produire les déclarations dans le cadre du projet sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS).


En bref

  • Les professionnels de la fiscalité et des finances affirment dans une proportion de 87 % que l’IA générative augmentera l’efficacité et l’efficience de leur fonction.
  • Pour la première fois, les répondants des fonctions fiscalité et finance au sondage d’EY mentionnent que les contraintes budgétaires constituent le principal obstacle à la réalisation de leur vision d’une fonction moderne.
  • Davantage de talents sont nécessaires pour aider les fonctions fiscalité et finance à composer avec la pénurie de main‑d’œuvre et les nouvelles obligations d’information.  

IA générative : optimisme de la part des chefs des finances et des leaders de la fiscalité

Dave Helmer, leader, Services en gestion des fonctions fiscalité et finance, Réseau mondial EY, décrit comment les répondants envisagent la possibilité que l’IA générative les aide à améliorer l’efficience et l’efficacité des fonctions fiscalité et finance.

La vidéo est présentée dans sa langue originale de production.


L’IA générative redéfinit la façon dont les entreprises perçoivent la transformation des fonctions fiscalité et finance. C’est ce qui ressort du sondage de 2024 réalisé par les Services en gestion des fonctions fiscalité et finance d’EY (sondage d’EY) auprès de 1 600 professionnels, dont 87 % affirment croire que l’IA générative améliorera l’efficience et l’efficacité au sein de la fonction fiscalité. Cet optimisme représente une volte‑face par rapport au sondage précédent, réalisé avant que les manchettes n’attirent l’attention générale sur les avancées de l’IA générative, dans lequel seulement 15 % des répondants ont affirmé que la technologie aurait une incidence. 

Source : Réseau mondial EY


Les résultats du sondage d’EY sont parmi les plus impressionnants des six dernières années au cours desquelles les problèmes de longue date que sont les pressions sur les coûts, les talents, les données et la présentation de l’information se sont accentués. L’IA générative pourrait être la clé pour aider à les résoudre, en offrant de nouvelles possibilités aux fonctions fiscalité et finance qui transforment leur modèle d’exploitation. Le sondage révèle notamment ce qui suit :

  • Pour la première fois, les pressions sur les coûts constituent la principale préoccupation, les réductions de coûts combinées à l’inflation ayant grugé considérablement les budgets (en chiffres absolus). En conséquence, les professionnels de la fiscalité et des finances affirment que la gestion des budgets est leur priorité absolue, suivie par la planification en matière d’impôts à payer. Les répondants affirment dans une proportion de 54 % qu’ils repensent leur modèle d’exploitation et, de façon générale, que le cosourçage est le changement le plus important qu’ils envisagent.    
  • La pénurie de talents en fiscalité et en finances approche des niveaux de crise, car moins de gens entrent dans la profession comptable et de nombreux comptables prennent leur retraite. Parmi les constatations les plus surprenantes, mentionnons que la majorité des leaders de la fiscalité et des finances affirment que les professionnels sans diplôme universitaire sont importants pour leur stratégie en matière de talents, ce qui indique un virage vers les compétences plutôt que vers les diplômes.
  • Les entreprises peinent à mettre en œuvre la bonne stratégie en matière de données et de technologie requise pour composer avec les nouvelles exigences législatives et réglementaires. Parmi ces exigences, mentionnons l’adoption accrue par les pays partout dans le monde des nouvelles règles pour l’impôt minimum mondial et des exigences de déclaration en temps réel, y compris la facturation électronique, ainsi que des nouvelles règles de divulgation obligatoire de renseignements fiscaux et financiers au public.

Source : Réseau mondial EY


Bien que l’IA générative n’offre pas encore de solutions à tous ces défis, une grande majorité des répondants estime maintenant qu’elle aura une incidence. Les répondants qui avaient peu d’idée de ce qu’était l’IA générative il y a un peu plus d’un an se demandent maintenant comment, grâce à une intégration réfléchie et responsable, la technologie peut aider à redéfinir ce à quoi ressemble une fonction fiscalité ou finance moderne. Bien entendu, le potentiel de l’IA générative pose un dilemme compte tenu des préoccupations liées à la gestion des coûts et des défis relatifs aux talents, puisqu’il faut des investissements importants et une gouvernance humaine pour en tirer parti. Les entreprises doivent décider si elles développeront ou achèteront les capacités de l’IA générative pour transformer leur fonction, ou si une approche hybride serait plus judicieuse.

« L’IA générative redéfinit les fonctions fiscalité et finance au rythme le plus rapide que j’aie vu, et ce rythme ne fait que s’accélérer, affirme Marna Ricker, vice‑présidente mondiale, Fiscalité, EY. Il faut adopter une mentalité axée sur la transformation pour tirer parti de la technologie; il sera donc plus important que jamais d’adopter une approche stratégique pour façonner le modèle d’exploitation idéal. »


Three different hands touch a large interactive screen that glows from within
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Chapitre 1

Comment l’IA générative change la transformation des fonctions fiscalité et finance

Les répondants sont enthousiasmés par le potentiel de la technologie, et les premiers cas d’utilisation ont déjà une incidence.

L’IA générative a pris son essor à la fin de 2022 et a déjà un effet transformateur sur le monde des affaires et l’économie mondiale. Les équipes d’EY estiment que l’IA générative pourrait faire augmenter le produit intérieur brut (PIB) mondial de 1,7 billion à 3,4 billions de dollars américains (ey.com US) au cours de la prochaine décennie et avoir une incidence significative sur plus de la moitié de la main‑d’œuvre mondiale. 

 

La principale différence entre l’apprentissage automatique classique et l’IA générative réside dans le fait que l’apprentissage automatique reconnaît des tendances et fait des prévisions en fonction des données passées, tandis que l’IA générative peut, par elle‑même, comprendre la logique et prendre des décisions presque instantanément relativement à un très large éventail d’activités fiscales.

 

« Les professionnels de la fiscalité sont des précurseurs en matière d’innovation avec l’IA générative, car la fiscalité est une activité fondée sur les données et régie par des règles, affirme Raj Sharma, associé directeur mondial, Croissance et innovation, EY. Je m’attends à ce que les innovations dans ce domaine continuent de croître de façon exponentielle au cours des prochaines années, surtout pour les organisations qui font les bons investissements. »

 

Les répondants au sondage considèrent que l’IA générative améliore tous les aspects de leurs fonctions, de l’acquisition de données à la conformité, en passant par la contestation. Mais elle n’en est encore qu’à ses débuts; 75 % des répondants affirment que, dans la pratique, l’utilisation de l’IA générative par leurs fonctions fiscalité et finance est soit inexistante (23 %) soit exploratoire (52 %). Au cours des prochaines années, l’utilisation de l’IA générative évoluera considérablement vers les catégories « émergente » et « intégrée » sur l’échelle de maturité, de plus en plus d’organisations considérant que l’IA générative est « transformatrice ».

Source : Réseau mondial EY


Lyn Bird, vice‑présidente, Industry Solutions Delivery, Microsoft Corp., affirme que les services de fiscalité continueront d’être des chefs de file pour la plupart des entreprises au fur et à mesure de leur rapide progression sur la courbe de maturité.

Par exemple, les entreprises utilisent déjà l’IA générative pour rendre les déclarations de taxes indirectes plus précises au moment de la production, éliminant ainsi la nécessité de demander des remboursements des années plus tard. Les robots conversationnels intelligents aident également les services de paie à fournir des réponses plus précises et personnalisées aux demandes des travailleurs. De plus, l’IA générative est utilisée pour la comparaison de divers ensembles de données afin de cibler des déductions fiscales et des crédits d’impôt qui étaient auparavant difficiles à cerner.

« La fonction fiscalité établit la norme dans de nombreuses entreprises pour l’utilisation de l’IA générative, explique Lyn Bird. Pour les dirigeants de cette fonction, il s’agit d’une occasion en or de montrer la voie à suivre. »

Les professionnels de la fiscalité commencent à utiliser l’IA générative pour des tâches plus complexes, comme l’analyse et le développement rapides de solutions de données, l’analyse prédictive ou prospective, ainsi que l’analyse comparative de données en temps réel. De nouvelles compétences, comme la rédactique, qui permet de clavarder avec un système d’IA en utilisant un langage naturel, sont de plus en plus associées aux données d’entreprise pour analyser des documents et des données fiscales complexes, et ce, à grande échelle.

L’IA générative nécessite des investissements importants. Pour tirer parti des effets transformateurs de l’IA générative et progresser tout au long de la courbe de maturité, il faudra un plan bien pensé et la capacité de surmonter divers obstacles coûteux. Parmi ces obstacles figurent le manque de données accessibles, fiables et de grande qualité, ainsi que le manque de talents pour développer, déployer, maintenir et gérer la technologie. Les répondants ont également exprimé des préoccupations au sujet de la sécurité des données et de la protection des données à caractère personnel, tandis que d’autres ont mentionné l’incertitude concernant la conformité réglementaire et la législation.

« L’IA générative crée d’immenses possibilités pour chacune des facettes de la fonction fiscalité, affirme Dave Helmer, leader, Services en gestion des fonctions fiscalité et finance, Réseau mondial EY. La plupart des entreprises en sont au début de la courbe de maturité et ont besoin d’un plan pour tirer parti des avantages de l’IA générative. »

Group of business people working late in the office. Focus is on two of them using digital tablet by the window.
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Chapitre 2

Pourquoi la transformation améliore efficacement la conformité à la réglementation de la fonction fiscalité

Le nouvel impôt minimum mondial, les exigences en matière de transparence fiscale et les déclarations en temps réel renforcent la nécessité de se doter de modèles opérationnels efficaces.

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Pourquoi la divulgation publique nécessitera une attention renouvelée pour la déclaration pays par pays

La divulgation publique des données fiscales pays par pays est appelée à créer de nouveaux risques pour les multinationales concernées. Pour en savoir plus

    Le virage des autorités fiscales vers la transformation numérique, qui intègre également l’IA générative, exige des contribuables qu’ils produisent encore plus d’informations et accentue le besoin de transformation. Des pressions accrues sont exercées sur les services de fiscalité pour qu’ils restent au fait des données et de la technologie nécessaires pour se conformer aux exigences de plus en plus nombreuses des gouvernements.

     

    Trois points de pression sont ressortis du sondage :

    1. Toutes les entreprises font face à des exigences accrues de production de déclarations en temps réel, y compris la facturation électronique.
    2. Les grandes entreprises peinent à se conformer aux réformes fiscales mondiales élaborées par le Cadre inclusif de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du G20.
    3. De nombreuses entreprises se préparent en vue des exigences des gouvernements en matière de divulgation publique d’informations supplémentaires sur leurs affaires fiscales et financières.
       

    Production de déclaration de revenus par voie électronique et facturation électronique

    Les répondants au sondage affirment que la production de déclarations de revenus par voie électronique et en temps réel est la nouvelle exigence la plus « importante » pour les fonctions fiscalité et finance. Plus de pays que jamais exigent la facturation électronique, laquelle comprend la transmission de données précises aux autorités fiscales, généralement en temps réel. Les gouvernements adoptent cette approche car, une fois les données en leur possession, ils peuvent déterminer le montant dû. Cette approche exerce une pression énorme sur les entreprises qui doivent veiller à ce que les données soient exactes et fiables, et fait en sorte que le cycle de vérification est devancé, ce qui se traduit essentiellement par des examens en temps réel.

     

    La tendance en matière de facturation électronique a commencé en Amérique latine, où elle est bien ancrée. De plus en plus de pays européens s’efforcent de mettre en œuvre leurs propres exigences en matière de facturation électronique, suivis de près par les pays d’Asie‑Pacifique. À l’heure actuelle, quelque 80 pays ont mis en place la facturation électronique sous une forme ou une autre, et bon nombre d’entre eux modifient constamment leur régime, ce qui complique la tâche des entreprises. Seize autres pays ont confirmé qu’ils feraient de même ou proposent de le faire d’ici à la fin de 2027.

     

    Pour les entreprises, la production de déclarations par voie électronique en temps réel, y compris la facturation électronique, pose un autre dilemme : développer ou acheter? Les multinationales constatent en effet qu’il n’est économiquement plus viable d’adopter une approche localisée pour résoudre les problèmes de facturation électronique.

     

    « C’est coûteux et exigeant en ressources, explique Gemma Beck, chef, Tax and Trade Compliance, Haleon plc. L’ajustement des ressources locales et centrales, y compris les gens et la technologie, pour qu’elles puissent répondre aux exigences de production de déclarations en constante évolution représente une tâche permanente. Faire équipe avec un fournisseur de services est un moyen rentable de nous conformer dans tous les pays. »

    Pilier Deux – Impôt minimum mondial

    Les entreprises font également face à des défis pour se conformer à l’évolution des obligations au titre de l’impôt minimum mondial.

    Plus précisément, 83 % des répondants affirment devoir modifier de façon « modérée » à « importante » leurs données sources afin de générer des renseignements fiscaux conformes au projet BEPS 2.0.

    Ces obligations de déclaration sont en grande partie attribuables à l’adoption de l’impôt minimum mondial du Pilier Deux dans les pays du monde entier. Le Pilier Deux est un ensemble de règles imbriquées visant à ce que les entreprises dont le chiffre d’affaires mondial est de 750 millions d’euros ou plus soient assujetties à un taux d’imposition effectif d’au moins 15 % sur leurs revenus, peu importe où ils sont gagnés.

    Plus de 140 pays ont donné leur accord de principe à l’impôt minimum mondial du Pilier Deux, et la mise en œuvre de ces règles dans le cadre de la législation locale de ces pays progresse à des rythmes différents. Selon la publication BEPS 2.0 Pillar Two – Developments Tracker d’EY, en septembre 2024, 39 pays avaient une loi définitive, 14 avaient présenté des propositions législatives et 9 avaient annoncé leur intention de légiférer. Cela ajoute de la complexité à un contexte législatif en matière de fiscalité qui évolue déjà rapidement en exigeant des entreprises touchées qu’elles calculent si elles doivent payer des impôts complémentaires dans l’un ou l’autre des pays où elles exercent leurs activités.

    Une initiative antérieure de l’OCDE, la déclaration pays par pays, met également la pression sur les entreprises qui tentent d’accéder à des données, de les analyser et de les utiliser de manière productive. Ces déclarations, initialement demandées dans le cadre de l’Action 13 du projet BEPS de l’OCDE il y a près d’une décennie, exigent une ventilation du montant des produits, du bénéfice avant impôt et de l’impôt sur le bénéfice payé et à payer par pays. Elles comprennent également des informations sur le capital, les bénéfices cumulés, le nombre d’employés et les immobilisations corporelles pour chaque juridiction fiscale dans laquelle le groupe exerce ses activités. (L’action 13 comprenait également l’obligation de constituer un fichier principal et des fichiers locaux sur les prix de transfert, un autre jalon de la transparence imposée par les autorités fiscales au cours de la dernière décennie.)

    Les déclarations pays par pays, comme d’autres déclarations à produire auprès des autorités fiscales, sont confidentielles, mais un nombre croissant de pays, dont des États membres de l’Union européenne, ont fixé de nouvelles exigences, ou prévoient le faire, pour mettre à disposition du public les renseignements que ces déclarations contiennent. La perspective d’une divulgation crée une nouvelle pression sur les systèmes de données des entreprises; environ 34 % des répondants affirment devoir composer avec un nombre « important » de modifications à apporter aux données sources pour la déclaration pays par pays, tandis que 47 % des répondants affirment devoir composer avec un nombre « modéré » de modifications à faire. 

    Divulgation publique
    des répondants communiqueront volontairement le total des impôts payés au public.

    Peut‑être en raison de la perspective de divulgation publique obligatoire dans certains pays, environ 56 % des répondants prévoient publier des détails sur le montant total des impôts qu’ils paient dans le monde, un pourcentage en hausse par rapport aux 38 % en 2023.

    L’IA générative a aussi une incidence sur l’autorité fiscale. Près du tiers (32 %) des répondants affirment que l’IA générative a « modérément » ou « considérablement » diminué le profil de risque fiscal de leur organisation, tandis que 40 % affirment qu’elle a « modérément » ou « considérablement » réduit leur contestation fiscale. Dans une proportion de 49 %, les répondants affirment qu’elle a « modérément » ou « considérablement » augmenté la rapidité avec laquelle les autorités fiscales évaluent les déclarations.

    La consolidation des fournisseurs pourrait offrir d’autres occasions

    Le sondage révèle que les répondants cherchent à regrouper leurs fournisseurs pour le cosourçage en fiscalité et que bon nombre d’entre eux font maintenant appel à un cabinet parmi les Quatre Grands. Cette tendance s’est manifestée alors que les entreprises cherchent à réutiliser leurs données plus efficacement pour les activités d’observation et de déclaration, comme la comptabilisation de l’impôt sur le revenu des sociétés ou des taxes indirectes, la comptabilité en lien avec le projet BEPS ou la comptabilité prévue par la loi.

    La combinaison des données d’affaires et des connaissances approfondies du fournisseur peut constituer une occasion stratégique de cosourcer une partie de la charge de travail restante que les répondants affirment actuellement réaliser en interne.

    Source : Réseau mondial EY


    Lots of people working late. Employees seen as silhouettes against their brightly lit offices with large windows. Building framed by the "blue hour" evening sky
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    Chapitre 3

    La difficulté de maintenir en poste et d’affecter des professionnels des fonctions fiscalité et finance atteint un sommet

    Alors que les fonctions recrutent même des personnes sans diplôme universitaire, l’IA générative peut contribuer à combler les lacunes et aider les leaders des fonctions fiscalité et finance à fournir aux hauts dirigeants davantage d’informations stratégiques.

    Depuis des années, les fonctions fiscalité et finance considèrent la pénurie de talents comme un facteur déterminant dans leur décision de transformer leur modèle opérationnel. Le nouveau sondage révèle que cette crise a des répercussions plus importantes.

     

    Les répondants, dans une proportion de 53 %, affirment que le maintien en poste et le recrutement de personnes talentueuses représentent une difficulté « importante » ou « considérable ». En parallèle, 89 % des répondants affirment que les obstacles liés aux talents empêchent leurs fonctions fiscalité et finance d’atteindre leurs objectifs et de réaliser leur vision. Ces obstacles vont des contraintes budgétaires à l’incapacité de recruter les talents nécessaires.

     

    Une grande partie de la pénurie de talents à l’échelle mondiale est attribuable à la démographie. Par exemple, aux États‑Unis, les trois quarts des comptables professionnels agréés ont atteint l’âge de la retraite en 2019, selon l’AICPA1, et, dans ce pays seulement, il manque quelque 340 000 comptables et auditeurs, selon le magazine Fortune2.

     

    Cette raréfaction de la main‑d’œuvre fait pression sur les fonctions fiscalité et finance – environ 70 % des répondants au sondage affirment que le manque de relève dans la profession comptable sera « modérément » ou « considérablement » désavantageuse pour la performance de leurs fonctions au cours des cinq prochaines années. En parallèle, 6  % des répondants affirment que le départ à la retraite des cadres supérieurs en fiscalité et en comptabilité désavantagera « modérément » ou « considérablement » la fonction. Si 39 % des répondants s’attendent à ce que les activités reposant sur l’IA générative procurent un avantage « modéré » ou « important » pour la performance de la fonction, il restera tout de même un large fossé à combler. 

    Aucun diplôme requis
    des répondants affirment que les professionnels sans diplôme universitaire sont importants pour leur stratégie en matière de talents.

    Mais ce n’est pas qu’une question d’effectifs. Les fonctions fiscalité et finance continuent de rechercher une nouvelle catégorie de professionnels qui comprennent les données et la technologie autant, sinon mieux, que les règles fiscales et financières. L’acuité apportée par l’IA générative sera aussi de plus en plus prisée.

    « Les fonctions fiscalité doivent façonner leur futur modèle de gestion des talents pour faire en sorte de disposer des bonnes personnes et des bonnes compétences, y compris de la capacité de travailler avec l’IA générative, explique Dave Helmer. Pour y arriver, il faudra probablement combiner, d’une façon ou d’une autre, l’amélioration de la formation interne et le cosourçage avec un fournisseur afin de libérer vos gens pour qu’ils puissent travailler sur des projets qui cadrent avec leurs compétences de pointe. »

    La crise liée aux talents est si grave que les fonctions fiscalité font preuve de plus de créativité lors du recrutement. Les répondants affirment dans une proportion de 62 % que les membres des fonctions fiscalité et finance sans diplôme universitaire sont « très » ou « modérément » importants pour leur stratégie en matière de talents. De plus, 77  % des répondants affirment que l’embauche de scientifiques des données est « très » ou « modérément » importante.

    Source : Réseau mondial EY


    « L’agilité est essentielle à une fonction fiscalité moderne en ce qui a trait aux talents, affirme Aaron Konnick, premier vice‑président et chef mondial de la fiscalité, UPS. Travailler avec un fournisseur nous permet d’adapter la taille de l’équipe et de faire appel à des spécialistes au besoin. »

    Plus que jamais, de plus en plus de pressions sont exercées sur les fonctions fiscalité pour qu’elles offrent davantage de valeur à leur organisation avec de moins en moins de ressources. Les entreprises souhaitent que leurs gens consacrent deux fois plus de temps à des tâches à forte valeur ajoutée et effectuent moins de travaux correctifs.

    Notamment, les répondants au sondage affirment consacrer 45 % de leur temps à des activités courantes de conformité, comme le nettoyage des données, ainsi qu’à la conformité et au rapprochement des déclarations fiscales. Ils consacrent aussi leur temps, dans une proportion de 35 %, à des activités de base, comme l’examen et la signature des déclarations de revenus des sociétés, la gestion des services consultatifs en fiscalité, la gestion des risques et la communication avec les parties prenantes. Ils consacrent seulement 20 % de leur temps à des activités à forte valeur ajoutée, comme l’analyse de la fiscalité transfrontalière et des questions complexes de contestation. Dans un monde idéal, ces proportions s’inverseraient, les répondants consacrant 42 % de leur temps à des travaux stratégiques et 25 % à des activités courantes. 

    L’IA générative offre potentiellement de nombreuses solutions à la pénurie de talents. Au-delà des 39 % qui affirment que les activités réalisées par l’IA générative procureront des avantages « modérés » à « importants » à la fonction fiscalité, par exemple, 41 % affirment qu’elle accroît « modérément » ou « considérablement » leur capacité d’embauche ou de maintien en poste. La capacité de l’IA générative à effectuer davantage de tâches rudimentaires et répétitives, permettant ainsi de se concentrer sur des tâches plus gratifiantes et de plus grande valeur, plaira aux travailleurs potentiels. Pourtant, malgré l’efficacité de l’IA, six répondants sur dix s’attendent à ce que leurs effectifs demeurent les mêmes ou augmentent.


    Rationaliser l’observation fiscale

    L’IA générative peut aider les professionnels en taxes indirectes en ce qui concerne la classification des produits.

    Woman using smart phone while scanning QR code for payment at store checkout

    Taxer ou ne pas taxer : Comment l’IA générative aide à gérer le risque des épiciers

    La classification des produits a toujours été un défi sur le plan de la conformité pour les professionnels en taxes indirectes. Le traitement fiscal d’un même produit peut varier d’un pays, d’un État, d’une province et même d’une administration municipale à l’autre, d’où la complexité accrue pour les biens distribués à grande échelle. C’est particulièrement compliqué pour les aliments : un bagel peut être taxé ou non, selon qu’il est tranché ou non; une boisson en bouteille ou une sucette glacée peut être exonérée de taxe selon la proportion de jus de fruits qu’elle contient; ou une pizza peut être assujettie à la taxe selon qu’elle a été cuite au magasin ou ramenée à la maison dans un contenant avec emballage sous rétraction. Cette complexité est particulièrement coûteuse pour les épiceries, qui créent des dizaines de milliers de nouveaux produits et de produits individuellement étiquetés chaque année. Les erreurs de classification peuvent coûter des millions de dollars en pénalités et en règlements judiciaires.

    Dans un récent programme pilote, un agent d’IA générative a pu numériser des dizaines de milliers d’unités de gestion de stock (UGS ou SKU) et vérifier la conformité de leurs ingrédients aux lois fiscales de chaque pays où l’épicier donné exerçait ses activités. Avant l’arrivée de la technologie, les produits étaient mis sur les tablettes, et des personnes travaillant sans aide technologique devaient effectuer un contrôle préalable des mois plus tard, ce qui créait une exposition fiscale et un risque de responsabilité, surtout si des taxes avaient été perçues alors qu’elles n’auraient pas dû l’être. L’agent d’IA générative peut déterminer rapidement la nature d’un produit (y compris ses ingrédients), le localiser par pays et déterminer s’il est taxable. Résultat : plus de certitude, des versements de taxes plus précis, une meilleure gestion de la trésorerie et des professionnels de la fiscalité libres de se concentrer sur des activités à grande valeur ajoutée.


    Holding tablet. Male leader talking to employees, showing the plan on the projector in office of stock exchange company.
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    Chapitre 4

    Les pressions sur les coûts deviennent la priorité absolue

    Le cosourçage d’activités liées à la conformité peut constituer une solution à la pénurie de ressources.

    La plupart des fonctions fiscalité et finance doivent composer avec des pressions budgétaires croissantes avant de pouvoir envisager un avenir comprenant l’IA générative. Les répondants affirment s’attendre à une réduction moyenne de 3,3 % des budgets des fonctions fiscalité et finance au cours des deux prochaines années; 13 % des répondants disent s’attendre à un gel. Ces réponses viennent confirmer les quelque 8 000 réponses aux sondages d’EY réalisés depuis 2018, rapportant une réduction des coûts en moyenne de 4 % à 9 % sur deux ans. Ces réductions, combinées à une période de forte inflation, ont réduit le pouvoir d’achat de la quasi‑totalité des entreprises.

    En parallèle, les répondants affirment continuer de faire un travail important en matière d’observation fiscale avec les ressources internes. Dans le but de faire des économies, ils pourraient vouloir explorer le cosourçage de ces activités, notamment la conformité des déclarations aux dispositions du projet BEPS et en matière de taxes directes.

    L’utilisation de l’IA générative ajoute une nouvelle dynamique à ces pressions budgétaires. Tout comme les entreprises doivent déterminer les activités à réaliser en interne et celles à cosourcer, elles doivent prendre une décision similaire concernant la création ou l’achat d’outils et de capacités d’IA générative. Le développement de ces capacités peut répondre aux besoins de l’entreprise, mais il est difficile et coûteux de le faire. L’achat d’une partie ou de la totalité des outils et services nécessaires peut accélérer la transformation et générer une meilleure valeur.

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      La transformation de la fonction finance s’accélère

      Les préoccupations liées aux coûts incitent également les fonctions finance à se transformer. Comme pour la fiscalité, 54 % des professionnels de la finance affirment envisager la modification de leur modèle opérationnel au cours des deux prochaines années, et les chefs des finances sont légèrement plus susceptibles de rapporter qu’ils le font dans le cadre d’une transformation combinée des fonctions fiscalité et finance.

       

      À l’instar des leaders de la fiscalité, les chefs des finances et leurs équipes doivent relever le défi d’affecter leurs équipes aux activités les plus stratégiques tout en réduisant les coûts. Ils font également face à des défis liés aux talents et à leurs propres obligations complexes en matière de conformité et d’information. L’atteinte d’un résultat optimal passe souvent aussi par la transformation du modèle opérationnel de la fonction finance.

       

      Les chefs des finances, les cadres supérieurs des finances et les contrôleurs financiers qui ont participé au sondage ont également indiqué qu’ils envisageaient d’accroître le recours au cosourçage pour diverses activités, notamment la comptabilité transactionnelle ainsi que la planification et l’analyse financières. Et bien que les entreprises continuent de chercher des moyens de réduire le coût des activités, elles veulent également en conserver le contrôle; l’automatisation peut jouer un rôle à cet égard. Le cosourçage est particulièrement attrayant comme solution pour la planification et l’analyse financières, notamment, parce qu’il peut réduire les coûts tout en utilisant les données et la technologie pour dégager encore plus de valeur. En outre, les entreprises recherchent principalement des fournisseurs qui excellent dans la présentation de l’information et l’analyse des données et ceux qui ont des capacités de flux de travail configurables, de gestion des tâches et d’acheminement du travail. Elles cherchent également des fournisseurs offrant des solutions hautement intégrées pour que leur personnel et les fournisseurs de services aient un accès fluide aux données.


      Cropped shot of young colleagues working in a modern office at night
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      Chapitre 5

      Comment aborder la transformation à l’ère de l’IA générative

      Voici quatre mesures à prendre en considération alors que votre organisation tente d’en faire plus avec moins dans une période de perturbations.

      Peu importe où votre entreprise se situe dans le processus de transformation, les fonctions fiscalité et finance devraient toutes prendre les quatre mesures suivantes :

       

      1. Rendre l’IA générative opérationnelle pour la fiscalité et la finance

      Imaginez l’IA générative comme un outil de transformation, et pas seulement comme un moyen de réaliser des gains à court terme. Les fonctions fiscalité et finance doivent progresser rapidement et intelligemment sur la courbe de maturité pour commencer à intégrer des outils d’IA générative dans leurs activités. Pour ce faire, il faut d’abord déterminer les cas d’utilisation qui cadrent avec votre entreprise et sélectionner les bons outils. Ensuite, il faut préparer vos données, puis choisir un petit projet pilote. Puis il faut adapter, intégrer et améliorer continuellement l’utilisation. Le plus important : veillez à ce que vos gens soient prêts à travailler avec l’IA générative en toute confiance. Par exemple, pouvez‑vous mettre sur pied un agent d’IA générative pour catégoriser adéquatement les opérations fiscales, repérer les possibilités de planification et d’analyse et fournir des informations en temps réel sur lesquelles vos dirigeants peuvent s’appuyer pour créer plus de valeur pour l’entreprise?

       

      2. Créer une stratégie de données complète

      Positionnez‑vous pour tirer parti de tous les avantages de l’IA générative et de la réutilisation des données. Cela deviendra de plus en plus important à mesure que les exigences réglementaires en matière de déclaration et de présentation de l’information augmenteront et que vous gérerez les pressions sur les coûts et les talents.

       

      3. Élaborer un plan stratégique en matière de talents

      Le plan devrait tenir compte des nombreuses pressions qui ont une incidence sur vos fonctions fiscalité et finance, y compris la pénurie de talents, le rôle de l’IA générative, la capacité de se concentrer sur les activités stratégiques, les nouvelles exigences en matière de déclaration et de présentation de l’information et les pressions sur les coûts. Vous devriez élaborer un plan stratégique en matière de talents pour positionner vos gens des fonctions fiscalité et finance sur la voie de la réussite. Pour ce faire, il faut prévoir vos besoins futurs en matière de talents, puis déterminer comment recruter les gens dont vous aurez besoin en combinant l’embauche en interne, la collaboration avec un fournisseur de services, l’automatisation et l’IA générative.

       

      4. Poursuivre le réexamen des modèles opérationnels

      Vous aurez encore besoin d’un plan stratégique, les capacités de l’IA générative croissant rapidement. Les possibilités de transformation demeurent essentiellement les mêmes : croître au moyen d’investissements, externaliser un nombre important d’activités ou, de façon plus générale, adopter une approche hybride en faisant appel à des fournisseurs externes pour certaines activités tout en conservant d’autres activités en interne.

       

       

      En fin de compte, le nouveau sondage indique que la demande croissante de données fait en sorte que la collaboration avec un seul fournisseur de services est un choix prudent, particulièrement pour certaines activités comme la conformité aux règles du Pilier Deux. Lorsqu’un fournisseur travaille déjà avec vos données, il est logique de lui impartir d’autres tâches que vous avez de la difficulté à accomplir en interne avec des budgets toujours plus serrés. Ainsi, vos gens seront en meilleure position pour fournir les informations fondées sur des données dont votre entreprise a besoin. Cela pourrait également vous mettre en meilleure position pour tirer parti des technologies évoluant rapidement, dont l’informatique quantique, qui devrait dynamiser davantage l’IA générative.


      Résumé

      Les répondants au sondage réalisé par les Services de gestion des fonctions fiscalité et finance d’EY affirment dans une proportion de 87 % que l’intégration de l’IA générative rendra leurs activités plus efficaces. Cette technologie deviendra un facteur décisif alors que les entreprises feront face à des pressions sur les coûts et à des pénuries de talents au cours des prochaines années. Le cosourçage d’autres activités auprès d’un seul fournisseur qui normalise les données pourra mieux aider les entreprises à opérationnaliser l’IA et à réaliser son potentiel transformationnel.

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