La priorité aux facteurs « maîtrisables »
Les équipes de direction doivent jongler avec une multitude de priorités concurrentes. Bien que de nombreuses difficultés externes puissent échapper à votre contrôle, des moyens concrets permettent d’exercer un contrôle sur les flux de trésorerie :
1. Procéder à une analyse proactive de la situation financière des clients. Recourez à l’analytique afin de mieux évaluer la performance et la rentabilité de vos clients à l’échelle de vos gammes de produits et, s’il y a lieu, par région géographique. Les grandes entreprises technologiques appliquent une méthode évoluée pour évaluer la solidité des relations avec leurs clients, en prenant notamment en compte le taux net de recommandation, de façon à se concentrer sur des paramètres d’évaluation opérationnels tels que le potentiel de prévisibilité des revenus, le taux de défection de la clientèle et les risques de défaut de paiement.
Il est possible de créer rapidement des outils de soutien à la sélection appropriée d’indicateurs clés de performance permettant de déterminer si la situation financière d’un client se détériore, si les règles d’attribution de crédit doivent être rajustées ou s’il y a lieu d’adopter une tarification en fonction du risque (et si des interventions en ce sens doivent être effectuées), de façon à prévenir les mauvaises créances. Avec l’appui des actionnaires, une orientation rigoureuse vers la trésorerie peut aussi faciliter la détection des éventuelles fuites de revenus et de liquidités, favorisant ainsi l’obtention de nouveaux gains de rendement.
2. Réévaluer l’efficacité du cycle devis encaissement. Au cours des dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans la transformation numérique du cycle devis encaissement. Une collaboration accrue entre les équipes de vente et les équipes de gestion des créances clients, que la mise en œuvre de systèmes de gestion de la relation client a facilitée, peut permettre de réduire les risques de crédit et d’éviter les différends en matière de facturation entraînant des retards dans l’entrée de liquidités. Des gains supplémentaires peuvent être réalisés, grâce à des avancées technologiques telles que les interfaces de commerce électronique, les solutions de facturation plus efficaces et l’automatisation accrue de toutes les étapes du processus.
Malgré cela, de nombreuses entreprises continuent d’exploiter en vase clos leurs fonctions ventes et gestion des créances clients, dans un contexte où l’intégration des données est inefficace et où les capacités héritées n’ont pas évolué au même rythme que la succession des offres. Demandez‑vous à quel point le mode d’exploitation actuel de votre cycle devis‑encaissement est efficace, peu importe qu’il repose sur la gestion des contrats, des mécanismes de paiement et de recouvrement ou les capacités de votre portail d’entreprise. Évaluez vos placements et faites‑en de nouveaux; ils vous rapporteront probablement davantage en 2023 qu’au cours des années précédentes.
3. Faire évoluer les stratégies commerciales, notamment pour ce qui est des licences d’utilisation, des modalités de paiement et des incitations à la vente. Il y a différentes écoles de pensée quant à ce qui constitue une structure commerciale et tarifaire optimale en matière de produits et de solutions. Parallèlement à l’évolution des modèles d’attribution de licences traditionnels vers le modèle des logiciels‑services, les retombées commerciales des flux de trésorerie ont aussi évolué. Les entreprises qui encaissaient auparavant des flux de trésorerie annuels ou trimestriels, sous la forme d’avances, les perçoivent maintenant chaque mois, sous la forme d’arriérés. Par ailleurs, les stratégies d’incitation à la vente génèrent souvent des flux de trésorerie irréguliers, et au lieu de mettre l’accent sur le potentiel de génération de revenus et de trésorerie, les entreprises sont portées à accorder une trop grande importance au volume et à l’envergure des opérations, lesquelles sont comptabilisées principalement vers la fin des trimestres financiers.
Le moment est venu de réévaluer si l’application de stratégies commerciales de substitution peut permettre de régulariser les flux de trésorerie, tout en favorisant la réalisation de ventes régulières et la mise en œuvre de solides programmes de commissions.
4. Redéfinir les méthodes d’évaluation de l’efficacité des initiatives de vente et de marketing pour qu’elles prennent en compte les retombées sur les flux de trésorerie. À mesure que les entreprises technologiques gagnent en maturité, elles modifient leurs pratiques de dépenses et d’investissement, tandis qu’elles évaluent l’efficacité de leurs initiatives de vente et de marketing, en prenant en compte le taux de recrutement de la clientèle, l’utilisation de leurs produits, leur part du portefeuille des consommateurs et leur part de marché. Bien qu’il s’agisse de paramètres d’évaluation bien établis pour les entreprises technologiques, ils ont une incidence négative sur leurs flux de trésorerie. Les entreprises technologiques qui dominent le marché commencent à intensifier leurs efforts dans le cadre de leurs programmes de promotion des ventes et de marketing axés sur leurs comptes clés, dont les coûts de conversion sont plus faibles, ce qui leur permet d’améliorer leurs flux de trésorerie. Au lieu de se contenter d’évaluer l’envergure du bassin de clients et le volume de licences vendues, les spécialistes en marketing font le suivi de divers autres paramètres, tels que les retombées différentielles de tels résultats sur les flux de trésorerie.