Sondage auprès des chefs de la direction – L’optimisme et la transformation accrus au cœur de la stratégie d’affaires

Découvrez comment les chefs de la direction canadiens défient les craintes de ralentissement économique mondial, adoptent la transformation et gèrent les risques géopolitiques en 2024.


En bref

  • Malgré les craintes d’une conjoncture soutenue marquée par une forte inflation et une faible croissance, les chefs de la direction canadiens se montrent optimistes pour 2024 en ce qui concerne la croissance des revenus et la rentabilité.
  • Les chefs de la direction canadiens sondés ont indiqué leur intention de poursuivre la transformation de leur portefeuille d’entreprises au cours de la prochaine année, 40 % d’entre eux ayant l’intention d’accélérer les activités de transformation.
  • Les chefs de la direction canadiens prévoient prendre des décisions stratégiques pour ajuster leur présence sur certains marchés et reconfigurer les chaînes d’approvisionnement. Ils ont également confiance en leur expertise et en leur capacité d’intégrer les risques géopolitiques dans leur prise de décisions stratégiques et d’investissement.

En 2024, bien que le contexte mondial demeure marqué par une croissance économique lente et des tensions géopolitiques persistantes à l’échelle mondiale, les dirigeants font preuve d’une résilience remarquable. Les chefs de la direction canadiens dirigent avec dynamisme et amorcent la nouvelle année avec un optimisme mesuré et un intérêt pour la transformation.

Les dirigeants canadiens affichent un optimisme marqué concernant la performance de leur entreprise en 2024, se montrant plus confiants que leurs homologues à l’échelle internationale quant à la réussite et à la rentabilité de leur entreprise . Les chefs de la direction canadiens cherchent également à accélérer la transformation de leur portefeuille d’entreprises, en raison surtout de l’influence de la technologie sur la dynamique du secteur. Enfin, à l’approche de 2024, les risques géopolitiques sont au cœur de la stratégie d’affaires. 

Optimisme croissant à l’aube de 2024

La croissance économique du Canada a ralenti en 2023, et les hausses de taux d’intérêt récentes ont eu un effet tardif sur les dépenses des ménages et les activités des entreprises. Toutefois, après avoir atteint son niveau le plus bas en plus de dix ans, à l’exception de la baisse attribuable à la COVID‑19 en 2020, l’indicateur de l’enquête sur les perspectives des entreprises réalisée par la Banque du Canada a légèrement augmenté au quatrième trimestre de 2023, reflet d’une amélioration de la confiance des entreprises.

Les résultats du sondage trimestriel d’EY auprès des chefs de la direction à l’échelle mondiale vont dans le même sens. En janvier 2024, 60 % des dirigeants canadiens ont indiqué s’attendre à ce que l’économie continue de ralentir. Contrairement aux résultats du sondage de juillet 2023, où presque tous les chefs de la direction ont indiqué qu’ils se préparaient à un ralentissement économique mondial.

À l’approche de la nouvelle année, les chefs d’entreprise demeurent préoccupés par l’évolution des prix. Toutefois, comparativement aux chefs d’entreprise d’autres pays (57 %), une proportion moins élevée de chefs de la direction canadiens (44 %) prévoient une augmentation des coûts des intrants et des coûts opérationnels en 2024. Il ressort de manière constante que la plupart des leaders canadiens (82 %) et des leaders mondiaux (85 %) s’attendent à transférer plus de la moitié, voire la totalité, des coûts aux consommateurs.

Ces stratégies d’affaires exerceront probablement une pression supplémentaire sur les ménages canadiens, dont les budgets sont déjà soumis à des pressions dans un contexte de forte inflation et de taux d’intérêt élevés. Au quatrième trimestre de 2024, l’indice EY de l’évolution des habitudes des consommateurs a révélé que les Canadiens sont préoccupés par la hausse des coûts et prévoient déjà réduire les dépenses liées aux biens et services non essentiels, y compris les soins personnels, les vêtements et chaussures, et les vacances¹.

Si les dirigeants continuent de mettre en œuvre ces stratégies d’affaires, cela pourrait exercer une pression supplémentaire sur le contexte inflationniste actuel de l’économie canadienne. En outre, une majorité des dirigeants canadiens (66 %) s’attendent également à ce que les taux d’intérêt restent élevés sur une période prolongée, les conditions inflationnistes persistantes entraînant le resserrement de la politique monétaire. Cette préoccupation est encore plus marquée chez les chefs de la direction d’autres pays, 78 % des répondants au sondage étant du même avis.

Malgré les défis actuels, les dirigeants canadiens font preuve d’un optimisme croissant à l’égard de la performance de leur propre entreprise. Une grande majorité d’entre eux s’attendent à une hausse des revenus (84 %) et de la rentabilité (80 %) en 2024, des proportions plus élevées que celles révélées lors du sondage d’octobre 2023, qui s’établissaient respectivement à 60 % et 66 %.

Contrairement aux tendances passées, les chefs de la direction canadiens commencent également à faire preuve d’un plus grand optimisme par rapport à leurs homologues à l’échelle mondiale. Seulement 64 % des chefs de la direction ailleurs dans le monde s’attendent à des revenus plus élevés, tandis que 63 % d’entre eux prévoient une hausse de la rentabilité au cours de la même période.

Accélérer la transformation des entreprises malgré les incertitudes

Malgré les incertitudes qui assombrissent les taux d’intérêt futurs, 100 % des chefs de la direction canadiens prévoient poursuivre la transformation de leur portefeuille d’entreprises, comparativement à 95 % à l’échelle mondiale. S’appuyant sur des perspectives optimistes pour 2024, 38 % des dirigeants canadiens ont également l’intention d’accélérer la transformation de leur portefeuille, une hausse par rapport à 12 % en juillet 2023.

La moitié des chefs de la direction canadiens ont indiqué que les répercussions de la technologie sur la dynamique du secteur constituaient le principal facteur de refonte de leur programme de transformation. Dans divers secteurs, des technologies avancées, telles que l’intelligence artificielle (IA), sont adoptées pour accroître l’efficacité et améliorer le rendement de l’entreprise. Les dirigeants d’entreprise canadiens (38 %) et mondiaux (41 %) affirment que l’adoption des technologies de l’IA fera partie de leurs trois principales stratégies d’affaires au cours de la prochaine année.

En même temps, l’évaluation des avantages futurs que l’IA est susceptible d’apporter demeure complexe, en raison des incertitudes liées à son développement et des complexités inhérentes à la quantification de ses incidences sur la performance de l’entreprise. En octobre 2023, la majorité des chefs de la direction canadiens (78 %) prévoyaient une incidence importante de l’IA sur la productivité et l’efficacité au cours des cinq prochaines années. À l’heure actuelle, 86 % des répondants sont d’avis que l’IA offrira des avantages sur le plan de l’efficacité, malgré l’incidence limitée prévue sur la croissance des revenus cette année.

Bien que les chefs de la direction canadiens estiment que les taux d’intérêt demeureront élevés au cours de la prochaine année, ils envisagent favorablement le financement de la transformation de leur portefeuille. Les chefs de la direction canadiens indiquent que la mobilisation de nouveaux capitaux constituera la solution principale pour financer la transformation de leur portefeuille, tant auprès des actionnaires actuels et des nouveaux actionnaires (34 %) que par l’émission de titres de créance ou de prêts bancaires (34 %).

Parallèlement, les initiatives transactionnelles gagnent en popularité, une proportion de 96 % des chefs de la direction canadiens prévoyant chercher activement à conclure des transactions, telles que les fusions et acquisitions, les désinvestissements, les premiers appels publics à l’épargne et les coentreprises, comparativement à la moyenne globale de 84 %. 

Toutefois, malgré l’optimisme, les chefs de la direction demeurent prudents face aux défis importants liés aux initiatives transactionnelles. Selon les dirigeants canadiens, le manque d’acheteurs potentiels à l’évaluation attendue est l’un des principaux défis qui les empêchent de procéder à des désinvestissements. Bien que l’année 2024 présente des perspectives optimistes, elle est toutefois empreinte de pragmatisme en raison des divers risques de marché qui prévalent.

Adapter les stratégies d’affaires aux risques géopolitiques

En plus des conditions macroéconomiques, les risques géopolitiques occupent désormais une place centrale dans la prise de décisions d’affaires stratégiques. Pour les chefs de la direction canadiens, les deux principales stratégies d’affaires au cours des 12 prochains mois consistent à ajuster leur présence sur certains marchés en raison de l’instabilité géopolitique (52 %) et à reconfigurer les chaînes d’approvisionnement, y compris la délocalisation à proximité (42 %). Pour maintenir la performance de leur entreprise, les dirigeants canadiens cherchent à réduire au minimum les perturbations et à optimiser leurs activités. Dans le contexte économique et géopolitique mondial actuel, la flexibilité de la stratégie d’affaires peut s’avérer la clé du succès pour de nombreuses entreprises.

En raison des défis géopolitiques et des perspectives pour 2024, les dirigeants demeurent flexibles dans leurs décisions stratégiques. Les chefs de la direction au Canada et ailleurs modifient leurs plans d’investissement stratégique. La principale stratégie consiste à reporter les investissements ou les désinvestissements planifiés tandis que l’annulation de ces projets constitue une stratégie secondaire.

Toutefois, les chefs de la direction au Canada et dans d’autres pays indiquent qu’ils sont prêts à intégrer ces risques dans leur prise de décisions. Au moins 96 % des dirigeants canadiens, ainsi que 93 % des dirigeants ailleurs dans le monde, affirment disposer d’un certain niveau de capacité organisationnelle pour gérer les risques géopolitiques, y compris la surveillance, l’évaluation et la gestion efficace de ces risques.

Les chefs de la direction canadiens soulignent les capacités de pointe du secteur dans les processus définis et continus (52 %), ainsi que les cadres de gouvernance clairs (58 %) aux fins de la gestion des risques géopolitiques.

Les perspectives géostratégiques mondiales d’EY mettent en lumière les principaux risques pour les entreprises à l’aube de 2024. Des sujets tels que l’IA et les menaces sur les chaînes d’approvisionnement mondiales devraient émerger à mesure que de nouveaux enjeux stimulent la concurrence géopolitique et la dynamique en matière de réglementation. Par conséquent, la prise de décision proactive sera un impératif stratégique pour les dirigeants d’entreprises afin d’assurer la réussite continue dans un environnement géopolitique mondial de plus en plus incertain.

Découvrez les perspectives économiques canadiennes (T1 2024)


Résumé

En 2024, les chefs de la direction canadiens ont démontré de la résilience malgré les craintes de ralentissement économique mondial. Ils ont fait preuve d’optimisme et prévoient accélérer la transformation des entreprises grâce à la technologie. Bien que les taux d’intérêt devraient demeurer élevés, les leaders canadiens sont confiants quant à leur capacité de financer de la transformation. Les risques géopolitiques façonnent les stratégies d’affaires en mettant l’accent sur l’ajustement de la présence sur le marché et les chaînes d’approvisionnement. Malgré les enjeux, les chefs de la direction sont prêts à gérer les risques géopolitiques en mettant l’accent sur des cadres de gouvernance clairs et des processus continus. La flexibilité de la stratégie est essentielle à la réussite dans un contexte d’incertitude.