En 2024, bien que le contexte mondial demeure marqué par une croissance économique lente et des tensions géopolitiques persistantes à l’échelle mondiale, les dirigeants font preuve d’une résilience remarquable. Les chefs de la direction canadiens dirigent avec dynamisme et amorcent la nouvelle année avec un optimisme mesuré et un intérêt pour la transformation.
Les dirigeants canadiens affichent un optimisme marqué concernant la performance de leur entreprise en 2024, se montrant plus confiants que leurs homologues à l’échelle internationale quant à la réussite et à la rentabilité de leur entreprise . Les chefs de la direction canadiens cherchent également à accélérer la transformation de leur portefeuille d’entreprises, en raison surtout de l’influence de la technologie sur la dynamique du secteur. Enfin, à l’approche de 2024, les risques géopolitiques sont au cœur de la stratégie d’affaires.
Optimisme croissant à l’aube de 2024
La croissance économique du Canada a ralenti en 2023, et les hausses de taux d’intérêt récentes ont eu un effet tardif sur les dépenses des ménages et les activités des entreprises. Toutefois, après avoir atteint son niveau le plus bas en plus de dix ans, à l’exception de la baisse attribuable à la COVID‑19 en 2020, l’indicateur de l’enquête sur les perspectives des entreprises réalisée par la Banque du Canada a légèrement augmenté au quatrième trimestre de 2023, reflet d’une amélioration de la confiance des entreprises.
Les résultats du sondage trimestriel d’EY auprès des chefs de la direction à l’échelle mondiale vont dans le même sens. En janvier 2024, 60 % des dirigeants canadiens ont indiqué s’attendre à ce que l’économie continue de ralentir. Contrairement aux résultats du sondage de juillet 2023, où presque tous les chefs de la direction ont indiqué qu’ils se préparaient à un ralentissement économique mondial.
À l’approche de la nouvelle année, les chefs d’entreprise demeurent préoccupés par l’évolution des prix. Toutefois, comparativement aux chefs d’entreprise d’autres pays (57 %), une proportion moins élevée de chefs de la direction canadiens (44 %) prévoient une augmentation des coûts des intrants et des coûts opérationnels en 2024. Il ressort de manière constante que la plupart des leaders canadiens (82 %) et des leaders mondiaux (85 %) s’attendent à transférer plus de la moitié, voire la totalité, des coûts aux consommateurs.
Ces stratégies d’affaires exerceront probablement une pression supplémentaire sur les ménages canadiens, dont les budgets sont déjà soumis à des pressions dans un contexte de forte inflation et de taux d’intérêt élevés. Au quatrième trimestre de 2024, l’indice EY de l’évolution des habitudes des consommateurs a révélé que les Canadiens sont préoccupés par la hausse des coûts et prévoient déjà réduire les dépenses liées aux biens et services non essentiels, y compris les soins personnels, les vêtements et chaussures, et les vacances¹.
Si les dirigeants continuent de mettre en œuvre ces stratégies d’affaires, cela pourrait exercer une pression supplémentaire sur le contexte inflationniste actuel de l’économie canadienne. En outre, une majorité des dirigeants canadiens (66 %) s’attendent également à ce que les taux d’intérêt restent élevés sur une période prolongée, les conditions inflationnistes persistantes entraînant le resserrement de la politique monétaire. Cette préoccupation est encore plus marquée chez les chefs de la direction d’autres pays, 78 % des répondants au sondage étant du même avis.
Malgré les défis actuels, les dirigeants canadiens font preuve d’un optimisme croissant à l’égard de la performance de leur propre entreprise. Une grande majorité d’entre eux s’attendent à une hausse des revenus (84 %) et de la rentabilité (80 %) en 2024, des proportions plus élevées que celles révélées lors du sondage d’octobre 2023, qui s’établissaient respectivement à 60 % et 66 %.
Contrairement aux tendances passées, les chefs de la direction canadiens commencent également à faire preuve d’un plus grand optimisme par rapport à leurs homologues à l’échelle mondiale. Seulement 64 % des chefs de la direction ailleurs dans le monde s’attendent à des revenus plus élevés, tandis que 63 % d’entre eux prévoient une hausse de la rentabilité au cours de la même période.