Autres mesures fiscales visant les particuliers
Bonification de l’Allocation famille pour les parents endeuillés
Le budget propose que les versements de l’Allocation famille, ainsi que ceux du supplément pour enfant handicapé (SEH) ou du supplément pour enfant handicapé nécessitant des soins exceptionnels (SEHNSE), le cas échéant, seront prolongés pendant 12 mois à compter du mois suivant celui comprenant le jour du décès d’un enfant à charge admissible. Cette mesure s’appliquera à l’égard d’un décès survenant après le 30 juin 2025.
Modification de l’âge aux fins de l’admissibilité au crédit d’impôt remboursable pour frais de garde d’enfants
À compter de l’année d’imposition 2026, l’âge de 16 ans, dans la définition de l’expression « enfant admissible », pour l’application du crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants, sera abaissé à 14 ans.
Ajustement apporté à l’expression « praticien » utilisée dans le régime d’imposition des particuliers
À compter du 1er janvier 2026, la législation fiscale québécoise sera modifiée de façon que l’expression « praticien » prévue à la Loi sur les impôts ne comprenne plus les homéopathes, les naturopathes, les ostéopathes et les phytothérapeutes.
Nouveaux critères de désignation des établissements d’enseignement reconnus par Revenu Québec
À compter du 1er janvier 2026, aux fins du crédit d’impôt pour frais de scolarité et d’examen, le budget propose qu’un établissement offrant un enseignement permettant d’acquérir ou d’augmenter les compétences nécessaires à une profession ne pourra être reconnu par Revenu Québec que s’il satisfait au moins à l’un des quatre premiers critères décrits ci-après et pourvu qu’il ne soit pas exclu par l’application du critère d’exclusion relatif au domaine de la santé (le dernier critère ci-après) :
- Être un établissement d’enseignement recevant un financement gouvernemental.
- Être un établissement d’enseignement privé offrant des formations équivalentes à celles offertes dans un établissement d’enseignement du secteur public.
- Être un établissement d’enseignement privé offrant des formations pour des professions ou des métiers nécessitant une certification ou un permis délivré par une autorité gouvernementale.
- Être un établissement d’enseignement offrant une formation permettant d’acquérir un statut professionnel reconnu par le Code des professions du Québec.
- Exclure les établissements d’enseignement ne répondant pas à certaines exigences dans le domaine de la santé.
Les établissements d’enseignement actuellement reconnus devront produire à Revenu Québec un nouveau formulaire prescrit, avant le 1er janvier 2026, afin de conserver leur reconnaissance. À compter du 1er janvier 2026, le nouveau formulaire prescrit devra être rempli pour toute nouvelle demande de désignation; chaque demande devra être renouvelée à tous les cinq ans.
Les établissements d’enseignement reconnus seront tenus, à compter de l’année d’imposition 2027, de délivrer un relevé 8 indiquant les montants de frais de scolarité payés par un particulier. De plus, à compter de l’année d’imposition 2026, les étudiants qui demandent le crédit d’impôt devront attester dans leur déclaration de revenus qu’ils ont suivi cette formation afin d’acquérir ou d’augmenter les compétences nécessaires à l’exercice d’une profession.
Modification apportée à la déduction relative au Régime d’investissement coopératif
Le budget propose que le coût rajusté d’un titre admissible pour un particulier corresponde au coût de ce titre, déterminé sans tenir compte des frais d’emprunt et autres frais inhérents à l’acquisition, au lieu de 125 % d’un tel coût. Cette mesure s’appliquera à l’égard d’un titre admissible acquis après le 25 mars 2025.
Transformation de la déduction relative à la résidence d’un membre du clergé ou d’un ordre religieux en un crédit d’impôt non remboursable
Le budget propose que la déduction relative à la résidence d’un membre du clergé ou d’un ordre religieux soit modifiée en un crédit d’impôt non remboursable pour les années d’imposition postérieures à 2025. La partie inutilisée du nouveau crédit ne pourra faire l’objet d’aucun transfert en faveur du conjoint. Par ailleurs, le crédit devra n’être considéré qu’à 50 % dans le calcul de l’impôt minimum de remplacement québécois.
Transformation de la déduction de l’aide financière accordée pour le paiement des frais de scolarité relatifs à la formation de base des adultes en un crédit d’impôt non remboursable
Le budget propose que la déduction de l’aide financière accordée pour le paiement des frais de scolarité relatifs à la formation de base des adultes soit remplacée par un crédit d’impôt non remboursable pour les années d’imposition postérieures à 2025. La partie inutilisée du nouveau crédit ne pourra faire l’objet d’aucun transfert en faveur du conjoint. Par ailleurs, le crédit pourra être considéré à 100 % dans le calcul de l’impôt minimum de remplacement québécois.
Abolition de diverses mesures
Le budget propose l’abolition des mesures suivantes :
- Le bouclier fiscal, à compter de l’année d’imposition 2026.
- Le crédit d’impôt non remboursable pour contributions politiques, pour toute contribution effectuée à compter de l’année d’imposition 2026.
- Le congé fiscal pour chercheur étranger, à compter du 26 mars 2025.
- Le congé fiscal pour expert étranger, à compter du 26 mars 2025.
- Le congé fiscal pour spécialiste étranger affecté aux opérations d’un centre financier international, à compter du 26 mars 2025.
- Le congé fiscal pour spécialiste étranger travaillant dans le domaine des services financiers, à compter du 26 mars 2025.
- Le congé fiscal pour les marins affectés au transport international de marchandises, à compter du 26 mars 2025.
- Le crédit d’impôt pour don de mécénat, à compter du 26 mars 2025.
- La déduction relative à l’acquisition d’une rente d’étalement du revenu provenant d’activités artistiques, pour les nouvelles rentes d’étalement acquises après l’année d’imposition 2025 (sous réserve de règles transitoires).
L’abolition des congés fiscaux ci-dessus n’affectera toutefois pas l’admissibilité des particuliers à l’égard desquels un certificat de chercheur, d’expert ou de spécialiste est déjà détenu par l’employeur admissible (ou pour lesquels des attestations ont déjà été délivrées dans le cas des marins) ou pour lesquels une demande de délivrance de certificat de chercheur, d’expert ou de spécialiste (ou une demande de délivrance d’attestation dans le cas des marins) a été présentée au plus tard le 25 mars 2025.
Par ailleurs, un particulier, ou sa succession, qui aura enregistré une promesse de don de mécénat au plus tard le 25 mars 2025 pourra continuer de bénéficier du crédit d’impôt mécénat culturel à l’égard d’un tel don.
Mesures relatives aux taxes à la consommation
Taxe sur les primes d’assurance
Le budget propose de fixer le taux de la taxe sur les primes d’assurance au même taux que celui de la taxe de vente du Québec (9,975 %). Cette augmentation s’appliquera aux primes d’assurance qui seront payées après le 31 décembre 2026.
Taxe sur les carburants
Le budget propose d’abolir le remboursement de la taxe sur les carburants prévu pour le biodiesel qui n’est pas mélangé à un autre type de carburant au moment de son acquisition. Cette modification sera applicable à l’égard du biodiesel acquis après le 25 mars 2025.
Taxe sur le tabac
Le budget propose que des modifications législatives ou réglementaires seront apportées pour permettre de détecter efficacement les nouveaux stratagèmes de contrebande de tabac, d’augmenter la pression sur les contrebandiers et de faciliter le travail d’enquête et de poursuite des partenaires d’Actions concertées pour contrer les économies souterraines (ACCES) tabac.
Autres mesures fiscales
Cotisations au Fonds des services de santé (FSS)
Le budget propose de retirer, à compter de l’année 2026, l’indexation annuelle automatique du seuil de masse salariale totale pour l’année permettant d’établir le droit à la réduction de taux de cotisation au FSS offerte aux PME.
Taxe sur les services publics (TSP)
Le budget propose les modifications suivantes :
- L’augmentation, de façon graduelle, de certains taux de la TSP à compter de l’année civile 2027, et ce, jusqu’en 2035.
- L’exonération du paiement de la TSP pour certains organismes municipaux ou publics, au même titre que les municipalités (un exploitant qui remplit les conditions lui permettant de bénéficier de l’exonération pour une année civile à l’égard de laquelle il aura déjà payé la TSP pourra bénéficier de cette exonération s’il présente une demande de remboursement par écrit au plus tard le 30 juin 2026).
- À compter de l’année civile 2025, le remboursement de la TSP à une municipalité ou à un organisme municipal ou public dans les cas où l’exonération ne trouve pas application (lorsque la municipalité ou l’organisme exploite un réseau de services publics au moyen d’une société ou d’une société de personnes avec d’autres actionnaires ou membres qui ne sont pas des municipalités ou des organismes).
Capital régional et coopératif Desjardins
Le budget propose les modifications suivantes :
- La fixation du montant de la limite annuelle de capitalisation applicable pour les périodes d’acquisition entre le 1er mars 2025 et le 28 février 2030 de manière à ce que le rythme de son augmentation se rapproche davantage du rythme de croissance de l’économie québécoise.
- La mise en place d’un plafond de cotisation cumulatif de 45 000 $ pour chacun des actionnaires, actuels et futurs, à compter du 26 mars 2025 (sous réserve de certaines exceptions).
- L’introduction d’une nouvelle catégorie d’actions prévoyant une période de détention maximale de 14 ans et donnant droit à un crédit d’impôt non remboursable calculé à un taux réduit de 25 % (le crédit d’impôt pourra atteindre un montant maximal de 1 250 $).
Droit d’immatriculation additionnel pour les véhicules de luxe
Le budget propose de rehausser le seuil d’assujettissement, de 40 000 $ à 62 500 $, du droit d’immatriculation additionnel pour les véhicules de luxe; de plus, l’exemption incitative applicable aux véhicules électriques et hybrides rechargeables sera retirée. Ces mesures s’appliqueront à compter du 1er janvier 2027.
Contribution pour véhicules électriques et hybrides rechargeables
Le budget propose la mise en place d’une contribution annuelle pour les véhicules électriques (125 $) et pour les véhicules hybrides rechargeables (62,50 $), à compter du 1er janvier 2027. Cette contribution sera indexée annuellement.
Conformité fiscale au regard de biens étrangers détenus par des Québécois
Le budget propose l’introduction d’une nouvelle obligation de déclaration des biens étrangers détenus à l’extérieur du Canada au moyen d’un nouveau formulaire prescrit à remplir et à produire à Revenu Québec pour une année d’imposition ou un exercice, selon le cas. Cette mesure s’appliquera à compter d’une date à être déterminée après la sanction du projet de loi lui donnant suite.
Les biens étrangers désignés qui feront l’objet de la nouvelle obligation de déclaration seront essentiellement les mêmes que ceux prévus dans la législation fiscale fédérale au moyen du formulaire T1135. De même, les notions de « déclarant » et d’« entité québécoise désignée » seront similaires à celles de « déclarant » et d’« entité canadienne désignée » prévues dans la législation fiscale fédérale (y compris le seuil de 100 000 $ pour le coût indiqué des biens étrangers désignés).
Le nouveau formulaire prescrit québécois devra être produit à Revenu Québec par un déclarant au plus tard à la même date d’échéance de production que celle de la déclaration de revenus qui lui est applicable pour l’année.
Les pénalités suivantes, qui sont équivalentes aux pénalités fédérales, seront instaurées :
- une pénalité pour non-production du nouveau formulaire québécois s’établissant à 500 $ par mois ou partie de mois pendant un maximum de 24 mois, soit un maximum de 12 000 $, et lorsque l’entité qui aura été mise en demeure de produire la nouvelle déclaration ne s’y conformera pas dans le délai fixé, le double de ce montant
- une pénalité supplémentaire pour non-production pendant plus de 24 mois s’établissant à 5 % du coût total des biens étrangers désignés
- une pénalité pour un faux énoncé ou une omission égale au plus élevé de 24 000 $ ou 5 % du coût total des biens étrangers désignés.
Le budget propose également d’introduire un délai additionnel de trois ans suivant la période normale de nouvelle cotisation pour permettre d’établir une cotisation ou une nouvelle cotisation.
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