La résilience pourrait être le prochain grand moteur de valeur du secteur du commerce de détail.

La résilience pourrait être le prochain grand moteur de valeur du secteur du commerce de détail

Coauteurs :
Ingrid Robinson – associée, Consultation – Risques, EY Canada
Rachel Cantu – cadre en résidence, EY Canada
Margherita Braga – chef d’équipe senior, Architecture de la transformation – Consultation, EY Canada

En bref

  • Pour les détaillants canadiens et les entreprises canadiennes de service aux consommateurs, l’évolution des comportements des consommateurs et de la complexité du marché offre une occasion extraordinaire.
  • Le changement de posture au profit d’une meilleure résilience organisationnelle globale peut permettre à ces entreprises de continuer à créer de la valeur au cours des années à venir.
  • Pour tirer le meilleur parti de cette situation, les entreprises ont tout intérêt à optimiser en bloc quatre aspects essentiels de leurs activités, et ce, en adoptant une stratégie d’entreprise intégrée fondée sur le partage de la responsabilité.

Les entreprises orientées vers les consommateurs traversent une période exceptionnelle. Dans un contexte où les habitudes d’achat des consommateurs sont en pleine évolution – notamment quant aux types de points de vente fréquentés, aux genres d’achats effectués et aux raisons motivant ces derniers –, la complexité des entreprises et l’aspiration à plus de transparence s’accentuent partout dans le monde.

Les entreprises du secteur de la vente de produits de marques grand public et de la vente au détail ont ainsi une rare occasion de s’engager dans un processus de renforcement de leur résilience, s’agissant là d’un véritable superpouvoir pouvant favoriser la génération de revenus et soutenir une croissance durable à long terme.

Pour tirer véritablement parti du pouvoir que confère la résilience, vous devrez toutefois travailler à son renforcement en adoptant une vision globale à l’échelle organisationnelle.

Pourquoi la résilience représente‑t‑elle une occasion si importante pour les marques et les détaillants canadiens?

L’innovation en matière de modèles d’affaires a atteint une vitesse sans précédent. Les entreprises se transforment pour s’adapter, survivre et prospérer tout en composant avec l’évolutivité des facteurs macroéconomiques, programmes de durabilité, conditions géopolitiques et avancées numériques rapides, lesquels continuent d’influer sur le rendement des entreprises.

Cet environnement pousse les conseils d’administration et les hauts dirigeants à se demander si leur entreprise est résiliente. Comment le savons‑nous? En fait, des études récentes montrent que 70 % des conseils d’administration estiment que les processus et les cadres de gouvernance pour les entreprises qu’ils gèrent ne sont pas particulièrement résilients.

Cela dit, que signifie vraiment la résilience? Cela dépend de l’entreprise et du secteur. Pour les entreprises du secteur des produits de consommation et du commerce de détail, la résilience se résume grosso modo à l’équilibre entre quatre domaines :

  • Excellence sur le plan financier
  • Excellence opérationnelle
  • Talents et gens
  • Marché et marque

Ces aspects sont interconnectés au plus haut point. Le développement de la résilience exige qu’on évite de s’attaquer à un aspect au détriment d’un autre. Ainsi, un projet d’innovation qui optimise l’excellence financière en défavorisant l’excellence opérationnelle ou le domaine Talents et gens aurait peu de chances d’accroître la résilience de l’entreprise. En fait, il ne ferait que l’affaiblir.

Dans le domaine des finances, on voit de nombreuses entreprises de produits de consommation et de commerce de détail associer la résilience aux flux de trésorerie. Le maintien de la résilience des organisations face à une telle complexité exige certes de ces dernières de gérer leurs flux de trésorerie avec une précision chirurgicale, mais leur stratégie doit aussi couvrir des domaines financièrement importants tels que l’acceptabilité sociale, la conformité à la réglementation et la solidité du bilan.

L’objectif de développement d’une résilience véritable exige une approche qui favorise l’excellence financière, tout en exerçant une incidence neutre ou positive nette sur les trois autres aspects.

En optimisant leur résilience, les entreprises peuvent augmenter leur rentabilité et parvenir à des résultats positifs.

Vérité : Les exemples d’entreprises canadiennes du secteur des produits de consommation et du détail qui n’ont pas réussi à renforcer leur résilience sont nombreux, en particulier dans un contexte d’avancées des technologies numériques et d’autres défis qui ont exercé une incidence défavorable sur les modèles d’entreprise. Pensons aux grands détaillants de musique, aux entreprises spécialisées dans la location de films ou aux compagnies cinématographiques. En revanche, de nombreuses entreprises ont su bâtir des systèmes en matière de résilience.

Exemple concret : Pour répondre à la baisse de ses revenus, un détaillant de produits de consommation d’envergure mondiale a récemment lancé une nouvelle gamme de produits. Il est vrai qu’à ses débuts, le lancement du produit était un échec : il a occasionné des réductions des prix et des problèmes de stocks et de service à la clientèle. Tâchant de découvrir ce qui avait mal tourné, les dirigeants de l’entreprise ont déterminé que le personnel déployé dans les magasins de détail lors du lancement de la gamme de produits avait été insuffisant, tout comme la prise en compte des mesures prédictives. Pour y remédier, l’entreprise a mis au point un système de mesures intégré qui fournit des analyses et des prévisions au sujet des problèmes systémiques. Grâce à lui, elle a conservé une longueur d’avance en matière de résilience, et ce, tant avant qu’après le lancement.

La morale? En faisant preuve de prévoyance et en s’adaptant proactivement à l’avenir, les entreprises de produits de consommation et de commerce de détail peuvent accroître leur résilience et pérenniser leurs activités. Or, la poursuite de cet objectif dépend de la participation d’une équipe très engagée ainsi que de facteurs tels que l’excellence opérationnelle, la flexibilité financière, la confiance des clients, la valeur de la marque, la fiabilité des processus internes et l’efficacité des structures mises en place.

En optimisant leur résilience, les entreprises peuvent augmenter leur rentabilité et parvenir à des résultats positifs.

Vérité : Les exemples d’entreprises canadiennes du secteur des produits de consommation et du détail qui n’ont pas réussi à renforcer leur résilience sont nombreux, en particulier dans un contexte d’avancées des technologies numériques et d’autres défis qui ont exercé une incidence défavorable sur les modèles d’entreprise. Pensons aux grands détaillants de musique, aux entreprises spécialisées dans la location de films ou aux compagnies cinématographiques. En revanche, de nombreuses entreprises ont su bâtir des systèmes en matière de résilience.

Exemple concret : Pour répondre à la baisse de ses revenus, un détaillant de produits de consommation d’envergure mondiale a récemment lancé une nouvelle gamme de produits. Il est vrai qu’à ses débuts, le lancement du produit était un échec : il a occasionné des réductions des prix et des problèmes de stocks et de service à la clientèle. Tâchant de découvrir ce qui avait mal tourné, les dirigeants de l’entreprise ont déterminé que le personnel déployé dans les magasins de détail lors du lancement de la gamme de produits avait été insuffisant, tout comme la prise en compte des mesures prédictives. Pour y remédier, l’entreprise a mis au point un système de mesures intégré qui fournit des analyses et des prévisions au sujet des problèmes systémiques. Grâce à lui, elle a conservé une longueur d’avance en matière de résilience, et ce, tant avant qu’après le lancement.

La morale? En faisant preuve de prévoyance et en s’adaptant proactivement à l’avenir, les entreprises de produits de consommation et de commerce de détail peuvent accroître leur résilience et pérenniser leurs activités. Or, la poursuite de cet objectif dépend de la participation d’une équipe très engagée ainsi que de facteurs tels que l’excellence opérationnelle, la flexibilité financière, la confiance des clients, la valeur de la marque, la fiabilité des processus internes et l’efficacité des structures mises en place.

Comment les détaillants peuvent‑ils renforcer leur résilience dès maintenant?

Dans un tel contexte, les organisations qui souhaitent prendre les devants et accroître leur résilience ont tout intérêt à changer de mentalité. Plutôt que miser sur la seule atténuation des risques, elles devraient adopter un modèle plus transformateur, qui accorde à la résilience une place centrale dans la stratégie d’entreprise.

Ce processus commence par la gestion renforcée et concertée de l’ensemble des quatre aspects. Il n’est pas possible d’en renforcer un sans se pencher simultanément sur les autres. Pour que ce processus soit efficace, vous devez envisager ces quatre aspects en tenant compte de l’ensemble des enjeux de l’organisation, et en distribuant la responsabilité entre les différentes fonctions et unités fonctionnelles et la direction.

Résumé

Rester à l’avant‑garde des tendances et des disruptions demande de la résilience. Les organisations, les marques et les détaillants du secteur des produits de consommation peuvent aborder la complexité de façon proactive, en augmentant leur résilience dès aujourd’hui. À cet effet, il importe de suivre les étapes clés et d’adopter une stratégie intégrée afin de renforcer sa résilience non seulement à court terme, mais d’en faire une façon de travailler et d’innover à long terme.

Chez EY, nous recommandons aux marques et détaillants du secteur des produits de consommation d’accomplir les quatre étapes clés qui suivent pour stimuler le renforcement de leur résilience :

1.  Définir ce qu’est la résilience pour votre organisation aujourd’hui.

Mener un sondage pour obtenir une vision nette du niveau de maturité de la résilience de votre organisation. Il n’est pas toujours facile d’apprécier les incidences directes et indirectes des mesures et activités d’une entreprise ou encore de comprendre les changements et tendances à venir dans le monde au sens plus large. Les leaders qui obtiennent des informations plus rapidement et de façon interfonctionnelle peuvent évaluer les mesures et domaines d’amélioration continue potentiels dans l’entreprise plus rapidement et de manière proactive.

Les tableaux de bord d’EY fournissent aux chefs d’entreprise des données connectées et des informations interfonctionnelles personnalisées. Les renseignements et les tendances ainsi présentés sont susceptibles d’avoir une incidence sur un secteur d’activité donné. Ainsi, les chefs d’entreprise peuvent consacrer plus de temps à la préparation de leur plan d’action en vue des changements à venir, aux nouvelles occasions à saisir et au renforcement fondamental de leurs opérations.

Questions à se poser à ce stade :

  • Avons‑nous une approche de gestion des risques de base?
  • Quels sont les maillons faibles du processus?

2. Recenser les déterminants majeurs de la stratégie d’entreprise.

Animer un atelier avec l’équipe de direction afin d’y analyser les déterminants majeurs des activités et de la stratégie de l’entreprise ainsi que les facteurs relevant des écosystèmes externes et internes. Vous pourrez ensuite examiner les résultats du sondage à la lumière de ces informations et définir un échéancier clair en matière de résilience qui guidera l’avancement des travaux.

Questions à se poser à ce stade :

  • Avons‑nous mis en place un processus centralisé en matière de mesures clés de nos activités?
  • Mesurons‑nous systématiquement l’incidence des améliorations des processus sur notre rendement?

3. Formuler les préoccupations liées au principal domaine mis en jeu par le renforcement de la résilience.

Il peut s’agir, par exemple, des finances, de l’organisation, des talents, de la commercialisation, de la marque, des activités d’exploitation, de la logistique, de la chaîne d’approvisionnement ou des TI.

Questions à se poser à ce stade :

  • Comment créer un cadre d’analyse des causes profondes?
  • Quels autres défis se profilent à l’horizon et comment en faire le suivi à terme?

4. Créer une feuille de route des initiatives en matière de résilience.

Les efforts intégrés et le partage de la responsabilité des quatre aspects de la résilience exigent une feuille de route claire qui guide les parties prenantes et appuie la collaboration entre les intervenants. Une telle feuille de route fait converger les efforts et aide les intervenants à être au diapason en matière de recherche de résilience d’entreprise.

Questions à se poser à ce stade :

  • Quelles sont nos priorités pour chaque aspect essentiel et quels en seront les responsables?
  • Quelle sera notre approche pour consigner, mesurer et présenter l’avancement en vue des prochaines étapes de notre plan d’action afin d’étendre la résilience de l’entreprise à l’ensemble de ses unités et équipes?

Une fois ces fondements posés, l’entreprise a tout intérêt à se tenir informée en restant à l’affût des nouveaux risques, en gérant les défis de manière proactive ou en demandant conseil à des professionnels indépendants. Cette culture de la résilience se prête naturellement à des partenariats solides et favorisant la collaboration entre les hauts dirigeants et intervenants opérationnels. Il s’agit d’un enjeu vital pour la résilience à long terme de l’entreprise. Vous avez besoin d’un environnement opérationnel qui favorise la recherche de solutions conjointe par le chef de la gestion du risque, le chef de la résilience et le chef de la sécurité.

À propos de cet article

Sujet

2024

2022

2020

2018

Entreprises ayant indiqué qu’au moins un comité du conseil était responsable de la surveillance des questions de cybersécurité*

95 %

89 %

85 %

76 %

Entreprises ayant indiqué que la surveillance des questions de cybersécurité relevait du comité d’audit

81 %

72 %

67 %

61 %

Entreprises ayant indiqué que la surveillance relevait d’un comité de gestion des risques

13 %

11 %

10 %

9 %

Entreprises ayant indiqué que la surveillance relevait d’un comité de la technologie

10 %

9 %

8 %

9 %

Entreprises ayant indiqué que la surveillance relevait d’un autre comité (p. ex., comité de conformité)

8 %

8 %

8 %

3 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

La cybersécurité est indiquée comme domaine d’expertise recherché au sein du conseil ou mentionnée dans la biographie d’au moins un administrateur

85 %

68 %

61 %

42 %

La cybersécurité est indiquée comme domaine d’expertise recherché au sein du conseil

72 %

51 %

35 %

19 %

La cybersécurité est mentionnée dans la biographie d’au moins un administrateur

71 %

56 %

49 %

34 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

Informations concernant les rapports que la direction présente au conseil et/ou au(x) comité(s) surveillant les questions de cybersécurité**

96 %

78 %

57 %

51 %

Indication d’au moins un membre de la haute direction qui fournit des informations sur la cybersécurité au conseil (p. ex., chef de la sécurité de l’information ou chef de l’information)

84 %

42 %

25 %

18 %

Mention du chef de la sécurité de l’information en particulier

70 %

28 %

16 %

9 %

Mention du chef de l’information en particulier

28 %

16 %

10 %

8 %

Mention du chef de la technologie en particulier

11 %

4 %

0 %

8 %

Formulations concernant la fréquence des rapports de la direction au conseil ou au comité (la plupart de ces formulations n’étaient pas précises)

95 %

70 %

46 %

34 %

Indication que les rapports sont présentés au moins annuellement ou chaque trimestre; les autres entreprises ayant utilisé des termes comme « régulièrement » ou « périodiquement »

57 %

44 %

18 %

13 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

Mention des mesures prises pour réduire les risques liés à la cybersécurité, comme la mise en place de processus, de procédures et de systèmes

100 %

99 %

95 %

85 %

Mention de l’adoption d’un cadre ou d’une norme externe**

57 %

20 %

4 %

2 %

National Institute of Standards and Technology (NIST)

47 %

14 %

3 %

1 %

Organisation internationale de normalisation (ISO)

20 %

4 %

1 %

1 %

Autres**

14 %

 6 %

0 %

0 %

Mentions relatives à l’état de préparation de la réponse, comme la planification, la reprise après sinistre ou la continuité des affaires

95 %

73 %

65 %

53 %

Indication que les mesures de préparation comprennent des simulations, des mises en situation ou des tests de l’état de préparation de la réponse

47 %

9 %

6 %

3 %

Indication que l’entreprise maintient un niveau d’assurance cybersécurité

25 %

20 %

13 %

8 %

Inclusion de la cybersécurité dans la rémunération de la haute direction

11 %

10 %

6 %

1 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

Indication de l’utilisation d’activités de sensibilisation et de formation pour réduire les risques liés à la cybersécurité

82 %

47 %

28 %

15 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

Mention de collaboration avec des pairs, des groupes sectoriels et des décideurs politiques

28 %

14 %

10 %

6 %

Sujet

2024

2022

2020

2018

Mention du recours à un conseiller externe indépendant

87 %

34 %

16 %

15 %

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