Image d’un homme qui regarde des écrans d’ordinateur avec de la machinerie lourde dans une carrière en arrière‑plan.

Remède universel ou solution pratique : l’avenir et les promesses de l’autonomie dans le secteur minier

Article initialement publié dans le Canadian Mining Journal. Lire l’édition de mai 2025

Cet article a été rédigé par Theresa Sapara, codirectrice, Centre d’excellence du secteur des mines et métaux, EY Amériques et
Daniel Morales, chef d’équipe, Consultation, Centre d’excellence du secteur des mines et métaux, EY Amériques 

Les technologies d’exploitation minière en mode autonome sont prometteuses, mais la réussite de leur adoption repose sur la capacité à gérer la main‑d’œuvre, les infrastructures et la complexité opérationnelle.


En bref
  • L’autonomie dans le secteur minier procure des avantages transformateurs en matière de sécurité et de productivité, mais son intégration exige une planification minutieuse et des investissements.
  • La reconversion de la main‑d’œuvre, les infrastructures techniques et l’adaptation des systèmes de gestion opérationnelle sont des éléments clés pour les exploitations existantes qui cherchent à mettre en place des systèmes autonomes.
  • Les examens par les pairs réduisent le risque associé à la mise en œuvre et favorisent l’adhésion des parties prenantes pour de meilleurs résultats à long terme.

Devant les pressions croissantes, l’autonomie dans le secteur minier est parfois présentée comme un remède miracle; une solution transformatrice qui pourra résoudre les enjeux les plus urgents du secteur. De l’amélioration de la sécurité et de la productivité à l’atténuation des pénuries de main‑d’œuvre et à la promotion des initiatives en matière de durabilité, la technologie en mode autonome exerce un attrait indéniable. Cependant, malgré l’attractivité de ces avantages potentiels, il y a plusieurs difficultés d’ordre pratique à surmonter afin d’assurer une intégration réussie. Il est essentiel de comprendre les conséquences réelles de l’autonomie pour libérer tout son potentiel.

Contraintes d’ordre pratique liées à l’adoption d’un mode autonome

Malgré les promesses liées à l’adoption des technologies autonomes, bon nombre de sociétés minières, en particulier les exploitations existantes, doivent éliminer les obstacles qui se dressent dans le cadre d’une telle adoption. Ces obstacles peuvent inclure la préparation de la main‑d’œuvre, les contraintes financières, l’infrastructure du réseau et la prestation d’un soutien technique et pratique de manière durable et appropriée, en particulier pendant les phases de planification et d’accélération.

Passer à une exploitation en mode autonome exige une bonne préparation de la main‑d’œuvre, dont la reconversion complète des employés. La transition vers des processus sans effectif représente une réorientation importante des activités qui nécessite l’ajout de nouvelles fonctions et des ajustements de la surveillance et de la structure organisationnelle. Des emplois traditionnels, comme celui d’opérateur de machinerie, seront transformés en des postes plus haut placés, comme celui de gestionnaire du parc minier, qui exigeront de nouvelles compétences et des changements au mode de fonctionnement.

De plus, l’entretien se complexifie, puisqu’il doit englober non seulement les systèmes mécaniques, mais aussi des composants électroniques et des progiciels ayant besoin de mises à jour régulières. L’achat de pièces spécialisées peut aussi avoir une incidence sur les chaînes d’approvisionnement et l’efficacité opérationnelle globale.

Les mesures de cybersécurité jouent aussi un rôle crucial pour assurer la protection du parc de véhicules autonomes contre les menaces ainsi que l’intégrité et la sécurité des activités minières.

Enfin, une compréhension pratique de la période d’accélération et la prise en considération des répercussions possibles à court terme sur les pertes de productivité au cours des phases initiales d’intégration sont également essentielles.

En effet, le rapport d’EY sur les  dix principaux risques et possibilités dans le secteur des mines et métaux en 2025  indique que, même si la catégorie « Innovation » a chuté au dixième rang des principales préoccupations des dirigeants miniers, le secteur continue de miser sur l’innovation, plus de la moitié des répondants à l’échelle mondiale (54 %) prévoyant accroître leurs investissements au cours de la prochaine année. Malgré les difficultés liées au capital, au contexte géopolitique et à la réglementation, cette envie de progrès technologique reste forte.

Cependant, si l’autonomie présente des avantages attrayants, elle exige beaucoup de capitaux et est souvent le terrain de jeu des gros joueurs. L’uniformisation des appareils autonomes pourrait accroître leur disponibilité et réduire leurs coûts dans l’avenir, ce dont les petites entreprises pourraient profiter. Enfin, les machines autonomes standardisées à faible coût ont montré qu’elles pouvaient redéfinir les activités constructives, comme l’exploitation minière, l’agriculture et la fabrication. Peu importe le sous‑secteur, une stratégie de gestion du changement demeure un élément fondamental pour déterminer à quel moment faire le saut vers l’autonomie devient une solution pratique.

Répercussions et potentiel des systèmes de roulage autonome

Parmi les différentes technologies automatisées à la disposition du secteur, les systèmes de roulage autonome suscitent un intérêt particulier. Les plus récentes données sur le marché d’EY indiquent qu’une vaste majorité de dirigeants de sociétés minières et d’experts techniques perçoivent les systèmes de roulage autonome comme la clé de voûte pour l’avenir du secteur, motivés par la nécessité d’améliorer la sécurité, de réduire les coûts et d’accroître la productivité.

Plus précisément, les systèmes de roulage autonome peuvent améliorer la sécurité au moyen du retrait des opérateurs d’un environnement dangereux, permettre de mieux contrôler la détérioration de l’équipement, réduire la consommation de carburant et atténuer la pénurie de main‑d’œuvre dans des régions comme l’Australie et le Canada.

La valeur des examens par les pairs dans la mise en œuvre de technologies autonomes

Un dernier élément à considérer dans la transition autonome d’une société minière peut comprendre l’intégration d’examens par les pairs aux phases de planification, de mise à l’essai ou de mise en œuvre. Pour ce faire, il faut faire appel à des experts en la matière pour confirmer la portée et les domaines d’intérêt de l’examen et assurer l’harmonisation avec les besoins particuliers du programme autonome actuel ou à venir. L’utilisation d’un cadre structuré peut donner aux organisations les moyens d’évaluer des axes essentiels, comme la stratégie, la structure, la gestion du changement et les activités, en les classant sur l’échelle de préparation. En fonction des évaluations ultérieures, il est possible de formuler des recommandations transparentes et indépendantes et d’adapter des possibilités d’amélioration à la situation de l’organisation.

 

En adoptant un processus d’examen par les pairs, les sociétés minières peuvent recueillir de l’information objective sur les initiatives actuelles et futures en matière d’autonomie, offrant ainsi un aperçu clair des aspects qui fonctionnent bien et de ceux qui requièrent plus d’attention. Cette approche facilite l’accès à une expertise technique et permet aux organisations d’atténuer efficacement les risques commerciaux. Les sociétés peuvent s’attendre à une meilleure concertation des parties prenantes et à un bon état de préparation générale en vue de l’adoption d’un mode autonome, ce qui favorise une mise en œuvre réussie et de meilleures conditions opérationnelles.

 

La voie vers l’autonomie dans le secteur minier n’est pas une démarche linéaire. Mais elle offre également aux entreprises la possibilité d’améliorer la sécurité, la productivité et la durabilité.

 

À l’ère de la robotique, le succès appartiendra aux sociétés qui procèdent de manière bien définie, c’est‑à‑dire en équilibrant les contraintes, en misant sur des technologies éprouvées, comme les systèmes de roulage autonome, et en tirant profit des leçons de leurs pairs en cours de route.

Résumé 

L’autonomie dans le secteur minier est porteuse de grandes promesses, mais des défis pratiques subsistent, lesquels vont de la préparation de la main‑d’œuvre aux infrastructures et à la cybersécurité. Le succès de la mise en œuvre repose sur la gestion du changement, et les examens par les pairs sont un mécanisme pouvant servir à évaluer l’état de préparation d’une organisation. Grâce à une planification minutieuse et à la collaboration, l’autonomie peut améliorer la sécurité, la productivité et la durabilité des activités minières.

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