Vue aérienne du pont George‑Washington

Pourquoi les entreprises à capital fermé concurrentielles transforment leur fonction fiscalité

Auteurs : Steven Shultz, EY Global Private Tax Leader; Global Family Enterprise Executive Sponsor
                   Dave Helmer, EY Global Tax and Finance Operate Leader

Contributeurs : Ryan Burke, Desmond Teo, Jim Givens, James D. Hunter

Pour les entreprises à capital fermé qui transforment leur fonction fiscalité à une époque d’instabilité mondiale, le recours au cosourçage peut faire partie intégrante de la solution.


En bref  

  • Les entreprises à capital fermé font face aux mêmes défis de transformation de leurs fonctions fiscalité et finances que les entreprises cotées en bourse.
  • Les pressions externes exercées sur les entreprises à capital fermé peuvent perturber les objectifs ambitieux visant à ajouter de la valeur à la collectivité, aux employés et aux clients et nuire à la croissance financière.
  • L’efficacité du service de fiscalité est considérée comme un « facteur de valeur et d’avantage concurrentiel » pour ces entreprises, selon les résultats du sondage.

Partout dans le monde, les entreprises à capital fermé font face à de nouvelles pressions dans les secteurs de la fiscalité et de la finance qui, si elles ne sont pas prises en compte, pourraient perturber ou même compromettre leurs objectifs ambitieux d’ajouter de la valeur à la collectivité, aux employés et aux clients, ainsi que de générer une croissance financière solide.

Selon le sondage des Services en gestion des fonctions fiscalité et finances d’EY de 2022, la capacité d’assurer l’efficacité fonctionnelle en fiscalité et en finance est particulièrement importante pour les entreprises à capital fermé, car elles sont plus susceptibles que les sociétés ouvertes de considérer la fiscalité d’abord et avant tout comme un facteur de valeur et d’avantage concurrentiel. Pourtant, le sondage a révélé que les entreprises à capital fermé, comme les entreprises en général, cherchent à équilibrer la valeur, à gérer les risques et à réduire les coûts, même si elles peinent à maintenir en poste et à transformer les compétences de leurs talents, à suivre le rythme des modifications législatives et réglementaires et à pérenniser leurs technologies et leurs données. Cela exerce une pression énorme sur les fonctions fiscalité et finances.

« Les entreprises à capital fermé nous disent que, tout particulièrement pour les fonctions fiscalité et finances, ces pressions créent un niveau de disruption et de complexité difficile à gérer efficacement, affirme Ryan Burke, leader mondial d’EY Privé. Nombreux sont ceux qui ont du mal à réunir les compétences et les plateformes requises pour l’avenir. »

Par conséquent, bien des entreprises à capital fermé examinent comment elles peuvent relever ces défis discordants qui orientent leurs fonctions fiscalité et finances dans de multiples directions.

Selon le sondage, un tiers des répondants travaillant pour des entreprises à capital fermé ont déclaré que le fait d’être un « facteur de valeur et d’avantage concurrentiel » était leur priorité absolue dans l’alignement de la relation du service de fiscalité avec les ambitions de croissance de leur entreprise. C’est 12 points de pourcentage de plus que la « responsabilité sociale » et l’« obligation et le risque à gérer », qui étaient le premier choix de 21 % des entreprises à capital fermé sondées.

C’est peut‑être parce que de nombreuses entreprises à capital fermé considèrent que l’efficacité de la fonction fiscalité procure un avantage concurrentiel et que 81 % des entreprises à capital fermé sont « d’accord » ou « tout à fait d’accord   avec le fait que leur conseil d’administration et leurs hauts dirigeants considèrent la fonction fiscalité comme un partenaire stratégique pour l’entreprise, et qu’environ 90 % des entreprises à capital fermé envisagent le cosourçage de certaines fonctions fiscalité pour les aider à répondre à ces attentes. 

« On s’attend à ce que les services de fiscalité d’aujourd’hui se mobilisent et apportent des connaissances pointues à l’entreprise, déclare Desmond Teo, leader, Fiscalité d’EY Privé, Asie‑Pacifique. C’est plus difficile que jamais, compte tenu des nombreuses exigences; par conséquent, plus nous encourageons les professionnels de la fiscalité à se concentrer sur l’incidence de la fiscalité sur l’entreprise plutôt que d’effectuer des tâches répétitives et rudimentaires, plus ils généreront de la valeur. »

Pour les entreprises à capital fermé, ces connaissances aident assurément l’entreprise à définir des caractéristiques et des objectifs uniques, y compris la raison d’être et le legs des propriétaires. Par exemple, alors que seulement 21 % des entreprises à capital fermé ont classé la « responsabilité sociale » comme leur principale priorité dans la relation entre la fiscalité et leurs ambitions de croissance, environ 29 % l’ont classée au deuxième rang; ce total combiné de 50 % a en fait dépassé les 49 % qui ont classé le « facteur de valeur et d’avantage concurrentiel » comme leur premier et leur deuxième choix pour cette relation.

La voie vers la transformation

Selon le sondage des Services en gestion des fonctions fiscalité et finances d’EY, 76 % des répondants du secteur privé affirment avoir déjà pris des mesures en raison des déficiences de leur modèle d’exploitation actuel.

À mesure que les entreprises à capital fermé se concentrent sur les fonctions fiscalité et finances, bon nombre d’entre elles se rendent compte qu’il y a un véritable équilibre à atteindre lorsqu’il s’agit de réaliser des objectifs d’affaires tout en faisant face à un ensemble distinct d’obstacles.

Selon le sondage, 36 % des répondants ont indiqué que le principal obstacle à la réalisation de l’objectif et de la vision de leurs fonctions fiscalité et finances est l’absence d’un plan durable pour les données et la technologie; 29 % ont mentionné l’incapacité à relever et à évaluer les modifications législatives et réglementaires et à y répondre; et 27 %, l’incapacité à embaucher et à retenir les talents requis.

Source : Réseau mondial EY

L’impératif technologique

Compte tenu du rythme de l’évolution du milieu de la technologie et de toutes les possibilités offertes par l’analyse et la réutilisation des données, on comprend qu’un grand nombre d’entreprises à capital fermé y voient une priorité majeure. La plupart des programmes de transformation dans ce secteur reposent fortement sur l’innovation en matière de technologie et de données pour procurer des avantages.

« Les fonctions fiscalité et finances font face à des défis particuliers dans des domaines comme les nouvelles exigences de production de déclarations de revenus numériques, les exigences des autorités fiscales en matière de données et la nécessité de tout faire plus rapidement », soutient Victoria–Price, leader, Fiscalité d’EY Privé pour la région Europe, Moyen‑Orient, Inde et Afrique.

La réalité, c’est que l’utilisation de technologies de pointe deviendra de plus en plus essentielle pour améliorer la qualité, la valeur et l’efficacité, et cela nécessitera des investissements et des mesures audacieuses.  Selon le sondage des Services en gestion des fonctions fiscalité et finances d’EY, les entreprises à capital fermé estiment qu’elles consacreront en moyenne 3 millions de dollars américains à la technologie fiscale au cours des trois prochaines années.

Parallèlement, même si elles investissent davantage dans la technologie, ces mêmes entreprises subissent des pressions accrues pour réduire leurs coûts, 94 % d’entre elles prévoient réduire le budget des fonctions fiscalité et finances au cours des deux prochaines années.

Réduction des coûts
des répondants prévoient réduire le budget des fonctions fiscalité et finances

Réglementation et talents

Cette situation survient à un moment où les perturbations qui touchent le programme fiscal semblent s’accélérer, alors que le monde tente de tourner la page sur la pandémie. Compte tenu de l’entrée en vigueur prévue du projet BEPS 2.0 de l’Organisation de coopération et de développement économiques en 2023 et de la directive sur la lutte contre l’évasion fiscale (Anti‑Tax Avoidance Directive) ATAD 3 de l’Union européenne en 2024, ainsi que d’autres modifications apportées à la réglementation fiscale, les obligations de déclaration et de transformation ne feront que devenir plus onéreuses pour les entreprises à capital fermé.

Selon l’édition 2021 du sondage d’EY sur les prix de transfert et la fiscalité internationale, 76 % des répondants affirment être mis à l’épreuve par le volume, le rythme et la complexité des réformes fiscales à l’échelle mondiale.

En outre, 62 % des répondants au sondage ont indiqué que le respect des nouvelles exigences en matière de production de déclarations de revenus numériques augmentera davantage la charge de travail des fonctions fiscalité et finances. Le coût de la préparation à ces nouvelles obligations sera considérable et continuera d’augmenter. Les répondants du secteur privé ont indiqué que, pour se conformer à ces nouvelles exigences en matière de production de déclarations de revenus numériques, ils s’attendent à dépenser en moyenne 11 millions de dollars américains au cours des cinq prochaines années.

La main-d’œuvre de l’avenir nécessaire pour soutenir la stratégie et les fonctions fiscalité et finances est peut‑être plus fondamentale que les investissements technologiques et l’évolution de la réglementation. Partout dans le monde, nous avons assisté au « grand remaniement » des talents, les employés exigeant de nouvelles formes de souplesse et une rémunération accrue. Selon le sondage, 94 % des entreprises s’attendent à devoir améliorer les compétences de leur personnel de fiscalité et de finance afin de répondre aux nouvelles compétences découlant des exigences émergentes en matière de données, de processus et de technologie au cours des trois prochaines années.

« Trouver les bons talents est l’un des plus grands défis auxquels font face les entreprises aujourd’hui, affirme Jim Givens, leader, Fiscalité d’EY Privé pour les Amériques. Bon nombre d’entreprises cherchent des moyens créatifs et durables d’accéder aux compétences en finance et en fiscalité d’autres personnes pour compléter leurs fonctions internes. »

Pourquoi le cosourçage fait de plus en plus partie de la solution

Les entreprises à capital fermé d’aujourd’hui continuent de croître à un rythme soutenu en s’efforçant de garder le cap sur les ambitions stratégiques et la raison d’être, tout en faisant face aux disruptions sans précédent qui ont une incidence sur les fonctions fiscalité et finances essentielles. Bon nombre de ces entreprises se sont déjà montrées très proactives en s’adaptant en interne et en tirant parti des leviers dont elles disposaient au sein de l’entreprise pour se transformer. Pourtant, les défis et les possibilités continuent d’évoluer, ce qui fait que le rythme du changement est difficile à suivre.

Alors que certaines entreprises à capital fermé cherchent à renforcer leurs capacités internes, de plus en plus d’entre elles réagissent à ces pressions en recourant à des collaborations de cosourçage stratégique pour créer de la valeur, gérer les risques et soutenir la transformation. Selon le sondage des Services en gestion des fonctions fiscalité et finances d’EY, la tendance en matière de cosourçage découle de la nécessité de soutenir une transformation complète et d’un équilibre entre trois avantages importants pour la fonction fiscalité interne : la réduction du profil de risque fiscal (39 %), la réduction des coûts (33 %) et l’augmentation de la valeur (28 %).

Le sondage des Services en gestion des fonctions fiscalité et finances d’EY montre que 74 % des entreprises à capital fermé sont plus susceptibles d’avoir recours au cosourçage pour certaines activités fiscales et financières au cours des 24 prochains mois. Pour beaucoup, une approche hybride combinant des activités internes et des activités de cosourçage est une option efficace. Quoi qu’il en soit, les entreprises qui ont entrepris de telles transformations pourraient être mieux positionnées pour réaffecter leurs ressources afin de se concentrer sur les questions financières et fiscales les plus stratégiques.

« L’aspect le plus important – voire le plus intimidant – de la stratégie et de la transformation actuelles des fonctions fiscalité et finances peut être le fait de trouver l’endroit où il faut consacrer du temps et réaliser des investissements », déclare Jim Hunter, leader mondial, Plateforme de fiscalité d’EY. Néanmoins, les innovations sur le marché offrent des possibilités sans précédent à ceux qui ont accès à des pratiques de pointe. Le moment est venu de réévaluer la stratégie et de se concentrer sur l’atteinte d’un juste équilibre pour soutenir la croissance de l’entreprise. Il pourrait s’agir d’activités de cosourçage qui sont nécessaires, mais peut‑être non essentielles, ou pour lesquelles il peut être difficile, voire impossible de maintenir les investissements et les capacités requis. »

 

Quatre étapes vers une transformation réussie pour les entreprises à capital fermé

Les entreprises à capital fermé doivent élaborer une stratégie de transformation globale et souple qui a la capacité d’évoluer et de s’adapter à l’évolution des talents, de la réglementation et des technologies. Voici les étapes pouvant servir de guide pour une transformation réussie et robuste :

1. Réévaluer le modèle d’exploitation

Même si des changements transformateurs ont été apportés au modèle d’exploitation, les entreprises à capital fermé devraient procéder à des évaluations continues afin de rester à jour et de relever les lacunes, particulièrement en ce qui concerne les ressources humaines, les méthodes et les technologies.

2. Déterminer ce qui reste en interne

Une prestation en interne peut convenir aux activités à forte valeur, comme l’analyse ou la gestion des contestations fiscales. Toutefois, pour qu’elle soit efficace, il faudra un certain degré de transformation interne pour améliorer les compétences des talents en poste et mettre à jour les processus de données et la technologie existants.

3. Recourir au cosourçage pour certaines activités

Il peut être plus avantageux pour les entreprises à capital fermé de recourir au cosourçage pour certaines activités, en particulier les activités courantes, hautement reproductibles ou axées sur les données, comme la production de déclarations de revenus, la production de documents réglementés et la collecte de données.

4. Envisager une approche hybride

Certaines entreprises à capital fermé verront la valeur d’une approche hybride leur permettant de continuer de détenir et de gérer certains processus et activités de fiscalité et de finance, tout en ayant recours au cosourçage pour d’autres. Cette approche donne la possibilité aux fonctions fiscalité et finances de devenir un partenaire à valeur ajoutée de l’entreprise en leur donnant l’espace nécessaire pour se concentrer sur des activités qui améliorent les résultats financiers.

Résumé

Selon un sondage d’EY, les entreprises à capital fermé sont plus susceptibles que les sociétés ouvertes de penser que l’efficacité de leurs fonctions fiscalité et finances leur procure un avantage concurrentiel.

Pourtant, elles font face à bon nombre des mêmes pressions externes que les sociétés cotées en bourse, notamment pour suivre le rythme des modifications législatives, trouver et fidéliser les bons talents et s’assurer qu’elles disposent de la bonne technologie pour fonctionner efficacement.

La transformation des fonctions fiscalité et finances des entreprises à capital fermé peut fournir le service auquel les propriétaires s’attendent. Par la suite, ces entreprises auront la capacité d’atteindre leurs objectifs ambitieux et de réaliser une croissance robuste.

À propos de cet article

Articles connexes

Pourquoi cinq années de transformation des fonctions fiscalité et finance portent leurs fruits

D’après les résultats du sondage d’EY, les nouveaux modèles d’exploitation de la fonction fiscalité appliqués au cours des cinq dernières années ont permis aux entreprises d’en tirer une plus grande valeur. Les cinq prochaines années en ajouteront encore plus. Pour en savoir plus.