Les gestionnaires de patrimoine et d’actifs doivent appliquer en permanence une approche centrée sur l’humain dans le cadre de la stratégie, de la mise en œuvre et de la présentation de l’information et de la gouvernance ESG. Les entreprises qui appliquent une approche centrée sur l’humain peuvent transformer leur processus de présentation de l’information ESG, de sorte qu’il ne s’agisse plus seulement d’une activité de gestion de la conformité, mais bien d’un avantage concurrentiel, surtout dans un contexte de perpétuelle évolution en temps réel du cadre de réglementation canadien.
Dans quelle mesure les facteurs ESG sont‑ils une source de possibilités pour les gestionnaires de patrimoine et d’actifs canadiens?
Intensification des pressions émanant des investisseurs et des actionnaires
La démonstration de l’application d’une approche uniforme, globale et transparente en matière de durabilité figure parmi les dix principales résolutions prises par les gestionnaires d’actifs qui veulent réussir en 2024. L’intensification des pressions émanant des principales parties prenantes qui s’attendent désormais à ce que les gestionnaires de patrimoine et d’actifs prennent part à l’établissement d’une économie plus durable représente largement une source de motivation à cet égard.
La grande majorité des gestionnaires de patrimoine canadiens (96 %) affirment que les clients accordent de plus en plus d’importance aux réalisations ESG des entités figurant dans leurs portefeuilles de placements, tandis que 90 % des investisseurs estiment que les entreprises doivent investir beaucoup plus dans les nouvelles technologies pouvant leur permettre de mieux se familiariser avec les risques ESG et les risques climatiques en lien avec leurs portefeuilles1.
Les actionnaires sont en quête de plus de transparence, dans un contexte où les risques d’écoblanchiment ou de politisation les amènent à faire preuve de prudence, s’agissant de facteurs qui peuvent engendrer d’importants déficits de confiance parmi ces décideurs importants. En termes simples, l’adoption des critères ESG est désormais considérée comme un enjeu.
Évolution des exigences réglementaires
Partout dans le monde, les cadres de réglementation évoluent en parallèle. Pour le moment, nous ignorons encore comment évoluera exactement le cadre canadien de présentation de l’information ESG auquel seront assujetties l’ensemble des entreprises, ou plus particulièrement celles qui sont spécialisées dans le secteur des services financiers. Nous pouvons néanmoins affirmer de façon relativement certaine que l’adoption d’un cadre de réglementation des informations en matière de durabilité est imminente et que ce cadre s’apparentera grandement à ceux qui sont en vigueur en Europe, en Asie et aux États‑Unis pour ce qui est de la rapidité et de l’ampleur de son déploiement.
Plus près de nous, le Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID) a déjà publié une première version de ses normes d’information sur la durabilité, à des fins de consultation publique. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) appuient sans réserve cette première version qui est harmonisée avec les normes du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (ISSB). À compter de 2024, les ACVM obligeront les banques, les sociétés d’assurance et les entreprises de services financiers admissibles qui sont sous réglementation fédérale à communiquer leurs informations ESG en lien avec les risques climatiques2.
Les gestionnaires de patrimoine et d’actifs qui aspirent à prospérer véritablement dans un environnement aussi peu familier ne pourront pas se contenter de suivre simplement le rythme de l’évolution de ces nouvelles dispositions réglementaires.
Pour composer efficacement avec un environnement opérationnel aussi complexe, ils devront s’appuyer sur une stratégie convaincante et clairement définie, c’est‑à‑dire une stratégie qui soit étroitement liée à une proposition de valeur centrée sur l’humain, reposant sur des plateformes numériques à l’appui d’une gouvernance solide, sans égard à l’évolution du cadre de présentation de l’information ou aux fluctuations de l’humeur du marché.
Les gestionnaires de patrimoine et d’actifs peuvent influer considérablement sur les résultats ESG. Cette influence peut se manifester sous diverses formes. Ils peuvent notamment intégrer les risques liés aux clients et les risques environnementaux à l’ensemble des pratiques organisationnelles, de façon à offrir des produits et solutions de placement reposant sur des critères ESG, ou encore incorporer ces critères aux processus de gestion des placements.
Quelle est la première étape à franchir pour être en mesure de faire face aux nouvelles réalités ESG?