EY désigne l’organisation mondiale des sociétés membres d’Ernst & Young Global Limited, et peut désigner une ou plusieurs de ces sociétés membres, lesquelles sont toutes des entités juridiques distinctes. Ernst & Young Global Limited, société à responsabilité limitée par garanties du Royaume‑Uni, ne fournit aucun service aux clients.
Comment EY peut vous aider
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Les équipes d’EY‑Parthenon conçoivent, élaborent et mettent en œuvre des stratégies, des transactions et des transformations pour aider les chefs de la direction à créer de la valeur.
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Des forces externes et internes stimulent l’évolution du secteur canadien de l’énergie et des services publics. La hausse de la demande d’électricité et des exigences relatives à la capacité, les changements géopolitiques et les perturbations commerciales dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement constituent des facteurs importants.
Les clients se comportent différemment et demandent une énergie abordable et fiable, alors que les besoins internes d’optimisation financière et opérationnelle favorisent la modernisation de l’infrastructure et le déploiement de technologie de masse. Ces défis exigent du secteur des services publics qu’il réévalue les stratégies d’entreprise et produise des résultats optimaux pour les parties prenantes – clients, organismes de réglementation et investisseurs.
Selon l’article d’EY‑Parthenon sur la transition énergétique portant sur les dernières possibilités transactionnelles, les fusions et acquisitions ainsi que les dessaisissements peuvent donner des moyens au secteur canadien des services publics devant composer avec la complexité d’obtenir un net avantage concurrentiel dans le contexte actuel. Les transactions stratégiques favorisent l’expansion et la croissance, permettent l’innovation disruptive et optimisent la répartition du capital.
Grâce à une planification efficace, les fusions et acquisitions peuvent créer de la valeur, améliorer les activités et faciliter l’acquisition rapide de nouvelles capacités essentielles dans le cadre de la transition énergétique.
Tirer des leçons du passé
Au cours des trois dernières années, le secteur canadien de l’énergie et des services publics a accusé un retard pour ce qui est de ses activités de fusion et d’acquisition par rapport à ses homologues à l’échelle mondiale, la valeur totale des transactions s’établissant en moyenne à 0,07 % du PIB annuel, contre en moyenne 0,12 % à l’échelle mondiale. Le secteur a fait état d’un passé solide en matière de transactions dans le secteur des services publics, plus d’une dizaine de transactions d’une valeur de plus de 1 G$ CA ayant été conclues dans la dernière décennie. L’activité de fusion et d’acquisition moins soutenue au Canada par rapport à celle à l’échelle mondiale découle de la proportion plus élevée des services publics appartenant à des intérêts publics et à une population moins élevée.
En retour, les organismes de réglementation ont établi des cadres visant à soutenir le processus de fusion et d’acquisition, reconnaissant les avantages des économies d’échelle et d’un accès plus rapide aux nouveaux actifs. Cette réponse favorable graduelle à l’égard du regroupement sectoriel a permis aux entreprises de services publics d’élargir leur clientèle, de renforcer leur capitalisation et d’accroître leurs capacités opérationnelles tout en répondant aux demandes des organismes de réglementation.
La compréhension du type de propriété des services publics est essentielle à l’analyse des tendances transactionnelles au Canada. Le secteur présente une part importante de services publics détenus par des gouvernements provinciaux ou municipaux. Par exemple, les entreprises de services publics d’électricité appartenant au secteur privé servent seulement 11 % des clients au Canada, comparativement à 72 % aux États‑Unis.
Les entreprises de services publics appartenant au secteur privé cherchent à conclure des transactions de grande envergure à l’échelle internationale, tandis que les entreprises de services publics appartenant à un gouvernement municipal ont porté leur attention sur les transactions de moindre envergure, cherchant plutôt à renforcer leur capital en vue de moderniser l’infrastructure. Les entreprises de services publics appartenant à un gouvernement provincial ont conclu des transactions en fonction des besoins de la province sur le plan de la demande en capacité, de la diversification des sources d’énergie et de l’amélioration des activités.
Malgré leur retard par rapport à leurs homologues à l’échelle mondiale en ce qui a trait aux activités de fusion et d’acquisition, les entreprises de services publics au Canada ont gagné du terrain et acquis une expertise essentielle en développement, comme le démontrent les transactions conclues au cours des dernières années. Nous prévoyons que les entreprises canadiennes de services publics continueront à réaliser des transactions aux fins de la réalisation de regroupements, de la réaffectation du capital et de l’atteinte d’économies d’échelle importantes destinées à la croissance et à la modernisation à mesure des avancées de la transition énergétique.
Un nouvel espoir
L’environnement du secteur canadien de l’énergie et des services publics est complexe et compte plus de 140 entreprises de services publics d’électricité, 90 entreprises de services publics de gaz naturel (y compris des coopératives) et plus de 4 000 entreprises de services publics d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux. Le secteur est caractérisé par un ensemble de juridictions provinciales fragmentées et concentrées.
Par exemple, l’Ontario présente un marché fragmenté pour les entreprises de services publics de distribution d’électricité, dont plus de 60 entreprises de distribution locale, mais un marché concentré pour les entreprises de services publics de gaz naturel, alors qu’une seule entreprise de services publics appartenant au secteur privé sert la majorité des clients de la province.
À l’inverse, les services publics provinciaux de la Saskatchewan sont très concentrés. Une entreprise est responsable de la production, du transport et de la distribution d’électricité. Une deuxième entreprise est responsable de la livraison de gaz naturel à quasiment l’ensemble des clients. Enfin, une troisième entreprise est le fournisseur principal d’approvisionnement en eau et de services de traitement des eaux usées.
Cette diversité est façonnée par les structures de propriété, la réglementation du territoire et les besoins en matière de croissance, de positionnement concurrentiel amélioré ou de réalisation d’efficiences opérationnelles du secteur des services publics. Ce facteur a une influence sur les activités potentielles de fusion et d’acquisition et la portée des choix stratégiques que les entreprises de services publics peuvent envisager des fusions, des acquisitions et des dessaisissements.
À mesure que le secteur s’adapte aux conditions changeantes du marché, les possibilités de fusions et d’acquisitions continueront à se présenter. Nous prédisons quatre scénarios clés qui favoriseront dans les prochaines années les transactions dans le secteur canadien de l’énergie et des services publics :
- Le regroupement des entreprises de distribution locale du secteur de l’électricité en Ontario.Avec une croissance de la population prévue de 41,7 % au cours des trois prochaines décennies, les entreprises de distribution locale plus petites auront de la difficulté à combler leurs besoins en immobilisations, ce qui créera une pression de devoir procéder à des regroupements, les entreprises de services publics plus grandes étant mieux placées pour répondre aux exigences liées à la transition énergétique et aux infrastructures tout en offrant des tarifs d’électricité abordables.
- Dessaisissement stratégique. Le secteur des services publics fait face à des défis importants en matière de capital en lien avec les besoins sur le plan de la modernisation et de la transition énergétique. Pour financer ces initiatives, les entreprises cherchent de plus en plus à se départir d’actifs non essentiels plutôt que de se fier au financement par emprunt classique. Cette approche permettra aux entreprises de services publics de réduire l’effet de levier et de redéployer du capital destiné aux nouvelles priorités, faisant des dessaisissements une stratégie clé en vue de répondre aux pressions financières.
- Expansion à l’international. Les entreprises de services publics dominantes continueront à prendre de l’expansion à l’international afin d’accroître leur présence sur le marché, de diversifier leur offre de services et de renforcer leur profil financier, surtout en ce qui a trait à l’assiette tarifaire et au rendement des actions. Les entreprises canadiennes de services publics appartenant au secteur privé ont acquis des compétences générales essentielles en vue de soutenir les initiatives futures en fusions et acquisitions et, malgré les défis actuels sur les plans géopolitique et économique, il est prévu qu’elles cherchent à tirer parti d’occasions à l’échelle internationale à moyen et à long terme.
- Partenariats opportunistes dans de nouveaux domaines liés à la transition énergétique. Grâce à l’adoption croissante des ressources énergétiques distribuées et des véhicules électriques, favorisée par les initiatives gouvernementales pour un réseau électrique carboneutre d’ici 2050, les entreprises canadiennes de services publics envisagent des offres novatrices. Étant donné la hausse significative prévue de la production d’énergie solaire photovoltaïque et des capacités des batteries, et du fait que les entreprises de services publics de gaz naturel présentent davantage de solutions axées sur le gaz naturel renouvelable et l’hydrogène, plusieurs entreprises de services publics élaborent des portefeuilles et des services non réglementés. Cette convergence sectorielle, notamment des secteurs de l’énergie et des services publics, des services énergétiques, des télécommunications et de l’automobile, présente des possibilités de partenariats et d’acquisitions permettant d’accroître les capacités dans ces nouveaux domaines.