Trois leviers essentiels pour propulser vers l’avenir l’écosystème technologique du Canada

L’établissement d’un écosystème entrepreneurial complet peut engendrer une transformation fondamentale positive du monde.

En bref 

• Le dynamisme palpable observé dans le cadre de la conférence Collision, qui s’est tenue récemment à Toronto, nous donne l’assurance que l’écosystème entrepreneurial du Canada est voué à un brillant avenir.
• Les organisations des secteurs privé et public doivent collaborer dès maintenant, de sorte que le Canada puisse renforcer sa position de destination de choix en matière d’innovations technologiques.

Collision : en soi, ce mot évoque des images de forces contraires qui s’affrontent. En tant qu’appellation de la conférence technologique qui gagne le plus rapidement en ampleur en Amérique du Nord, il acquiert une signification, une portée et une envergure entièrement nouvelles.

Le dynamisme qui a animé la conférence Collision de cet été était palpable au sein de l’assistance en pleine effervescence. Près de 40 000 participants provenant de 118 pays se sont réunis à l’occasion de cet événement unique qui n’a pas été marqué seulement par l’entrechoquement des idées. De celles‑ci ont émergé des interactions et des initiatives de collaboration qui nous ont incités à nous demander si le Canada est en voie de devenir un pôle d’attraction sans pareil pour les talents technologiques et l’innovation.

Quelle est la réponse d’EY? Un oui sans équivoque.

À bien des égards, les fondements sont déjà en place. Les changements législatifs et réglementaires ont redéfini l’environnement opérationnel des entreprises en démarrage et des grandes sociétés du secteur des technologies, de même que celui de toutes les entreprises canadiennes cherchant à contribuer au règlement de la crise climatique. Une foule de mesures incitatives s’adressent aux idéateurs créatifs et aux innovateurs courageux qui aspirent à convertir des idées inspirantes en solutions dont le monde a besoin dans l’immédiat.

À cela s’ajoute la pléthore d’annonces du gouvernement fédéral programmées pour la conférence de cet été, qui font que cet horizon s’éclaircit encore davantage. Sean Fraser, le ministre de l’Immigration du Canada, était présent sur place pour annoncer d’importantes modifications à la politique canadienne en matière d’immigration s’inscrivant dans la stratégie nationale de recrutement de talents technologiques, dont les suivantes :

• Nouveaux parcours spéciaux menant à l’obtention du statut de résident permanent pour les immigrants spécialisés dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques
• Rationalisation des processus de demande d’immigration permettant d’obtenir, en deux semaines seulement, une décision en vertu du programme associé à la Stratégie en matière de compétences mondiales
• Mise à jour du Programme de visa pour démarrage d’entreprise, dans le cadre duquel 2 500 nouveaux débouchés seront créés chaque année
• Programmes permettant aux nomades numériques au service d’un employeur étranger de travailler à partir du Canada pendant une période maximale de six mois
• Nouveaux débouchés offerts aux 10 000 détenteurs d’un visa H‑1B des États‑Unis qui seront invités à travailler au Canada

Il ne fait nul doute que ces mesures aideront le Canada à se positionner en tant que lieu de prédilection pour la réalisation de progrès novateurs. Elles viennent consolider les fondements d’un écosystème technologique qui se met en place au pays depuis quelque temps et qui permet d’établir plus facilement et plus rapidement une correspondance entre les bonnes personnes et les bons emplois. Outre un tel contexte de mesures hautement incitatives et rationalisées, ce sont surtout la fougue et le dynamisme que nous avons observés lors de la conférence Collision qui nous rendent incroyablement optimistes face à l’avenir.

Chez EY, nous croyons depuis toujours qu’aucune innovation technologique durable ne peut émerger d’une culture organisationnelle qui n’est pas axée sur la collaboration. À maintes reprises, nous avons constaté avec fierté à quel point un véritable écosystème entrepreneurial peut être porteur d’une puissance exponentielle. Depuis 15 ans, en tant que parrain fondateur du réseau NEXT Canada, EY aide les jeunes entrepreneurs talentueux de la relève à tirer parti des réseaux, des outils et des ressources financières dont ils ont besoin pour réussir. Cet écosystème a généré des résultats remarquables. Il en est ainsi également des réalisations auxquelles nous avons participé, en collaboration avec des réseaux tels que Communitech. Depuis des décennies, nous soutenons des bâtisseurs tout aussi innovateurs, en rendant hommage aux entrepreneurs dans le cadre du Grand Prix de l’Entrepreneur d’EY® en outillant les fondatrices d’entreprises participant au programme Femmes entrepreneures gagnantes d’EY™ de façon à en favoriser l’expansion, et en faisant la promotion d’un entrepreneuriat axé sur l’inclusivité en nous appuyant sur notre Réseau Accès‑Entrepreneurs. L’établissement de liens entre les innovateurs bénéficiant de ces initiatives a mené à l’obtention d’une croissance économique durable et à l’avènement de solutions remarquables.

Notre participation à la conférence Collision a induit un renforcement de la conviction que nous avions acquise dans le cadre de chacune de ces initiatives de parrainage et de chacun de ces programmes, à savoir que l’établissement d’un écosystème entrepreneurial complet peut engendrer une transformation fondamentale positive du monde. Nous souhaitons maintenant tirer parti du dynamisme dont nous avons été témoins lors de cette conférence et cultiver l’esprit d’entraide qui s’en est dégagé, de sorte que le Canada en vienne officiellement à faire figure de destination de choix en matière d’innovations technologiques.

Chez EY, nous avons balisé la voie à suivre, en mettant en œuvre nos propres programmes. Nous avons désigné un responsable mondial de notre Écosystème technologique en émergence, dont le mandat consiste à promouvoir la collaboration entre les diverses gammes de services et à entretenir des relations avec les entreprises technologiques. Nous aspirons à favoriser la réalisation de progrès, en établissant des points de contact entre les nouvelles entreprises technologiques et les investisseurs, particulièrement dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA) et des plateformes de données. Nous voulons parvenir à nos fins en misant sur votre collaboration.

Il y a évidemment des défis et des obstacles à surmonter. À la conférence Collision, l’IA a nettement éclipsé d’autres sujets figurant à l’ordre du jour, tels que celui des technologies financières. Alors même que le monde fait l’expérience de ce que l’un des conférenciers a qualifié de « moment eurêka » en matière d’IA, diverses questions restent en suspens. Quelles seront les modalités de commercialisation de l’IA? De quelle autorité relèvera la gestion des risques inhérents de parti pris, de discrimination et de préjudice? Comment outiller les humains pour qu’ils puissent travailler en parfaite harmonie avec les machines, de façon à favoriser l’obtention de meilleurs résultats pour les entreprises et les employés qui utilisent celles‑ci? 

Les fonds de capital de risque sont un autre sujet qui a figuré au premier plan de la conférence Collision, certains investisseurs affirmant avoir l’intention cette année de faire preuve de plus de diligence et de se concentrer sur les investissements qui s’avèrent sûrs. Globalement, le déploiement des fonds de capital de risque reste limité au Canada. C’est un constat qui reste réel, bien que les entreprises canadiennes aient fait bien meilleure figure que les entreprises américaines au chapitre des investissements en capital de risque au cours des dernières années. Données statistiques pour la période 2021‑2022 :

• Entre le quatrième trimestre de 2021 et le premier trimestre de 2022, le volume des investissements en capital de risque a diminué de 60 % aux États‑Unis, comparativement à seulement 36 % au Canada.
• Le taux d’érosion net médian des investissements en capital de risque effectués dans des entreprises canadiennes d’une envergure semblable s’est établi à 38 %, ce qui est bien en deçà de celui qu’affichent les entreprises américaines pour l’ensemble de 2022.

En elles‑mêmes, les données historiques prouvent que les investissements réalisés en périodes de turbulences peuvent générer des résultats rentables. Mais malgré cela, et même s’il apparaît nettement que les entreprises en démarrage canadiennes savent tirer le meilleur parti des investissements en capital de risque, le contexte d’incertitude a une incidence sur les décisions que les investisseurs de capital de risque sont amenés à prendre au Canada et ailleurs dans le monde. Parallèlement, les entreprises doivent déployer autant d’efforts qu’auparavant pour stimuler la croissance, tout en traçant plus clairement la voie vers la rentabilité. Cette réalité suscite des questions à maints égards, qu’il s’agisse de la façon de procéder pour obtenir une croissance équilibrée ou de la volonté de générer un effet d’entraînement, du moins à court terme.

Ce sont des questions auxquelles il n’est pas facile de répondre. On peut toutefois mieux y répondre en agissant de concert, au sein d’un écosystème canadien que nous sommes à même d’établir, de consolider et de maintenir, en travaillant en collaboration.

Les centres d’innovation établis au Québec, en Ontario, en Colombie‑Britannique, en Alberta et ailleurs au pays ont donné lieu à des histoires de réussite passionnantes, tout en ouvrant la voie à des perspectives prometteuses. Bien que la conférence Collision ne représente qu’un moment ponctuel dans l’histoire, les mesures que nous prendrons par la suite auront une incidence sur nous tous, ainsi que sur les générations à venir.