Comment l’IA peut renforcer les capacités d’un environnement de travail centré sur les ressources humaines


Auteur : Jonathan Sears,  leader mondial, Consultation – Gens et Technologies, et leader pour l’Est des États‑Unis, EY
Contributrice :  Maya Smallwood , leader mondiale, Consultation – Gens, Expérience employé, EY

L’intelligence artificielle (IA) a un effet disruptif sur les approches RH en matière de stratégies, de risques et de résilience. Il est essentiel pour une entreprise de réaliser des gains opérationnels tout en faisant la promotion d’une culture organisationnelle axée sur les ressources humaines.


Deux questions à poser

  • Dans quelle mesure la stratégie numérique de votre entreprise favorise‑t‑elle les interactions humaines?
  • Dans quelle mesure l’IA générative et d’autres technologies évolueront‑elles et s’adapteront‑elles à votre culture organisationnelle et à l’expérience employé? 

Quels que soient les outils RH en place, ce sont ultimement les employés qui conçoivent et réalisent des transformations révolutionnaires, dont ils font eux‑mêmes l’expérience, faisant ainsi voler en éclats le statu quo au travail. Les perspectives de développement des activités et des capacités d’une entreprise dans une optique de croissance durable dépendent de la mesure dans laquelle elle préserve sa culture centrée sur les ressources humaines dans l’intégration de nouvelles technologies.

La capacité de l’IA générative de transformer les intrants fournis par les utilisateurs en des livrables de grande valeur – notamment des lignes de code, des analyses de données et des ébauches de rapports personnalisées – revêt un potentiel commercial considérable. Forrester Research estime qu’en 2025, les dépenses d’achat de logiciels d’IA s’élèveront à 64 milliards de dollars américains, dans un contexte de perturbations marqué par la conjonction de la transformation numérique avec l’incertitude qui règne aussi bien sur le marché du travail que sur les scènes économique et géopolitique. Chacun des défis auxquels font face les entreprises les amène à envisager l’adoption de stratégies organisationnelles multidimensionnelles devant leur permettre de maximiser leur efficacité, de réduire au minimum leurs coûts et leurs risques, ainsi que de promouvoir le développement d’une main‑d’œuvre tournée vers l’avenir.

Il n’y a pas d’outils ou de solutions uniques sur lesquels les travailleurs d’aujourd’hui pourraient s’appuyer pour composer avec la multitude de changements, de défis et d’éventuelles possibilités s’offrant à eux. Tandis que les entreprises perfectionnent leurs modalités de travail flexible, elles doivent aussi offrir à leur personnel des activités de perfectionnement et de recyclage des compétences, tout en veillant à attirer et à fidéliser les bonnes personnes, dans le contexte en évolution d’une course aux talents qui est vouée à perdurer. Les entreprises doivent déployer des outils et des processus particulièrement efficaces, de façon à générer une valeur durable, tout en continuant d’investir dans des activités de perfectionnement des compétences, de développement de carrière et d’épanouissement personnel axées sur la création d’une expérience employé revêtant un caractère plus exceptionnel.

Pour réaliser le plein potentiel de l’IA générative, ou de toute autre technologie, les entreprises doivent intégrer une perspective globale centrée sur leurs ressources humaines, dans un monde du travail qui repose de plus en plus sur le numérique. Au lieu de se concentrer seulement sur les capacités que confère l’IA générative, elles doivent absolument prendre en compte la façon dont elles peuvent en tirer parti pour rehausser l’environnement opérationnel et expérientiel dans lequel s’insère la « nouvelle normalité » au travail.

Gros plan sur une femme d’affaires arborant une paire de lunettes orange
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Chapitre 1

Réinventer le travail reposant sur le numérique

Bien que l’IA générative puisse avoir un effet de disruption sur les façons de faire au travail, ce potentiel doit aller de pair avec une raison d’être clairement définie.

La capacité des systèmes d’IA de rehausser l’expérience offerte au travail a d’ores et déjà des répercussions sur les stratégies de planification budgétaire, de recrutement de ressources humaines et d’exploitation des entreprises d’envergure mondiale. Selon le rapport sur les emplois de l’avenir (Future of Jobs Report) qu’a fait paraître le Forum économique mondial, les entreprises prévoient l’avènement d’un marché du travail caractérisé par un état de remplacement permanent des emplois, où les investissements dans l’IA gagneront de plus en plus en importance, de même que les possibilités d’automatisation. Les répondants au sondage sur lequel repose ce rapport s’attendent à ce que le taux de remplacement des emplois s’élève à 23 % au cours des cinq prochaines années, dans un contexte où de nouveaux emplois feront leur apparition, tandis que d’autres sont voués à décliner. Ce sont les catégories d’emplois liées au secteur des technologies qui afficheront les taux de croissance les plus élevés par rapport à la taille de l’effectif actuel, tandis que les spécialistes de l’IA et de l’apprentissage automatique figureront en tête du classement. 

Les répondants anticipent un taux de remplacement des emplois de
au cours des cinq prochaines années.

Ce résultat coïncide avec ceux obtenus dans le cadre du sondage sur le travail réinventé qu’EY a réalisé en 2023, 84 % des employeurs sondés prévoyant alors adopter l’IA générative sur un horizon de 12 mois. Cette prévision s’accompagne d’une attitude généralement positive à l’égard de la technologie, surtout quant aux nouvelles façons de faire. Dans une proportion nette de 33 %, les répondants au sondage – sans distinction entre les employés et les employeurs – font preuve d’optimisme quant aux avantages potentiels de l’IA générative en termes de productivité et de nouvelles façons de faire au travail, tandis que 44 % s’attendent à ce que cette technologie leur permette de bénéficier d’une plus grande flexibilité au travail.

Taux net de
des répondants qui sont optimistes quant aux avantages potentiels de l’IA générative en termes de productivité et de nouvelles façons de faire au travail.
Taux net de
des répondants qui s’attendent à ce que l’IA générative leur permette de bénéficier d’une plus grande flexibilité au travail.

Chez les employés, cette attitude positive peut être liée au potentiel de l’IA générative, plutôt qu’à l’expérience de cette technologie, car seulement 49 % d’entre eux l’utilisent actuellement ou prévoient y recourir sur un horizon d’un an. 

Source : Réseau mondial EY


Bien que l’exploitation du potentiel de l’IA générative se soit largement démocratisée relativement récemment, une telle disruption représente une étape du processus global de réinvention du travail fondé sur le numérique. Comme cela a été le cas lors de la consolidation des capacités et de l’accessibilité des outils et des processus sur lesquels reposent le télétravail et le travail en mode hybride, l’IA générative peut induire une transformation radicale des façons de faire, tout en influant sur l’expérience employé.

Il est important de souligner qu’une intégration plus poussée de l’IA dans le monde du travail ne se traduira pas nécessairement par un remplacement global des travailleurs par cette technologie. Il est probable que tous les employés pourront plutôt s’appuyer sur des outils d’IA dans l’exécution d’un certain pourcentage de leurs tâches, les capacités de leur entreprise s’en trouvant ainsi renforcées, en même temps que son personnel sera mieux outillé. L’élaboration d’une première ébauche des documents de travail peut être confiée à des outils d’IA, dans la mesure où ceux‑ci sont bien entraînés et où la responsabilité de prendre les décisions finales relève d’intervenants humains dignes de confiance. Les employés disposent ainsi de plus de temps pour se consacrer à des tâches de plus grande valeur, en tirant parti des innovations et en faisant preuve de créativité.

La capacité de générer une valeur durable ne repose pas sur la technologie en tant que telle, mais plutôt sur les réalisations rendues possibles grâce à celle‑ci.

Il s’avère néanmoins difficile de réaliser le plein potentiel de tels outils dans un contexte d’exploitation dépourvu d’une raison d’être clairement définie. L’adoption d’une technologie comme s’il s’agissait d’une fin en soi présente des risques inhérents : une entreprise qui intègre une nouvelle solution technologique à un processus désuet peut seulement s’attendre à devoir composer avec un vieux processus coûteux lui permettant à peine d’offrir une expérience médiocre à ses employés et à ses clients. La valeur la plus durable associée à l’adoption d’une solution technologique ne réside pas dans ses capacités, mais dans la capacité des utilisateurs à bien l’exploiter.

En gardant cela présent à l’esprit, nous pouvons regrouper les retombées potentielles de l’IA générative en deux grandes catégories de cas d’utilisation : la collaboration fondée sur l’IA, et les stratégies RH et de gouvernance.

Collaboration fondée sur l’IA

Les entreprises doivent évaluer comment l’IA pourrait influer aussi bien sur leurs fonctions d’arrière‑guichet que sur leurs activités de service à la clientèle. Par exemple, elles peuvent se doter d’une solution d’IA qu’elles considèrent comme étant un nouvel assistant numérique pouvant assurer initialement l’exécution en bloc de tâches analytiques ou techniques. Les employés peuvent recourir à leurs outils d’IA pour exécuter des tâches banales ou répétitives. Il ressort du sondage sur l’expérience numérique des travailleurs réalisé par Gartner que 47 % des utilisateurs de technologies numériques au travail ont du mal à repérer les informations ou les données nécessaires à l’exécution efficace de leurs tâches, de sorte que les entreprises ont tout intérêt à se doter d’outils d’IA et de technologies de collaboration qui favorisent la réalisation de gains d’efficacité.

organisationnelles telles que les RH et la Paie qui bénéficient des retombées particulièrement étendues découlant de l’exploitation de l’IA générative à des fins internes (selon le site Web d’EY États‑Unis). Des outils d’IA peuvent analyser en continu les indicateurs de rendement des employés, en plus de recommander des activités de formation et de perfectionnement des compétences. Assortis de justificatifs d’identité et de procédures d’identification sur mesure, les outils d’IA peuvent permettre l’obtention de divers niveaux d’information adaptés en fonction de l’ancienneté et du titre de poste des demandeurs. Comme les tâches numériques sont exécutables à toute heure, séparément les unes des autres, des rapports ou des alertes peuvent être générés en permanence. Ces nouveaux outils sont plus robustes que les outils d’automatisation traditionnels, car ils tirent parti aussi bien de contextes plus étoffés que de leurs capacités génératives.

Ressources humaines et gouvernance

Les entreprises peuvent aussi s’appuyer sur la capacité des outils d’IA générative de repérer les possibilités de formation s’offrant aux employés pour évaluer globalement les compétences dont elles disposent à l’échelle organisationnelle, de même que celles dont elles auront besoin à l’avenir. Comme ils sont personnalisables, ces outils peuvent ouvrir la voie à la mise en œuvre de nouvelles stratégies d’établissement de profils de développement de carrière en phase avec l’expérience des employés et les besoins organisationnels.

Il importe de souligner que, bien qu’elle puisse faciliter l’exécution des activités de conformité, la mise en œuvre à l’échelle organisationnelle d’outils d’IA générative tirant parti de grands ensembles de données et d’informations confidentielles induit également l’émergence de secteurs de risques potentiels. De tels outils d’IA, qui correspondent à une raison d’être particulière, peuvent permettre d’automatiser les tâches de collecte, de nettoyage et d’interprétation de données, tout en synthétisant les résultats et en formulant des recommandations fondées sur ceux‑ci. Ces tâches doivent être exécutées dans le respect du cadre de gouvernance de l’IA éthique des entreprises, qui doivent maintenir des garde‑fous appropriés, en fonction de leurs besoins particuliers. Les extrants produits par des outils d’IA générative doivent être considérés comme des premières ébauches auxquelles des intervenants humains doivent apporter des ajustements, avant de procéder à leur évaluation finale.

La mise en œuvre de lignes directrices adéquates peut toutefois favoriser l’obtention de premières ébauches bonifiées.

Les fonctions organisationnelles qui ont l’obligation de conserver en bloc certains types de données – aux fins de la conformité aux exigences réglementaires ou de l’application de contrôles stricts aux informations à caractère confidentiel – doivent se doter d’outils d’IA générative calés sur des politiques d’accès et de conservation transparentes et clairement définies, ainsi que de processus de surveillances des risques juridiques liés à l’utilisation ou à l’exploitation de la propriété intellectuelle.

Ces exigences s’appliquent également aux outils RH reposant sur l’IA qui permettent d’évaluer les possibilités d’amélioration des communications internes, d’investissement dans la transformation de processus et l’environnement technologique, ou de résolution d’autres types de difficultés passées inaperçues. En soumettant la main‑d’œuvre à des évaluations de nature aussi bien quantitative que qualitative, qui ne reposent pas uniquement sur l’exploitation d’outils d’IA, les leaders sont plus à même de poser un diagnostic sur l’état de la culture et des capacités de leur organisation. L’analyse automatisée à grande échelle d’une multitude de sources de données peut faciliter le repérage des éléments qui s’avèrent favorables ou défavorables, dans une optique de fidélisation des employés, tout en permettant d’exploiter rapidement, rigoureusement et systématiquement les possibilités offertes, voire de les anticiper.

De même, une telle évaluation peut faciliter l’identification en temps réel des risques de non‑conformité ou des risques liés à la réglementation. Son efficacité et sa fiabilité sont toutefois tributaires d’un cadre d’IA générative et d’un modèle de gouvernance qui reposent sur l’éthique et intègrent des mesures visant à contrer les biais que pourraient comporter les données d’entraînement publiques, ainsi qu’à éviter le recyclage de données toxiques associées à certains intrants.   

Même si les outils d’IA générative doivent faire l’objet d’une gestion et d’une maintenance soutenues, une entreprise peut les utiliser de façon à bénéficier d’une meilleure perspective sur les modalités d’exploitation et de structuration de ses activités en fonction de la « nouvelle normalité » au travail.

Collègues discutant de questions liées au travail sur la terrasse du toit d’un immeuble, avec une vue nocturne de Londres en arrière‑plan
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Chapitre 2

IA, authenticité et expérience employé

Ce sont les employés qui utilisent la technologie. Les entreprises doivent faire en sorte que l’expérience humaine au travail reste au cœur de leurs initiatives de mise en œuvre de l’IA générative.

Aussi enthousiasmant que soit le rôle de l’IA générative face aux perspectives de réinvention du travail, la réalisation de son potentiel repose entièrement sur ses utilisateurs. La réalisation de ce potentiel dépend aussi du rehaussement des capacités inhérentes que ces nouveaux outils et l’accès rapide à des informations plus corrélées confèrent à chacun de nous, sans que nous ayons pour autant à y sacrifier notre humanité.

Une telle adhésion aux nouvelles technologies doit être considérée comme faisant partie intégrante d’un état permanent de la transformation numérique, dont les perspectives de réussite sont étroitement liées à la mesure dans laquelle les entreprises prennent en compte et respectent les préoccupations de leurs employés sur les plans émotionnel et rationnel. Grâce à l’adoption d’une approche plus réfléchie dans l’intégration de l’IA générative, celle‑ci peut avoir une incidence globalement plus positive sur l’expérience employé.

Tous les employés sont influencés par l’utilisation qu’ils font des technologies dans leur vie personnelle – opérations de commerce électronique, interactions en tant que consommateurs, accès à l’information –, ce qui nourrit leurs attentes au travail, lesquelles peuvent varier grandement selon la génération à laquelle ils appartiennent. Les jeunes employés arrivent plus facilement à composer avec un quotidien où la réalité physique et la virtualité numérique s’entremêlent, alternant facilement entre interactions et activités en ligne et en présentiel, dans un monde où s’estompe la frontière entre ces deux dimensions. À cela s’ajoute le fait que les membres de la génération Z accordent une grande importance à l’authenticité, à la transparence et à l’intégrité dans leurs interactions (selon le site Web d’EY aux États‑Unis),  s’agissant d’un facteur important que les entreprises doivent prendre en compte dans la mise en œuvre de leurs outils d’IA générative et qui influe sur leur capacité à recruter et à fidéliser ces jeunes employés.

Tous ces éléments d’information mettent en évidence l’absence d’une approche universelle dans l’adoption d’une solution technologique. Ainsi, davantage de fonctionnalités d’IA en libre‑service peuvent être mises à la disposition des jeunes employés, tandis que les employés moins à l’aise avec de nouveaux outils peuvent se voir offrir davantage d’activités de formation et de soutien à l’adaptation.

En fin de compte, la technologie a un important rôle à jouer dans la perception que nous avons de nous-mêmes, ainsi que dans notre mode de fonctionnement au travail et ailleurs, de sorte que les entreprises qui parviennent à trouver un équilibre judicieux entre les tendances qui prévalent et les besoins de chacun sauront faire la promotion d’une expérience employé favorisant le recrutement et la fidélisation de leurs précieuses ressources humaines. Il ressort du sondage sur le travail réinventé qu’EY a réalisé en 2023 que, cette année‑là, seulement 17 % des employés et 22 % des employeurs estimaient que leur organisation accordait la priorité à l’offre d’activités de formation axées sur l’acquisition de compétences en IA générative, ces résultats étant bien en deçà de ceux obtenus à l’égard des aspirations à une meilleure formation orientée vers le rehaussement des compétences des télétravailleurs et l’amélioration des outils à leur disposition, s’agissant d’une priorité de premier plan aussi bien pour les employés (41 %) que pour les employeurs (52 %). Bien qu’en matière de compétences, la priorité soit désormais accordée au rehaussement de l’expérience globale au travail, l’intensification des efforts de déploiement des outils d’IA générative rend encore plus nécessaire le renforcement des capacités qui en permettent l’exploitation.

Dans la mise en œuvre de leurs outils d’IA générative, les entreprises doivent trouver un équilibre entre la reconnaissance du rôle de l’IA dans le déploiement de leur stratégie RH globale et la prise de conscience des défis potentiels à venir. Voici quatre dimensions sur lesquelles votre entreprise devrait concentrer ses efforts :

 

Évaluation de la capacité d’habilitation des ressources humaines par l’IA générative

Votre entreprise doit absolument déterminer comment elle peut optimiser l’intégration de l’IA générative dans son environnement organisationnel, ainsi que la mesure dans laquelle la mise en œuvre d’outils d’IA générative peut générer des possibilités et des risques en lien avec ses activités et sa stratégie RH. Les outils d’IA générative peuvent créer la première ébauche de rapports ou d’analyses d’interprétation, ce qui fait gagner du temps aux employés, qui peuvent ainsi ménager leurs efforts et se concentrer sur les évaluations finales et les étapes subséquentes. L’IA générative peut jouer un rôle semblable à l’égard de dimensions RH à prendre en considération à l’échelle organisationnelle, du fait qu’elle a une incidence sur le recrutement des ressources humaines, l’accueil des recrues, la gestion du rendement du personnel, les activités d’apprentissage et le perfectionnement des compétences, entre autres.

 

Analyse des risques et des préoccupations en matière de cybersécurité

La mise en œuvre d’une technologie aussi puissante que l’IA générative s’accompagne toujours de risques qui doivent être pris en compte et atténués. Comme ces risques peuvent être liés directement à la technologie même, votre entreprise doit mettre en place des garde‑fous appropriés qui répondent aux exigences en matière de réglementation, de conformité, de cybersécurité et de protection des renseignements personnels, tout en balisant l’accès à des sources de données disparates par leurs outils d’IA générative. Elle doit aussi se doter de processus prenant en compte les préoccupations relatives à l’exactitude et à la fiabilité des extrants produits par l’IA générative. Des risques peuvent aussi découler de la capacité, toute relative, des systèmes d’IA générative intégrés de votre entreprise de contrer les biais et de prendre en compte sa stratégie de promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion (DEI). De même, votre entreprise doit jauger le niveau de résistance dont ses employés pourraient faire preuve à l’égard de l’IA générative et déterminer les autres mesures qu’elle pourrait prendre pour promouvoir une culture organisationnelle positive.

 

Prise en compte de l’envergure, de l’étendue et des coûts

Comme les systèmes d’IA générative peuvent être taillés sur mesure, votre entreprise doit prendre une décision quant au choix d’un modèle d’IA générative en phase avec sa raison d’être. Elle doit notamment évaluer les compromis à faire entre ses impératifs de performance et les coûts à engager, en prenant en compte les avantages potentiels sur le plan des ressources humaines. Votre entreprise doit également évaluer les aspects à considérer relativement à l’intégration d’outils d’IA générative à son infrastructure de gestion des connaissances actuelle et future, en plus de travailler à la conception et à l’établissement du grand modèle de langage sur lequel reposera son environnement d’IA. L’analyse des possibilités d’établissement d’alliances et de partenariats sectoriels peut constituer un volet de cette phase d’évaluation.

 

Définition de la voie à suivre selon une approche centrée sur les ressources humaines

En fin de compte, l’efficacité d’une technologie repose sur le type d’usage qu’en font ses utilisateurs. Votre entreprise doit mettre au point une feuille de route exhaustive établissant les modalités de la formation sur l’utilisation par ses ressources humaines des nouveaux outils devant leur permettre de se sentir habilités à se concentrer sur l’exécution de tâches de grande valeur. En adoptant des indicateurs permettant de jauger le niveau de confiance et d’adhésion de son personnel à l’égard de cette nouvelle technologie, votre entreprise pourra plus facilement adapter sa stratégie, en fonction de l’évolution des besoins au fil du déploiement de sa transformation numérique. 

Résumé

D’ores et déjà, l’IA générative a un effet de disruption sur l’approche des entreprises à l’égard de la création et de l’offre d’une valeur durable dans un monde de plus en plus tumultueux. La question n’est pas de savoir quand l’IA influera sur les façons de faire dans les entreprises, peu importe le secteur, mais plutôt de déterminer la mesure dans laquelle celles‑ci sont disposées à faire en sorte que leurs clients et leurs employés puissent faire une utilisation optimale de la technologie, tout en conservant une approche centrée sur les ressources humaines. Les leaders qui sauront tirer parti d’une telle approche seront les plus à même de réaliser les avantages découlant de la reconfiguration responsable et durable de leur environnement de travail numérique.

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