L’absence d’une gestion et d’informations fondées sur les risques en matière d’ESG peut entraîner une sous-évaluation
Pour alimenter leurs modèles d’investissement, les investisseurs exigent des données ESG de grande qualité, axées sur le risque et comparables entre les entreprises et les secteurs, mais de telles données ne sont pas facilement disponibles dans le contexte de présentation de l’information des sociétés d’aujourd’hui.
Le sondage mondial de 2019 d’EY auprès des investisseurs institutionnels sur les facteurs ESG indiquait que 56 % des investisseurs étaient d’avis que l’information sur les questions ESG n’était pas suffisante, soit une légère amélioration depuis 2017, alors que 60 % des investisseurs étaient de cet avis.
Les informations communiquées par les entreprises portent trop souvent sur les mesures prises par opposition aux raisons expliquant de telles mesures et pas suffisamment sur le lien entre les résultats des facteurs ESG et la performance de l’entreprise. Les investisseurs veulent des informations ESG qui identifient les facteurs environnementaux et sociaux importants pour l’entreprise dans l’atteinte de ses objectifs stratégiques et qui établissent des cibles en lien avec ces facteurs qui seront pertinents à moyen et à long terme.
De la même manière qu’une entreprise doit communiquer les bons comme les mauvais côtés lorsqu’il est question de ses informations financières, de l’information ESG de qualité devrait également faire connaître ce qui est bon et ce qui l’est moins sur des sujets importants, ainsi que les plans de l’entreprise pour remédier à toute lacune.
Lorsqu’une entreprise échoue à fournir des informations ESG de qualité aux investisseurs, ces derniers se tournent souvent vers des agences de notation tierces ou des modèles internes généralisés. À l’instar des sociétés spécialisées telles que Sustainalytics, de grands noms comme Bloomberg, ISS, Moody’s, MSCI et S&P publient maintenant des notations en matière d’environnement, de responsabilité sociale et de gouvernance propres aux entreprises. Cependant, de telles notations peuvent être perçues comme non uniformes¹⁰, et leur qualité peut en souffrir en raison du manque de normes comptables à l’égard des informations ESG et du fait que les rapports sur de telles données demeurent facultatifs dans la plupart des territoires. Lorsque vous laissez le soin à des agences tierces de déduire l’information sur votre performance en matière de facteurs ESG à partir de sources indirectes, vous perdez une excellente occasion de présenter votre propre point de vue.
Pleins feux sur les changements climatiques
Les changements climatiques sont l’un des risques prioritaires pour les investisseurs d’aujourd’hui en raison des risques liés à la stabilité financière qui peuvent en découler.
Les investisseurs comme les émetteurs se fient aux nouvelles règles mises de l’avant par les investisseurs, y compris au Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (« GIFCC »), pour mieux évaluer et gérer les risques liés au climat ainsi que présenter les informations à leur égard aux entreprises et aux portefeuilles. Par conséquent, à l’heure actuelle, bon nombre de conseils d’administration et d’entreprises concentrent leurs efforts en matière de facteurs ESG sur leur évaluation et répondent au risque lié aux changements climatiques comme l’un des principaux risques ou comme un point d’entrée en particulier du cadre en matière d’environnement, de responsabilité sociale et de gouvernance.