Le sondage mondial des chefs de la direction de l’industrie du cannabis d’EY révèle que plus de la moitié des entreprises du secteur du cannabis ont affiché un rendement inférieur aux attentes de leur conseil d’administration en 2022 vu l’incidence continue de forces externes comme la forte concurrence et les pressions exercées sur les prix et les marges, de même que la complexité du cadre réglementaire. Malgré ces défis, 76 % des dirigeants affirment s’être dotés d’une stratégie d’affaires bien définie pour 2023 et se concentrer sur leurs priorités stratégiques, notamment l’amélioration des marges et la croissance des revenus (94 %), l’innovation en matière de produits (67 %) et l’expansion sur le marché (55 %).
« La dernière année a été marquée par des difficultés propres à l’industrie, lesquelles ont été exacerbées par les pressions inflationnistes et la disponibilité limitée des capitaux, explique Rami El-Cheikh, responsable du Centre d’excellence sur le cannabis d’EY Amériques. Bien que les dirigeants de l’industrie du cannabis s’attendent à une autre vague d’intenses difficultés liées à la persistance de l’inflation et de la concurrence, à la compression des prix et à la pression sur les marges, les entreprises qui ont établi des bases solides demeurent convaincues qu’elles sauront braver la tempête. »
Resserrer les stratégies d’affaires dans un contexte de concurrence accrue
Tandis que l’industrie du cannabis continue de se transformer à un rythme effréné, les risques auxquels les organisations font face ne cessent de croître. Parmi les préoccupations majeures, citons la concurrence excessive (76 %), la pression continue sur les prix (73 %) et la rareté des capitaux (42 %). En outre, 40 % des dirigeants de l’industrie du cannabis s’attendent à ce que la concurrence augmente dans les secteurs de la fabrication à façon, de la sélection de phénotypes et de la culture des fleurs à faible coût et à grande échelle.
Malgré le niveau élevé d’incertitude financière et économique provoquée par des facteurs externes en 2023, 42 % des dirigeants de l’industrie du cannabis anticipent toujours un scénario de forte croissance économique dans l’industrie et prévoient une croissance supérieure à 5 % par rapport à 2022.
« Le secteur fait face à une réforme majeure en 2023. Pour survivre, les entreprises de l’industrie du cannabis devront préciser leur stratégie d’affaires et cibler les secteurs dans lesquels leurs capacités leur procurent un avantage concurrentiel et permettent de réaliser une proposition de valeur centrée sur le consommateur », estime Rami El-Cheikh.
Changement de perspective en matière de fusions et d’acquisitions
Le sondage révèle qu’à l’échelle mondiale, 50 % des dirigeants de l’industrie du cannabis prévoient maintenir ou réduire l’ensemble de leurs dépenses d’investissement en 2023 et plusieurs entrevoient des possibilités suivant le retrait de certains concurrents et la légalisation dans de nouveaux marchés. En dépit de l’incertitude actuelle, des pays comme Israël, l’Australie, l’Allemagne et d’autres pays européens ont été cités comme les plus attrayants.
« Les dirigeants de l’industrie du cannabis se sont trop attardés sur l’importance d’être stratégiques et prudents quand il est question de fusions et acquisitions en 2023 et se sont concentrés sur le recensement de possibilités pour créer de vraies synergies et obtenir une part de marché rentable, affirme Rami El-Cheikh. Dans le contexte difficile qu’on connaît actuellement, les activités de fusions et acquisitions ne devraient être envisagées que dans les cas précis où les entreprises ont établi des bases assez solides pour réaliser en toute confiance des économies de coûts rapides et des synergies de revenus. »
Plus de la moitié des dirigeants reconnaissent que leurs entreprises auront besoin de financement au cours des six à douze prochains mois pour maintenir leurs activités et assurer le financement de l’innovation et des initiatives de fusions et acquisitions. Au-delà de cette période, à mesure que les liquidités s’épuiseront et que les dettes deviendront exigibles, les entreprises exploiteront tous les leviers possibles pour générer des flux de trésorerie positifs, y compris un contrôle rigoureux des coûts et une gestion stricte du fonds de roulement.
« La prochaine année amènera de nombreuses entreprises soit à se retirer de l’industrie, soit à devenir des opérateurs exceptionnels qui veillent au déroulement efficace de leurs activités grâce à leur détermination, à leur courage et à une mentalité axée sur la génération de valeur, ajoute Rami El-Cheikh. Dans cette nouvelle normalité, une exécution opérationnelle et une gestion financière sans faille devraient être prioritaires. »