10 minutes de lecture 17 févr. 2023
Dégagez une plus grande valeur grâce à des mesures audacieuses en matière d’écoresponsabilité

Dégagez une plus grande valeur grâce à des mesures audacieuses en matière d’écoresponsabilité

Par EY Canada

Organisation de services professionnels multidisciplinaires

10 minutes de lecture 17 févr. 2023

Une étude d’EY a révélé une dichotomie complexe entre l’intention d’agir et le passage à l’action parmi les entreprises en ce qui concerne l’élaboration de stratégies d’entreprise pour le climat.

En bref
  • Les entreprises canadiennes agissent contre les changements climatiques, mais pas assez rapidement.
  • Comparativement à leurs homologues mondiaux, plusieurs organisations ont besoin de plus de certitude quant à la réglementation ou aux conditions du marché avant de réaliser des investissements importants dans le cadre de plans de lutte contre les changements climatiques. 
  • Les entreprises pionnières ont tiré considérablement plus de valeur financière et non financière que prévu de leurs investissements pour le climat.
  • Les entreprises canadiennes peuvent en tirer encore plus en mettant l’accent sur les fonctions d’évaluation et de communication, en collaborant avec des partenaires et en renforçant l’engagement des parties prenantes.

Grâce à leurs pratiques audacieuses en matière de développement durable, les entreprises canadiennes prouvent leur enthousiasme pour les objectifs climatiques et leur optimisme quant à la création de valeur pour les finances, les employés, les clients, la société et la planète. Cependant, les incertitudes du marché et de la réglementation font en sorte que les entreprises d’ici sont plus susceptibles d’être prudentes et d’attendre plus d’éclaircissements sur ces domaines prioritaires. Il est grand temps que cela change.

Des organisations mondiales transforment les mesures pour le climat en valeur financière

Dans l’ensemble, les entreprises ont accepté que le secteur privé ait un rôle à jouer dans la lutte contre les changements climatiques. L'étude d’EY sur la valeur durable de 2022 portant sur plus de 500 entreprises d’avant‑garde en matière de développement durable constate que 93 % d’entre elles ont pris des engagements publics pour le climat.

Cependant, il est plus révélateur d’observer la façon dont ces entreprises pionnières remettent en question l’idée que les organisations doivent trouver un compromis entre les incidences financières et les incidences non financières. Près de 70 % des répondants indiquent qu’ils captent une plus grande part de valeur financière que prévu à partir des initiatives pour le climat.

Il semble que ce qui est bon pour la planète l’est également pour les affaires. L’élaboration de stratégies d’affaires autour des initiatives pour le climat contribue à générer de la valeur dans le cadre d’une multitude de mesures. Malgré cela, l’étude d’EY a mis au jour une dichotomie complexe entre l’intention d’agir et le passage à l’action dans les entreprises de notre pays.

Qu’est‑ce qui retient les entreprises canadiennes d’agir? 

Dans tous les secteurs, les organisations canadiennes prouvent qu’elles ont tant l’ambition que la manière de tirer de la valeur des initiatives pour le développement durable et des objectifs de lutte contre les changements climatiques.

En effet, les entreprises canadiennes sont plus susceptibles que leurs homologues mondiaux de retirer plus de valeur des initiatives pour le climat qu’elles ne l’espéraient à l’origine. Les entreprises d’ici génèrent d’un peu plus à beaucoup plus de valeur financière, de valeur pour l’employé et de valeur pour la société que prévu au début de leurs investissements pour le climat. Par ailleurs, en ce qui concerne chacun de ces volets, elles dépassent les entreprises mondiales d’au moins 20 %. 

En chiffres :

  • Environ 45 % des entreprises canadiennes affirment que les initiatives de lutte contre les changements climatiques sont axées sur la création de nouvelles sources de valeur, contre 37 % des participants à l’étude du reste du monde.
  • La création de valeur non financière pour l’organisation est le principal facteur de motivation des entreprises canadiennes et remporte l’adhésion de 23 % des répondants à l’étude, contre seulement celle de 8 % des répondants à l’échelle mondiale.
La décarbonation des chaînes de valeur économique en vue d’accroître la durabilité et la résilience des actifs d’entreprise représente le plus grand défi d’innovation et la plus grande possibilité d’investissement de notre génération. Les entreprises doivent axer leurs efforts sur le développement des compétences afin de stimuler leur croissance dans la réalisation de leur potentiel.
Craig Sabine
Associé délégué, Services en changements climatiques et développement durable, EY Canada

Avec leurs objectifs d’envergure et audacieux, les entreprises canadiennes font preuve d’ambition. Les organisations d’ici sont plus susceptibles de viser des cibles très élevées en matière de changements climatiques (dont la volonté d’atteindre zéro émission nette ou un bilan carbone négatif) que les entreprises du reste du monde. Elles sont intrinsèquement optimistes et sont donc plus susceptibles d’avoir confiance en la capacité du monde à atteindre les cibles de lutte contre les changements climatiques.

  •  Au Canada, 89 % des entreprises sont très ou extrêmement certaines que le réchauffement planétaire se limitera à une hausse de 1,5 °C, conformément à l’Accord de Paris, et ce, comparativement à 63 % à l’échelle mondiale.
  • De même, 86 % des entreprises canadiennes sont tout autant persuadées que la planète réalisera l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050, comparativement à seulement 68 % pour les entreprises à l’extérieur du Canada.
  • Parmi les entreprises canadiennes, 89 % sont très ou extrêmement convaincues que leur organisation est assez ambitieuse pour avoir une incidence significative, contre seulement 69 % pour les entreprises à l’étranger.

Ces données sont importantes, quoiqu’elles laissent perplexe. Ces facteurs constituent la pierre d’assise sur laquelle les entreprises canadiennes pourraient s’appuyer afin de construire un avenir durable et de faire en sorte que leur pays soit à l’avant‑garde de la lutte contre les changements climatiques, le tout de manière beaucoup plus proactive. Cela dit, les entreprises d’ici résistent à la tendance mondiale le temps d’acquérir assez de certitude – y compris en ce qui concerne la réglementation et les facteurs de marché – avant de canaliser leur optimisme fondamental dans des mesures concrètes et des progrès. Une question s’impose alors : quand l’optimisme se traduit‑il en action?

L’incertitude freine les élans d’ambition positive

Parmi les entreprises canadiennes :

  • 37 % déclarent attendre que la réglementation et les conditions du marché soient sous le signe de la certitude avant de mettre en œuvre des plans de lutte contre les changements climatiques, comparativement à seulement 16 % des entreprises à l’échelle mondiale.
  • 26 % considèrent que d’attendre une période de plus grande certitude est l’approche idéale pour la lutte contre les changements climatiques dans l’immédiat.
  • 40 % prévoient effectuer des dépenses modérément ou considérablement supérieures dans des initiatives contre les changements climatiques l’année prochaine, tandis que 63 % des entreprises autour du globe sont enclines à augmenter leurs investissements contre les changements climatiques.

Ce contraste entre des perspectives ambitieuses et des mesures délibérées constitue une divergence profonde au Canada, à laquelle les entreprises d’ici doivent s’attaquer dès que possible.

Il se peut que les entreprises qui attendent un retour à la stabilité après les récents événements perturbateurs aient à le faire pour toujours. Plutôt, elles auraient tout à gagner d’adopter l’agilité et la résilience comme des superpouvoirs en quelque sorte, ainsi que de mettre l’accent sur les changements climatiques afin de réaliser des progrès significatifs, même si l’environnement opérationnel dans son ensemble n’a de cesse de se transformer. 

Les pionniers se servent du développement durable comme d’une optique de déploiement de capital et d’élaboration de stratégie. Ces entreprises conçoivent et remanient continuellement plusieurs scénarios climatiques afin de relever les incertitudes et de se donner les moyens de réaliser des investissements qui permettront de générer de la valeur à différents prix sur le carbone.
Dan Zilnik
Associé, EY‑Parthenon, Stratégie, EY Canada
Appuyer les objectifs ambitieux 

Les engagements publics à l’égard de cibles clés de développement durable, dont l’affichage d’un bilan carbone négatif ou l’atteinte d’une cible de zéro émission nette, sont soumis à des pressions croissantes exigeant une validation de tiers, étant désormais perçus comme des engagements organisationnels importants. En général, les entreprises canadiennes sont plus enclines à prendre de semblables engagements que le reste du monde. Cependant, sont‑elles prêtes à fournir les éléments qui corroborent la réalisation certaine ou probable de leurs objectifs?

Bien sûr, les entreprises canadiennes peuvent certainement bénéficier d’une meilleure compréhension de la réglementation à laquelle elles devront se conformer pour élaborer des projets d’avenir. Néanmoins, l’inaction représente un risque pour les résultats et menace d’entraver la lutte contre les changements climatiques. Quelles que soient les exigences réglementaires en matière d’information sur les mesures financières et non financières, les organisations qui n’ont pas pris l’initiative de vérifier l’exactitude de leurs processus et contrôles d’évaluation, d’information, de gouvernance et de surveillance ne peuvent même pas évaluer leur performance actuelle.

En général, les organisations canadiennes progressent bien en ce qui a trait à l’information sur les risques climatiques. Le rapport Global Climate Risk Disclosure Barometer d’EY de cette année révèle que le Canada se positionne bien au‑dessus de la moyenne mondiale en ce qui concerne la qualité et l’étendue de l’information financière relative aux changements climatiques. 

La création d’un ensemble de normes mondiales de développement durable, publié par l’International Sustainability Standards Board (ISSB), offre une occasion unique d’améliorer la qualité, la clarté et l’uniformité de l’information fournie. Ces normes permettent également de faire bouger les choses en ce qui concerne les mesures que prennent les entreprises pour assurer l’avenir du climat et du développement durable, en plus d’intégrer le développement durable dans la culture d’entreprise et les cadres de gestion du risque.
Claire Petra
Associée déléguée, Services en changements climatiques et développement durable, EY Canada

Malheureusement, cet élan pourrait s’avérer insuffisant pour réaliser les changements dont la planète a besoin maintenant. À preuve : malgré l’ambition audacieuse dont font preuve les entreprises canadiennes, leurs engagements – et ceux des entreprises mondiales ayant participé à l’étude – tombent néanmoins sous le seuil des 45 % de réduction devant être atteint d’ici 2030 pour respecter les cibles de température établies dans l’Accord de Paris.

Désormais, faire du sur‑place n’est plus une option. 

Comment les entreprises canadiennes peuvent‑elles générer plus de valeur dans leurs mesures de développement durable malgré l’incertitude qui persiste? 

1. Les entreprises canadiennes peuvent dégager de la valeur plus rapidement en mettant l’accent davantage sur l’évaluation, l’information, la gouvernance et la surveillance.

Lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre ce type d’initiative, les organisations d’ici traînent derrière leurs homologues mondiaux. Pourtant, celles qui ont innové en réalisant des activités pour le développement durable sont plus susceptibles d’avoir créé de la valeur sociétale dépassant les prévisions financières et les attentes des employés. Simplement dit, la mise en œuvre d’initiatives pour le développement durable est très susceptible de générer plus de valeur que prévu. 

À compter d’aujourd’hui :

  • Ajustez régulièrement vos processus d’évaluation et de gouvernance, passez en revue vos cibles et utilisez des objectifs, des jalons et des scénarios intermédiaires pour favoriser l’action.
  • Reconnaissez qu’il est complexe d’avoir une réelle incidence sur la réduction des émissions, intégrez des évaluations de suivi des progrès et mesurez le rendement du capital investi dès le départ.
  • Comprenez les attentes qu’ont les principales parties prenantes à l’heure actuelle et schématisez leur alignement sur la stratégie d’entreprise et la création de valeur. Les structures de gouvernance entourant l’identification, la déclaration et le suivi des activités de développement durable peuvent évoluer avec le temps. Toutefois, les organisations ne devraient pas attendre l’adoption de normes reconnues à l’échelle mondiale avant d’établir une structure de gouvernance.
  • Intégrez le développement durable à votre culture d’entreprise. Plus le développement durable s’enracine profondément en elle, meilleurs seront les résultats. 

Point à retenir :

Commencez votre parcours organisationnel vers la création de valeur grâce au développement durable en approfondissant votre compréhension des attentes des parties prenantes, et en constituant une structure de gouvernance flexible pour gérer le plan d’investissement afin qu’il soit conforme à votre stratégie. Commencez par des initiatives hautement prioritaires de grande portée et investissez de plus en plus dans le développement durable au fil du temps.

2. Les entreprises canadiennes peuvent chercher à établir des partenariats avec des organismes sectoriels, des gouvernements et des décideurs afin de provoquer des changements dès maintenant 

Seulement 18 % des entreprises canadiennes ont déjà établi un partenariat stratégique ou une coentreprise avec un organisme sectoriel. Dans le reste du monde, c’est le cas pour 46 % des entreprises. En matière de collaboration avec les gouvernements et les décideurs, 27 % des entreprises canadiennes s’aventurent sur ce terrain, contre la moitié de leurs homologues mondiaux. Il s’agit d’une occasion manquée considérable. Ces démarches de collaboration intrasectorielles et intersectorielles peuvent porter fruit à grande échelle.

À compter d’aujourd’hui :

  • Collaborez avec votre secteur et les autres secteurs. Il s’agit d’un défi collectif : travailler avec des organismes sectoriels permettra d’accélérer les changements.
  • Élargissez les horizons de votre écosystème de partenariats pour y inclure des fournisseurs, des clients, voire des organismes de réglementation clés; cela accélérera l’évolution et l’alignement de vos investissements et de vos résultats en matière de développement durable. L’intégration du développement durable dans une organisation requiert une variété de compétences, de types de formation et d’expériences. Sans l’ombre d’un doute, les organisations peuvent les acquérir au fil du temps.
  • Unissez des concurrents autour d’une stratégie d’investissement coopérative. C’est une stratégie éprouvée qui accroît les retombées durables dans les chaînes d’approvisionnement homogènes.
  • Collaborez pour venir à bout d’enjeux climatiques communs. Pour de nombreuses organisations, la recherche et le développement seront des catalyseurs nécessaires à l’atteinte de jalons et de cibles climatiques. Un partenariat de cette nature est susceptible de favoriser nettement la réalisation efficace des objectifs fixés.

Point à retenir :

Explorez votre écosystème actuel de fournisseurs et de clients clés pour découvrir des occasions de collaborer plus efficacement à des initiatives de développement durable novatrices. Faites part de vos défis d’usage de façon transparente et demandez du soutien ou des commentaires à titre collectif. Lancez des défis d’innovation en développement durable à vos employés et encouragez‑les à vous transmettre leurs commentaires et leurs idées. Les défis d’innovation en interne sont souvent source d’idées fantastiques. Ils permettent également de renforcer l’engagement des employés.

3. Les entreprises canadiennes peuvent en faire plus pour favoriser l’adhésion aux ambitions pour le climat.

Au pays, les initiatives pour le climat tendent à se faire concurrence afin d’obtenir le plus d’attention, d’intérêt et d’investissements possible. Par ailleurs, les entreprises canadiennes sont plutôt susceptibles d’avoir de la difficulté à remporter l’adhésion des parties prenantes à ces efforts. Dans ces cas‑là, l’adoption d’une approche unifiée fondée sur une analyse de rentabilité claire peut s’avérer utile.

À compter d’aujourd’hui :

  • Songez à adopter une approche transformationnelle pour l’ensemble de votre organisation. En général, établir des liens de façon délibérée entre la valeur financière et d’autres formes de valeur simplifie l’adhésion à des stratégies climatiques holistiques et ambitieuses, et améliore la collaboration entre équipes pour la mise en œuvre d’initiatives. 
  • Considérez chaque facette de votre entreprise dans une optique de durabilité. Afin que les initiatives pour le climat d’une organisation soient fructueuses, elles doivent s’aligner sur la stratégie d’entreprise et y apporter de la valeur. En outre, il vous faudra comprendre en profondeur l’incidence climatique de chaque investissement, processus et résultat. 

Point à retenir :

À l’avenir, les ambitions climatiques feront partie intégrante des stratégies et investissements d’entreprise et ne seront plus considérées comme un coût ou une obligation réglementaire. Intégrer vos ambitions climatiques dans votre mission, votre stratégie et votre culture permettra de générer plus de valeur financière pour votre organisation. Lorsque l’incidence des changements climatiques est bien comprise, il devient d’autant plus facile de remporter l’adhésion des parties prenantes à l’égard des investissements et des mesures connexes qui ont été réalisés afin d’en atténuer les conséquences. Il ne s’agit pas de revoir les fondements sur lesquels s’appuie l’organisation : c’est plutôt une question de planification et d’exécution, le bien‑être de notre planète étant au cœur de notre vision. Car la planète est importante pour nous tous.

Résumé

S’attaquer aux changements climatiques n’est ni une obligation réglementaire ni un coût organisationnel. C’est une possibilité générationnelle d’innover et de créer de la valeur pour votre entreprise. Les pionniers l’ont constaté et participent à la lutte de façon proactive grâce à l’innovation, à la collaboration et à des investissements ciblés. Voir les enjeux liés aux changements climatiques comme de nouvelles possibilités d’améliorer votre stratégie d’entreprise peut générer de la valeur et renforcer la résilience.

L’environnement réglementaire mondial évoluera au fil du temps. Éventuellement, les organisations devront comprendre et respecter les exigences en matière d’information financière et de présentation de l’information. Toutefois, votre stratégie de lutte contre les changements climatiques peut commencer dès aujourd’hui. Ce faisant, vous donnerez l’occasion tant à votre entreprise qu’à vous‑même de créer de la valeur plus tôt – tout en ayant une incidence immédiate et positive sur la planète.

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