Étude de cas
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Étude de cas

Comment la chaîne de blocs rend plus efficace chaque don de sang

La collecte, le traitement, les tests, la distribution et la transfusion du sang recueilli auprès de donneurs s’inscrivent dans un processus complexe et très réglementé. La chaîne de blocs peut prendre en charge le suivi et la traçabilité de bout en bout des dons de sang.

Sac de groupe sanguin O Rh positif
(Chapter breaker)
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Meilleure la question

La chaîne de blocs peut-elle devenir l’organe vital des soins de santé?

La collecte, le traitement, les tests, la distribution et la transfusion du sang recueilli auprès de donneurs s’inscrivent dans un processus complexe et très réglementé. La chaîne de blocs peut prendre en charge le suivi et la traçabilité de bout en bout des dons de sang.

Àce jour, entre 1 et 10 patients environ admis dans un hôpital ont besoin d’un quelconque type de transfusion sanguine, élément vital sur lequel repose la médecine. Les transfusions sont nécessaires au remplacement du sang chez les personnes atteintes de cancer ou d’une maladie du sang et les victimes d’accidents graves, de même que dans le cadre de diverses procédures médicales, notamment en obstétrique ou en chirurgie.

La demande en sang va en augmentant. On estime qu’aux États-Unis seulement, quelque 32 000 pintes (18 184 litres) de produits sanguins (globules rouges, plaquettes ou plasma) sont transfusées chaque jour, de sorte que le maintien d’un approvisionnement en sang fiable et régulier est essentiel. Privés de transfusion sanguine, quelque 4,5 millions d’Américains mourraient chaque année.

Circuits d’approvisionnement

Le sang prélevé auprès d’un donneur finit par être transfusé chez un receveur, après avoir franchi tous les maillons d’une chaîne d’approvisionnement complexe. Surtout dans les pays très étendus, chaque unité de sang peut ainsi parcourir des milliers de kilomètres. Les composants d’une telle unité peuvent également en être séparés pour constituer de plus petites quantités de produits sanguins tout aussi vitaux, tels que le plasma, les plaquettes et les globules rouges.

Dans le cadre de l’exploitation de toute chaîne d’approvisionnement  – qu’il s’agisse d’assurer l’approvisionnement en minéraux, en produits alimentaires ou en produits de consommation – il est essentiel de savoir à quelle étape de la chaîne d’approvisionnement se trouvent ces produits et dans quelles conditions ils sont conservés. Dans le cas de l’approvisionnement en produits sanguins, ce sont là des impératifs encore plus cruciaux puisque, après tout, ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la poursuite des activités de clients impatients, mais bien plutôt la sauvegarde de vies humaines. C’est pourquoi le suivi de l’approvisionnement en produits sanguins est très réglementé.

Le défi consiste à faire en sorte que le système d’approvisionnement en sang soit le plus efficace possible et à assurer une plus grande visibilité des données tout au long de la chaîne d’approvisionnement, de façon à permettre l’obtention d’avantages encore plus considérables.

Bâtir la confiance

EY Canada collabore avec la Société canadienne du sang de façon à l’amener à surmonter ce défi grâce à sa proposition d’intégrer ses données sur les dons de sang à une chaîne de blocs. L’idée est simple : la réalisation efficace d’une telle opération permettra d’assurer la visibilité et la traçabilité de bout en bout des produits sanguins, et ce, presque en temps réel.

Médecin avec une éprouvette contenant un échantillon sanguin
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Meilleure la réponse

Élaboration de la validation de principe du suivi de l’approvisionnement en sang

Optimisation d’une plateforme de suivi automatique des données essentielles, grâce à la chaîne de blocs

La chaîne de blocs, dans laquelle les données sont encodées de façon tout à fait sécuritaire et transparente, est une technologie idéale pour accroître la sécurité et la transparence d’un réseau d’approvisionnement en sang. Comme elle permet de disposer d’une plateforme assurant la transparence, la sécurité et la fiabilité des données sur les dons de sang tout au long du processus allant du prélèvement à la transfusion, EY a déterminé qu’il s’agit d’une technologie pouvant accroître la visibilité et l’utilité des données sur l’utilisation des produits sanguins.

Des équipes multidisciplinaires dont les membres font partie du personnel d’EY au Canada et aux États-Unis et du personnel de la Société canadienne du sang ont conjugué leurs efforts pour que cette idée initiale évolue jusqu’à l’obtention d’une solide plateforme pouvant mettre la théorie à l’épreuve et constituer les nouveaux fondements d’un système d’approvisionnement en sang.

  • Qu’est-ce qu’une chaîne de blocs?

    Une chaîne de blocs est une technologie qui repose sur une infrastructure distribuée. Il s’agit d’un registre décentralisé dans lequel est conservé un enregistrement de chacune des stratégie et transactions d’un réseau et qui permet les échanges décentralisés de données fiables. C’est en quelque sorte un « répertoire de données » partagé.

    Une chaîne de blocs intègre des informations et des processus à l’échelle d’une organisation, d’une façon décloisonnée, tout en permettant de rationaliser ses processus opérationnels et d’en accélérer l’exécution, d’accroître la protection contre les cyberattaques ainsi que de réduire ou d’éliminer le recours à des intermédiaires.

Application de la chaîne de blocs à la chaîne d’approvisionnement en sang

« Voici comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement en sang : Il faut d’abord un donneur. Un préposé d’un service de prélèvements sanguins lui prélève du sang. En veillant au respect de conditions de température strictes, le service en question expédie ensuite ce prélèvement à un centre de traitement, où il est séparé en ses divers composants. Les produits sanguins dérivés du sang du donneur sont alors transmis à un hôpital ou à une banque de sang. Il est toutefois difficile par la suite d’effectuer le suivi des données relatives à ce don de sang », explique Warren Tomlin, leader, Numérique et innovation d’EY Canada.

Autrement dit, bien que les hôpitaux canadiens et la Société canadienne du sang tiennent déjà à jour, pour chaque produit sanguin, des données précises grâce auxquelles ils peuvent remonter jusqu’au donneur, ils n’ont pas plus que d’autres la possibilité de suivre en temps réel le cheminement complet d’un produit dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, jusqu’au receveur. Or, grâce à la chaîne de blocs, il est maintenant possible d’y remédier, dans un contexte où la protection des renseignements à caractère personnels est assurée.

Dans le nouveau système d’approvisionnement, les données relatives à chaque don de sang sont numérisées, puis stockées dans la chaîne de blocs (qui est optimisée par la plateforme EY OpsChain). À mesure que les produits sanguins issus d’un don cheminent dans le réseau d’approvisionnement, les données qui s’y rattachent sont numérisées à diverses reprises, et l’emplacement et l’état de ces produits sont enregistrés sur une seule plateforme unifiée. La technologie sur laquelle repose la chaîne de blocs permet de gérer l’intégrité de ces données à chacune des étapes.

Les données relatives à chaque don de sang sont recueillies en sept points clés de la chaîne d’approvisionnement :

  1. Lorsqu’un donneur se présente dans un centre de donneurs de la Société canadienne du sang
  2. Lorsque la Société canadienne du sang soumet le sang prélevé chez un donneur à des tests et qu’elle consigne les résultats de ces tests
  3. Lorsque la Société canadienne du sang sépare le sang prélevé chez un donneur en ses divers composants (globules rouges, plaquettes et plasma)
  4. Lorsque les composants du sang prélevé sont stockés dans les réserves de la Société canadienne du sang
  5. Lorsqu’un opérateur logistique achemine un produit sanguin vers un hôpital
  6. Lorsqu’un hôpital fait une transfusion à un patient en utilisant un produit sanguin dûment enregistré
  7. Lorsqu’un hôpital élimine des restes de sang utilisé

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« Chaque fois que nous recourons à l’Internet des objets, ou IdO, pour vérifier en temps réel la température de conservation de produits sanguins, les données recueillies sont enregistrées dans la chaîne de blocs, précise M. Tomlin. À tout moment, quand leur localisation par GPS est portée à notre attention, nous l’enregistrons dans la chaîne de blocs. Grâce à la chaîne de blocs et à une telle chaîne de contrôle, on finit par obtenir une piste d’audit améliorée pour ces produits sanguins. » Il s’agit donc d’un processus de suivi individualisé et transparent qui va de l’étape de la collecte du don de sang à celle de la transfusion.

Traçabilité des données

M. Tomlin insiste également sur l’importance de la présentation détaillée et du volume des données recueillies pour chaque paquet de sang enregistré dans la chaîne de blocs. « Lorsqu’un don de sang est recueilli, un code à barres lui est attribué, explique-t-il. Ce code est ensuite consigné dans la chaîne de blocs. C’est ainsi que l’on obtient un premier ensemble de données que l’on pourrait comparer à une boule de neige. C’est une analogie que les Canadiens sont en mesure d’apprécier. À mesure que la neige s’agglutine autour de cette boule, celle-ci devient de plus en plus grosse, jusqu’à ce que l’on obtienne la base d’un bonhomme de neige. »

« De la même façon, on finit par recueillir énormément de données sur chaque unité de sang prélevé. On commence par enregistrer le nom, l’âge, l’appartenance ethnique et le groupe sanguin du donneur. Toutes ces données sont conservées dans la chaîne de blocs. À mesure qu’un prélèvement de sang chemine dans la chaîne d’approvisionnement, de plus en plus de données s’y rapportant sont recueillies. Dans le camion utilisé pour le transporter, des capteurs GPS permettent de recueillir certaines données. Grâce aux capteurs IdO dont est équipée la glacière où il est conservé, les données sur la température de conservation peuvent être obtenues. Toutes ces données s’accumulent. C’est pourquoi il est désormais beaucoup plus facile de faire le suivi des dons de sang par rapport à ce qui se fait aujourd’hui. »

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Chercheur examinant un échantillon sanguin au moyen d'un microscope
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Pour un monde meilleur

Amélioration de la transparence et des résultats en soins de santé

Favoriser les gains d’efficacité pour un meilleur appariement donneurs-receveurs et l’obtention de meilleurs résultats

Mais à quoi servent toutes ces données? Un meilleur suivi de l’utilisation des dons de sang offre une occasion formidable d’améliorer le système d’approvisionnement en sang dans sa globalité. Disposant de données en temps réel sur les produits sanguins à mesure que ceux-ci cheminent dans la chaîne d’approvisionnement – de l’étape de la collecte jusqu’à celle de la distribution, en passant par les tests – l’exploitant de la chaîne de blocs peut détecter plus rapidement, et avec plus d’exactitude, les aspects à améliorer.

La chaîne de blocs peut également faciliter l’accès des chercheurs à de grands ensembles de données, tout en assurant la protection des renseignements à caractère personnel des donneurs et des receveurs. Ces chercheurs ont ainsi la possibilité d’établir une corrélation entre les résultats obtenus pour un receveur et des variables telles que le genre du donneur ou la température à laquelle les produits sanguins administrés ont été transportés. Inversement, les constatations obtenues par des chercheurs peuvent inspirer des modifications au système d’approvisionnement en sang qui pourraient être bénéfiques pour les receveurs.

« Les travaux que la Société canadienne du sang a réalisés en collaboration avec EY laissent entrevoir la possibilité d’obtention de progrès très importants dans le système de soins de santé, affirme Rick Prinzen, directeur général de la chaîne d’approvisionnement et vice-président aux relations avec les donneurs, à la Société canadienne du sang. L’établissement d’un lien entre les dons recueillis dans les centres des donneurs et les transfusions effectuées dans les hôpitaux ainsi que la possibilité pour ceux-ci d’accéder en temps réel aux flux de données sur l’ensemble des produits sanguins et à l’état de ces produits représentent un progrès considérable, du fait que cela favorise l’obtention de valeur ajoutée dans la chaîne d’approvisionnement et l’amélioration des résultats en matière de santé. »

Qu’est-ce qui pourrait favoriser une plus grande efficacité de la chaîne d’approvisionnement? Si un lot de produits sanguins pose problème, à quelle étape au juste du processus d’approvisionnement y a-t-il eu des défaillances? Et comment peut-on empêcher la répétition de telles défaillances à l’avenir?

Ce ne sont là que quelques exemples de questions auxquelles peut permettre de répondre un tel programme de transformation reposant sur la chaîne de blocs. Par ailleurs, un meilleur suivi des dons de sang recueillis dans des réseaux de collecte de sang aussi étendus offre d’importantes possibilités de repérage de nouvelles améliorations à apporter sur le plan de l’efficacité de l’ensemble des services de soins de santé, de sorte que l’on puisse tirer un meilleur parti de ces dons de sang et sauver encore plus de vies.

Comme l’obtention de résultats positifs en matière de santé est souvent tributaire de petites variables dans le traitement des patients transfusés, le fait que l’intégration des données sur les dons de sang à la chaîne de blocs se traduise par une plus grande transparence de la chaîne d’approvisionnement en sang pourrait bien faire une différence considérable en termes de transformation.

Il s’agit d’un programme de transformation dont la mise en œuvre a été effectuée par étapes. La solution d’EY, dont le lancement a d’abord eu lieu dans le cadre d’essais, est maintenant en voie d’être mise en œuvre sur des marchés étrangers.

Il a fallu évaluer les chances de réussir du système. Les résultats obtenus sont très concluants. L’efficacité de notre solution est démontrée.
Warren Tomlin
Leader, Numérique et innovation, EY Canada

Comment tirer parti de la chaîne de blocs

EY et la Société canadienne du sang ont pu valider les principes sur lesquels repose notre solution. Toutefois, à mesure que se poursuit le développement du nouveau système d’approvisionnement en sang, des plateformes reposant sur l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique pourraient être utilisées pour produire des analyses de données de plus en plus fines.

Selon la Société canadienne du sang, l’intégration des données sur les dons de sang à la chaîne de blocs a pour but d’améliorer encore davantage un service de santé qui est essentiel pour les Canadiens.

Pour les exploitants de systèmes d’approvisionnement en sang du monde entier, il s’agit d’une première incursion dans l’univers des possibilités de transformation de tels systèmes par les nouvelles technologies, de sorte que les patients puissent bénéficier des transfusions dont ils ont besoin.

Finalement, les résultats découlant de telles transformations ne manqueront sans doute pas de changer la vie des patients transfusés.