7 juin 2022
Femme qui tient un bébé

Se préparer à une réglementation sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance semblable à la réglementation SOX

Par Ingrid Robinson

Associée déléguée, Risque d’entreprise, EY Canada

Orchestratrice intellectuelle qui prend des mesures et remet en question le statu quo afin d’apporter des changements et de renforcer la gouvernance.

7 juin 2022

Coécrit par : Sarwar Choudhury et Zach Johnston

L’évaluation et la gestion des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) font partie des grandes priorités pour accélérer la croissance. Votre entreprise adopte‑t‑elle les questions ESG comme un impératif commercial stratégique?

En bref 

  • Votre entreprise est‑elle prête pour les risques ESG actuels et à venir?
  • Avez‑vous harmonisé la gestion du risque d’entreprise aux questions ESG pour assurer une surveillance efficace du risque?

Les défis environnementaux et sociaux que doivent relever les entreprises aujourd’hui sont vastes, complexes et urgents. Il est impératif que les leaders prennent les mesures nécessaires pour tracer la voie de façon durable. Les chefs de la direction d’aujourd’hui considèrent que les facteurs ESG font partie des priorités — 60 % des chefs de la direction sondés par les équipes d’EY prévoient des transactions de fusion et d’acquisition cette année, motivés par l’urgence d’améliorer l’empreinte ESG de leur entreprise. Selon les chefs de la direction, les changements climatiques sont la plus grande menace à la croissance, avec la pénurie de talents.

Nous entrons dans une ère marquée par une croissance exponentielle des effets des changements climatiques ainsi que par la volatilité et la perturbation connexes qu’ils provoquent. Les pouvoirs publics et les entreprises du secteur privé ont maintenant la possibilité d’adopter des pratiques plus écologiques qui auront des retombées sociales durables dans les collectivités où ils exercent leurs activités et leur procureront une réelle valeur financière.

Chez EY, presque tous nos clients en capital‑investissement nous demandent d’effectuer un contrôle préalable sur les questions ESG, demande motivée en partie par les exigences toujours plus grandes des investisseurs institutionnels, des agences de cotation et des organismes de réglementation. Récemment, cette pression s’est accentuée par la demande de la SEC aux sociétés ouvertes de déclarer les risques financiers liés aux changements climatiques. À l’échelle mondiale, les exigences en matière d’ESG devraient s’accroître dans la foulée des engagements pris à la Conférence des parties des Nations Unies sur le changement climatique de 2021 (COP26).

« Étant donné les risques liés à la conformité aux règlements et les risques pour la réputation entourant les informations à fournir sur les questions ESG, la demande pour une certification indépendante ne cesse de croître. »

Il faut se rappeler que les questions ESG dépassent le simple exercice de conformité. Un nombre croissant d’entreprises les adoptent comme impératifs d’affaires stratégiques — y compris des propriétaires et des gestionnaires d’immeubles — notamment en vue d’atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Le monde reconnaît la gravité et l’étendue des risques que représentent les changements climatiques, et les chefs d’entreprise reconnaissent le potentiel des questions ESG de façon à dégager un avantage concurrentiel à long terme, à accroître la résilience face à l’intensification des risques liés au développement durable, et à attirer des investisseurs, des talents et des clients conscients des enjeux sociétaux et environnementaux.

À la lumière de la montée de l’investissement durable et des pratiques de gérance en évolution des investisseurs, dans un contexte où les employés et les clients exigent que les entreprises se battent pour quelque chose de plus grand que la rentabilité, les entreprises voient la valeur des questions ESG dans l’accès au capital et traitent de façon proactive les questions qui pourraient attirer des investisseurs activistes ou des fonds de couverture.

Une chose est claire, la gestion des risques ESG est une priorité absolue pour accélérer la croissance. 

Questions cruciales que les administrateurs et les dirigeants devraient se poser :

  • Dans quelle mesure les fonctions stratégie et gestion du risque de mon entreprise permettent‑elles de répondre aux besoins des principales parties prenantes, de prendre en compte les facteurs environnementaux et sociétaux significatifs d’un point de vue financier, et de favoriser l’obtention d’un avantage concurrentiel? 
  • De quelle manière le conseil d’administration prend‑il connaissance des tendances et des nouveautés en matière de questions ESG qui pourraient avoir une incidence sur l’entreprise et le soutien des actionnaires envers le conseil et la direction? 
  • Dans quelle mesure une évaluation de l’importance relative des questions de développement durable pourrait‑elle appuyer la stratégie de l’entreprise et renforcer les liens avec les principales parties prenantes?
  • L’attribution de la responsabilité de surveillance des questions ESG à des comités du conseil d’administration améliorera‑t‑elle la gouvernance de celui‑ci? 
  • Dans quelle mesure les communications de l’entreprise augmentent‑elles la valeur de la marque grâce aux initiatives ESG et répondent‑elles aux besoins des investisseurs en informations ESG utiles pour la prise de décisions? 
  • Dans le cadre de ses processus de communication des informations à fournir et de ses contrôles, l’entreprise applique‑t‑elle la même approche à l’égard des données non financières et des données financières, et obtient‑elle une assurance auprès d’auditeurs externes?

Pour publier des rapports ESG, il est crucial que les entreprises disposent de processus de communication des informations à fournir et de contrôles rigoureux, y compris en ce qui a trait à la qualité des données. Les rapports sur le développement durable sont souvent créés par une fonction de l’entreprise autre que celle chargée des rapports financiers, étant donné que les contrôles et le degré de rigueur ne sont peut‑être pas ceux qu’il faudrait pour une prise de décisions éclairée.

Il est primordial d’avoir en place une gouvernance des questions ESG au niveau du conseil d’administration, de la direction, de l’exploitation et de la chaîne d’approvisionnement ainsi que de fixer un cadre et de connaître les références comparables pour entraîner un rendement lié aux questions ESG. Le recours à des conseillers en risque d’entreprise et à la fonction audit interne pour l’obtention d’une assurance auprès des auditeurs internes et externes aidera les entités à diffuser sur le marché des données ESG crédibles et fiables, ainsi qu’à rassurer les parties prenantes quant à la fiabilité de celles‑ci.

Résumé

Comme les parties prenantes s’en remettent de plus en plus aux données ESG pour prendre des décisions stratégiques éclairées, il est essentiel que les entreprises élaborent des politiques de gouvernance robustes à l’égard de ces informations. L’insouciance en matière de gestion des risques ESG n’est plus possible. Les entreprises qui omettent d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes ESG efficaces ne gèrent peut‑être pas adéquatement les risques ESG et pourraient perdre la confiance de parties prenantes, d’investisseurs, de clients et d’employés clés. 

À propos de cet article

Par Ingrid Robinson

Associée déléguée, Risque d’entreprise, EY Canada

Orchestratrice intellectuelle qui prend des mesures et remet en question le statu quo afin d’apporter des changements et de renforcer la gouvernance.