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Peut‑on créer de la valeur à long terme en se concentrant sur le court terme?


L’édition 2021 du sondage mondial à l’intention des anciens d’EY révèle qu’il est impératif de prioriser la création de valeur durable. Mais comment y arriver face à des objectifs à court terme conflictuels?


Trois questions que vous devez poser

  • Quelles sont les priorités actuelles de la haute direction?
  • Les priorités de la direction sont‑elles alignées sur celles des employés?
  • Quels facteurs de risque sont ignorés et quelles occasions sont ratées?

La pandémie nous a présenté une possibilité aussi bien qu’un défi : la possibilité de passer d’une économie axée sur la croissance à une économie axée sur la valeur, qui privilégie la création de valeur à long terme et les besoins des diverses parties prenantes plutôt que la croissance à court terme. C’est ce que révèle le sondage mondial à l’intention des anciens d’EY, effectué auprès de plus de 12 000 anciens, dont 1 800 membres de la haute direction et membres de conseils d’administration. Tous s’entendent sur le fait que les dirigeants doivent, avant toute chose, réfléchir à la façon de dégager de la valeur à long terme.

EY Alumni Survey 2021
of our alumni feel it is important to commit to delivering long-term value

Les répondants affirment que la valeur à long terme est leur priorité absolue, mais classent également des défis plus immédiats comme l’efficacité opérationnelle, les difficultés liées à la main‑d’œuvre et l’adoption de nouvelles technologies parmi les cinq plus grands enjeux à relever. À l’inverse, les dirigeants accorderaient un poids insuffisant aux questions liées à la gestion des risques politiques, à la résilience de la chaîne d’approvisionnement et à la diversité de l’offre – une décision qui risque d’entraver leur réussite à long terme.

Attention aux angles morts

Le fait que les dirigeants se concentrent sur la valeur à long terme plutôt que de se contenter de fonctionner en mode survie illustre bien l’extraordinaire résilience dont ont fait preuve les entreprises au cours de cette année éprouvante et leur volonté manifeste d’aller de l’avant. Néanmoins, il importe de ne pas sous‑estimer les risques qui semblent échapper au pouvoir des dirigeants. Les risques politiques en sont un bon exemple. Dans notre rapport Geostrategy in Practice 2021, nous proposons cinq recommandations clés pour aider les chefs de la direction à faire de la gestion des risques politiques une priorité stratégique.

La cybersécurité est un autre domaine qui pourrait nécessiter plus d’attention de la part des chefs de la direction. Selon 89 % des directeurs des systèmes d’information et des directeurs de la technologie, il s’agit actuellement du service le plus pertinent pour les entreprises. Toutefois, seulement 44 % des chefs de la direction partagent cet avis. Un écart qui pourrait les amener à se demander s’ils font preuve de suffisamment de diligence à cet égard. 

La volonté de transformation

Au sortir de la pandémie, les dirigeants ne doivent pas hésiter à faire le saut et à saisir les occasions de transformation. Autrement, ils risquent d’être laissés pour compte. L’ensemble du sondage a fait ressortir que les services en matière de technologie et de transformation – par exemple la transformation de la technologie, les données et l’analyse de données et la transformation organisationnelle – sont perçus comme les plus pertinents dans l’environnement d’affaires d’aujourd’hui.

Cette volonté de transformation et d’innovation s’accorde avec les résultats de notre rapport sur les priorités des chefs de la direction (en anglais seulement), selon lequel une majorité (68 %) des chefs de la direction prévoient réaliser un investissement majeur dans les données et la technologie au cours de l’année à venir. En outre, 63 % des répondants estiment que l’accélération des technologies et de l’innovation numérique a la plus grande incidence sur leur entreprise.

Aligner ses priorités sur celles des employés

Autre élément encourageant : les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) gagnent du terrain, même si elles sont encore éclipsées par les enjeux d’affaires traditionnels. Tous rôles confondus, un tiers des dirigeants (exception faite des directeurs des systèmes d’information et des directeurs de la technologie) classe les services ESG parmi les cinq plus importants. Les directeurs des systèmes d’information et les directeurs de la technologie font bande à part en attribuant aux enjeux ESG et aux questions de ressources humaines une importance nettement plus faible que le font leurs pairs, ce qui pourrait poser un risque.

 

On constate également un écart entre dirigeants et employés. En effet, considérés dans leur ensemble, les répondants accordent une priorité plus élevée aux enjeux ESG que la haute direction. Il en ressort que les dirigeants doivent s’assurer d’être en phase avec les priorités et les objectifs de leurs employés. Selon l’indice d’EY de l’évolution des habitudes des consommateurs, 68 % des consommateurs conviennent que les entreprises doivent générer des retombées sociales et environnementales positives et s’assurer que leurs fournisseurs respectent des normes environnementales et sociales élevées. 

 

En fait, selon les travaux réalisés par EY dans le cadre du projet Embankment pour un capitalisme inclusif, il n’est pas rare qu’aussi peu que 20 % de la valeur d’une entreprise soit prise en compte dans son bilan – une chute spectaculaire par rapport à 1975, alors qu’on parlait plutôt de 83 %. Ce phénomène peut entraîner une divergence entre les points de vue des entreprises et ceux des investisseurs.

 

Afin de mettre en évidence leur engagement à l’égard des enjeux ESG, les entreprises devront aller au-delà de l’information financière et faire état de leur performance quant à leurs employés, la société et l’environnement, de même que de la façon dont elles répondent aux besoins de leurs consommateurs.

 

Pour EY, les facteurs ESG représentent une énorme possibilité de croissance. Nous faisons d’importants progrès dans notre compréhension du développement durable et en ce qui concerne notre engagement à faire de celui-ci une partie intégrante de notre organisation et de celle de nos clients.

 

Pour dégager de la valeur à long terme, les dirigeants doivent limiter les angles morts et s’assurer de répondre aux attentes d’un plus large éventail de parties prenantes. Dans ce contexte, c’est en comprenant les demandes des parties prenantes et en créant de la valeur pour les employés, les clients, les actionnaires et la société en général que les entreprises pourront s’adapter plus facilement à un marché en constante évolution et créer une valeur financière accrue.

 

Résumé

Le sondage mondial 2021 à l’intention des anciens d’EY met en évidence l’absolue nécessité pour les entreprises d’adopter une approche globale. Même si les enjeux d’affaires traditionnels demeurent prioritaires, il ne faut pas pour autant négliger les considérations sociales et environnementales. Ainsi, les dirigeants pourront répondre à l’appel et créer une véritable valeur à long terme.


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